Trek au Népal : Gokyo et la vallée de l'Everest

Récit d’un trek inoubliable au Népal. En route vers les plus hautes cimes du monde au début de l’hiver 2011. Ce trek nous mène jusqu’au Gokyo Peak à 5360m et dans la vallée du Khumbu, la voie népalaise  de l’Everest. Une aventure qui aura duré 21 jours dont 15 jours de marche.

Vendredi 28 Octobre : Paris-Doha

14h : Départ direct du boulot. Pas de temps à perdre pour aller à Roissy, on ne sait jamais les embouteillages que l’on peut trouver à Paris.

Finalement tout va pour le mieux, à 18h on est à l’aéroport. Et on reconnait ceux qui partent pour Katmandou. Le dresscode c’est Goretex, chaussures de randonnée, sac à dos bien volumineux.

Trêve d’excitation, retour à la réalité. Envol pour Doha à 22h30, arrivé à 5h du matin et 9h à attendre pour la connexion. Déjà un sacré choc culturel et Technicolor à l’aéroport : de nombreux hindous en tenue traditionnelle de couleurs chatoyante et des pèlerins se rendant à la Mecque. Nous sommes au carrefour du moyen orient, toutes les religions du monde y sont présentes.

Mais quel confort à l’aéroport : salle de repos, coupon repas offert, on attaque avec une assiette de riz et de samossas à 10h en guise de petit déjeuner. C’est top Qatar Airways.

Samedi 29 Octobre : Doha-Katmandou

15h30: décollage pour Katmandou, arrivée vers 22h30 heure local. Plus de 24h qu’on est parti de notre petit village de l’Est de la France pour se retrouver au cœur de l’Asie.

Le chauffeur de l’hôtel International Guesthouse nous attend pour nous conduire à l’hôtel, la seul nuit que l’on a réservée depuis la France. Conduite à gauche et route bien défoncée, coup de Klaxon à tout va. Pas de doute, on est en Asie.

On y est.

Une première nuit bien méritée, une bonne douche bien chaude et non sans avoir écrasé une sorte de cafard qui se baladait sous le lit.

Dimanche 30 Octobre : Katmandou

Petit déjeuner américain, très copieux dans le joli patio de l’hôtel. Les bruits de la ville commencent à se faire entendre, on va aller voir ce qui se passe dans les rues.

Le Lonely-planet en main, nous voilà en route pour régler les formalités pour le trek :

  • Récupérer les billets d’avion Katmandou-Lukla chez Yeti Airlines, environ 100€ l’aller-retour.
  • Changer nos euros en roupies à l’Himalayan Bank, on estime un budget de 15€ par personne par jour, on a changé 600€ et on se retrouve avec une liasse de roupies énorme à planquer un peu partout dans nos affaires.
  • Se procurer le TIMS, le permis de trek,  qui nous délestera de 1600 Roupies alors que le guide affirme que c’est gratuit. On ne va pas ronchonner, on va voir l’Everest.

Il fait assez chaud et les rues sont déjà trop bondées à notre goût, je commence à me sentir oppressée.

Vivement l’Himalaya…

Porteur dans les rues de Katmandou

Apres avoir englouti nos premiers momos, raviolis vapeurs farcis au poulet, aux légumes. Enfin farcis dont ne sait pas trop quoi mais qu’est-ce que c’est bon avec la petite sauce piquante qui va bien. Après toute cette déambulation dans la ville, on rentre notre l’hôtel. On en profite pour réserver une chambre au retour du trek. Puis repos jusqu’au soir avant d’aller diner indien : cheese naan, poulet tandoori, poulet tikka et bière Everest pour arroser notre départ en Himalaya demain.

Temple dans les rues de Katmandou

Lundi 31 Octobre : Katmandou-Lukla

Petit déjeuner rapide à l’hôtel et taxi pour l’aéroport vers 6h30. A peine arrivée, les sacs posés sur la balance on nous annonce que notre vol est retardé. Ce sera pour 8h puis 9h. Le temps passe et toujours rien. Tiens ils ont arrêté de checker les randonneurs, pas bon signe tout ça. Les vols sont tributaires de la météo qui peut être très changeant dans cette contrée. Vu le peu d’infos délivrée par les agents de l’aéroport, on prend notre mal en patience. Beaucoup ont flanché et ont quitté l’aéroport en pariant pour un vol le lendemain. Nous on a tenus et ce fut payant car à 16h on décollait de Katmandou en direction de Lukla. Et on a compris le pourquoi du comment il n’y avait pas de vol depuis le matin. 

Notre petit coucou vole sans instrument de bord, juste à vue. Enfin à la vue du pilote, une vue que seul les népalais possède et qui permet de voir à travers les nuages. 

Car vu les nuages traversés, fallait serrer les fesses et espèré qu’il y ait pas un autre avion en face. Je vous cause pas des trous d’air et de la gueule de la piste d’atterrissage à Lukla : à flanc de montagne, 30° d’inclinaison et un beau virage à l’arrivée pour arrêter l’avion, l’un des aéroports les plus dangereux du monde.

Notre avion pour aller à Lukla
Piste d'atterrissage de l'aéroport de Lukla
Avion au décollage depuis l'aéroport de Lukla

Bon le plus dur est fait, on est en Himalaya. C’est si magique de le dire, on en a tant rêvé.

On sort du petit aéroport sac sur le dos. De nombreux sherpas nous proposent leurs services que nous déclinons car nous avons décidé de vivre cette aventure à deux, à notre manière et à notre rythme. 

Vu l’heure d’arrivée à Lukla, on décide de dormir ici.

Aucun soucis pour trouver notre premier lodge, commencer le rituel du thé au citron dans la salle commune et une petite ballade pour repérer le chemin du lendemain. 

Premier lodge à Luka au départ du trek

Lukla est une succession de lodge et de boutiques avec peu de charme. Mais on est déjà dans l’ambiance.

Après être passé en cuisine demander un renseignement à la patronne, on a prit la décision de devenir végétarien pendant ce trek. La viande de yack haché à même le sol pour préparer la garniture des pâtes bolognaises ne nous a vraiment pas inspiré. 

Un plat de pâtes au fromage au menu de ce soir et décision d’aller direct à Namche demain au lieu de couper l’étape en s’arrêtant à Toc Toc. C’est  le nom du village, mais c’est peut-être un peu ce qu’on est. Pourtant on est qu’à 2800 m, ce n’est pas encore l’ivresse de l’altitude!

Mardi 1er Novembre : Lukla 2840m-Namche Bazar 3440 (8h de marche)

Réveil à 5h30, rapide coup d’œil à la fenêtre. Mais quelle condensation, on y voit rien. On remballe les affaires, un petit pipi, en apnée pour ne pas se sentir mal et prendre le petit déjeuner.

En fait ce n’était pas la condensation dans la chambre. Le ciel est tellement bas que l’on ne voit pas la piste d’atterrissage. Les aléas de la montagne : ce n’est pas toujours grand bleu. Nous on a la chance d’être là, y’en a d’autres qui vont rester coincé à Katmandou. 

Après 2 œufs au plat sur des toasts, nous voilà sac sur le dos, fin prêts pour notre première journée de marche.

Premier jour de notre trek

On tourne nos premiers moulins de prière et nous voilà partis.

Un chemin d’abord en pavé, puis en 2h30 on atteint Phadking là où on aurait dû être la veille.

Sur ce chemin de nombreux moulins de prières et de magnifiques mantras sur des rochers nous accompagnent. Effectivement on ne se sent pas seul. « La montagne est habitée » nous avait dit une habituée des treks en Himalaya, on a tout de suite compris et ressenti.

Le parcours est jalonné de nombreux ponts népalais. Même pas peur, stable mais pas évident d’y croiser les troupeaux de Yacks et les troupeaux de randonneurs qui descendent!

Après un arrêt déjeuné à Monjo à mi-parcours, on repart pour notre objectif du jour : Namche Bazaar, capitale des Sherpas. Le sentier se transforme en grand huit avec des marches énormes. Ca monte ça descend, le dénivellé éprouve nos jambes. Les épaules nous font souffrir : 17 kg sur le dos ce n’est pas anodin. Et c’est au bout de 8h de marche que l’on découvre Namche dans la brume.

Namche Bazaar, capitale des sherpas

Mais quel bonheur d’être à notre première étape, on trouve même un lodge avec douche chaude, brulante ou glaciale c’est au choix car les mélangeurs sont défaillants. Elle fera du bien, ainsi que le thé au citron à proximité du poêle. 

Faire une lessive ? Nos doigts auraient mis du temps à s’en remettre. L’eau est trop froide, et cela aurait été une erreur vu le peu d’ensoleillement pour sècher les fringues. 

Je crois qu’on les minimisera au maximum, juste notre toilette corporelle avec lingettes et savon sans eau. Et un peu d’huile essentielle de menthe poivrée, ça couvre bien les odeurs de chaussettes qui ont macérées.

Comme on aime les défis, on s’en est lancé un pas mal. On est parti de Katmandou avec un Toblerone dans le sac et le but est de le mangé dans l’avion de retour. Dur dur pour une accro au chocolat comme Sev.  En plus dans les lodges, on peut avoir des mars, snickers, gâteaux en tout genre, coca, bière. Rien de tout ça pour nous. 

Que du thé au citron.

Mercredi 2 Novembre : Namche-Thame-Namche (6h30 de marche)

Temps toujours bouché au réveil, après une nuit agitée, mélange d’excitation, d’inquiétude pour l’altitude ou alors l’excès de thé de la veille.

La bonne nouvelle de la journée, c’est que notre gros sac reste au lodge et on part pour une journée d’acclimatation jusqu’à Thame à 3800m.

Sommet qui perce à travers les nuages

Je pensais que la journée serait reposante, eh ben pas vraiment. On sent l’altitude : jambes lourdes, souffle court mais heureusement pas de maux de tête ou de nausées. Mika semble plus en forme que moi j’espère qu’il ne me sèmera pas.

De retour au lodge à Namche, une bonne toilette et un peu de crème à la lavande. Peut-être qu’on arrivera à ne pas trop puer. Deuxième  défi après le Toblerone dans le sac: être des trekkeurs qui ne put pas!!! A suivre!

Jeudi 3 Novembre : Namche 3440m-Phortse thanga 3680m (4h30 de marche)

Le départ de Namche est rude, la montée très raide. Toujours pas de visibilité, ciel bouché. 

Deux ou trois gros groupes sont sur ce chemin. On les dépassera et à notre plus grand bonheur ils prendront la direction de Tengboche, voie direct pour le camp de base de l’Everest. Notre choix s’est porté sur la vallée de Gokyo, et l’objectif de notre trek est le Gokyo Peak, loin des foules du camp de base de l’Everest.

Sur chemin menant à Phortse Thanga, on aperçoit ce gros lodge de luxe pour ceux qui randonnent en hélico…PPPFFF, et la taxe carbone dans tout ça ? On les envierait presque, mes jambes sont très lourdes, j’ai parfois un point sur la poitrine. Finalement nous atteignons tout de même un col à 3975m: le Mong-La.

Arrivée au col de Mong La
Stupa au col de Mong La

Depuis Mong, une raide descente nous emmène à notre étape du jour. Arrivé à notre lodge, un lemon tea, un déjeuner et on se fait une sieste
A notre retour dans la salle commune, un groupe de taiwanais se réchauffe autour du poêle. Ils toussent, reniflent, crachent, bref on est bien en présence d’asiatique. On les laisse aller se coucher avant nous, histoire de ne pas subir leurs bruits. D’ailleurs, on a déjà subi un groupe de russe la veille à Namche qui se croyait seul dans les chambres.

On commence à repérer les nationalités qui ont du savoir vivre et celles qui n’en n’ont pas. Les russes sont sans doute pas loin d’être au top des « je m’en fous des autres, je fais ce qui me plait ».

Vendredi 4 Novembre: Phortse Thanga 3600m- Luza 4300m (4h de marche)

Toujours ces nuages. Quand va-t-on les voir les géants ? Ça commence à être frustrant tous les jours on nous dit que plus haut il fait beau. Mais rien à faire, je crois que les nuages montent avec nous. 

On apprend qu’il n’y a eu aucun vol pour Lukla depuis le nôtre et environ mille trekkeurs attendent à Lukla pour rentrer sur Katmandou. Un sherpa nous explique que si le temps est beau, ils peuvent faire 80 rotations avec 15 personnes à bord. Tout un programme. J’entends encore sa réflexion  » that’s Himalayan weather ». Après tout c’est surement pas très diffèrent de la météo dans les Alpes.

On était à Dohle après 2h sur un chemin très raide constitué de forte marche, du coup on pousse jusqu’à Luza vu qu’on se sentait bien.

Les sentiers comportent des parties avec des marches
Roche peinte de mantras

La température a chuté et des flocons de neige ont fait leur apparition. On arrive à notre lodge, premier avec un lit double, quelle joie, quel confort. Les lodges sont top, on a toujours une chambre que pour nous deux, certes avec deux petit lits mais on a quand même notre intimité.

Un maux de tête nous prend soudainement, effet du mal aigue des montagnes ? Un doliprane et ça repart pour Mika. Pour moi ça ne semble pas si simple. Sommes-nous montés trop vite. On va se réhydrater et se reposer et on avisera le lendemain matin.

Samedi 5 Novembre: Luza 4300m- Machherma 4400m (1h de marche)

Mes maux de tête semblent s’être dissipés. Après un bon bol de muesli, nous prenons la direction de Gokyo.

Enfin, un rayon de soleil nous réchauffe le dos. Quel bonheur et quel plaisir de découvrir enfin les paysages himalayens. Pauses photos indispensable depuis le temps qu’on attend ça. Le Cho Oyu face à nous. On atteint Machhermo en à peine 1h.

Vallée avant l'arrivée à Gokyo

On attaque une nouvelle montée et les nuages nous ont déjà rejoints. Petit doute sur l’itinéraire, on se trompe et prenons une sorte de crête. Mika sent sa tête cogner, et avec mon mal de tête de la veille, on décide de redescendre à Machhermo pour se reposer.

Super lodge à Machermo
Mausolée devant une chaine montagneuse

Très bonne décision, car la sieste qui dura 2h nous fut très réparatrice.

Sur les conseils d’un sherpa, demain on montera à Gokyo et après-demain ascension du Gokyo Peak puis retour direct à Machhermo. Espérons une belle éclaircie.

Dimanche 6 Novembre : Machhermo 4400m- Gokyo 4790m (3h30 de marche)

Ce n’est pas simple pour moi de dormir à 4400 m. J’ai dû dormir 3h, j’ai eu beaucoup de mal à me réchauffer malgré mon super sac de couchage et en plus j’ai mal à la gorge. Il fait de plus en plus froid dans les lodges à ces altitudes. Ça rappelle un peu la Bolivie, où il n’y a pas de poêle du tout dans les refuges. J’ai encore froid rien que d’y penser.

On a partagé quelques impressions de voyage avec un couple de parisiens. Un bon moyen de parler voyage et destinations futures. Au final, c’est rassurant de voir qu’on n’est pas les seuls à avoir la bougeotte et le goût de l’effort.

Ce matin-là,  sortir du duvet fut un effort compte tenu de la température dans la chambre. Les vitres étaient givrées à l’intérieur. Il a du faire -5° à -10°C dans la chambre cette nuit.

Encore de la brume ce matin à 7h30 au départ de Machhermo. J’ai la gorge prise et le nez qui coule, mais pas de maux de tête. Alors c’est parti pour Gokyo.

Le départ du lodge est raide, le pas lent pour ne pas s’essouffler.

Plateau népalais avec lodge et sommet en toile de fond
Tombes avec des offrandes

Au bout d’une demi-heure, on aborde une longue traversée: ça monte, ça descend. On est habitué désormais, les chemins népalais enchainent montées, descentes,.

Il fait froid, le sol est gelé, les buissons givrés et des flocons de neige nous accompagnent…

légère brume matinale sur le lac Gokyo

Les jambes sont lourdes, mais on arrive au premier lac. C’est dur mais le soleil qui se met de se réchauffer. On atteint Gokyo vers 11h. Tout d’abord, on trouve un lodge et nous voilà devant notre lemon tea rituel, puis un noodles soupe.

Un petit repérage pour l’ascension du lendemain. Quelle vue sur la moraine, les montagnes sont ennuagées. Espérons que demain au Gokyo Peak, on pourra voir de beaux sommets.

Objectif de notre trek, le Gokyo Peak
Sev et Mika devant le Cho you
Cho Oyu, un sommet à plus de 8000 mètres

Lundi 7 Novembre : Ascension du Gokyo RI - Machhermo (7h30 de marche)

Réveil à 5h. J’ai un bon rhume, pas trop dormi, la tête dans le gaz mais l’envie d’aller là-haut. Des étoiles dans le ciel, très bon signe. C’est motivant, va-t-on enfin avoir un grand beau ciel bleu ?

Pas de perte de temps ce matin, pas de petit déjeuner ! On s’est bien habillé vu qu’il fait encore nuit mais il n’y a pas de vent. C’est déjà ça, car on a un peu frais aux pieds. Même avec des moufles, j’ai un peu froid aux mains. Il est 7h, le soleil apparait. Je profite de nombreuses pauses photos pour récupérer. Mika est loin devant, quelle forme!

Plus on s’élève et plus le paysage se dévoile. Ça y est, je le vois, je crois que c’est lui. Oui c’est forcément lui, c’est l’Everest.

La délivrance

Plus que quelques pas et je rejoins Mika au sommet.

On tombe dans les bras l’un de l’autre. Une forte émotion me submerge, je ne peux retenir mes larmes de bonheur et emmène Mika dans mon émotion. C’est difficile d’expliquer ce qui se passe. La montagne fait tellement partie de notre vie, c’est un peu comme un pèlerinage que d’être en Himalaya et voir le maître des lieux.

Quel effort et quelle récompense après une semaine de trek avec des paysages masqués par les nuages. Le plus haut sommet du monde s’offre à nous et que dire de ces complices….C’est magnifique, quel sérénité d’être là-haut et quel panorama inoubliable.

Gros plan sur l'Everest et le Lothse

Après une demi-heure passée au sommet, on descend au lodge manger une peu, une bonne assiette de frites, un bon chocolat chaud, pour la récompense de notre journée. Récupération de nos affaires avant de partir pour Machhermo. Ce retour fut dur mais on est sur un petit nuage en regardant ce qui nous entoure. je crois bien qu’on a laissé des plumes ce matin au sommet. Mais Mika, nous trouvera un superbe lodge, le plus beau notre trek.

Lac de Gokyo et chaine himalayenne
Intérieur bien décoré d'un lodge

A première vue, on commence à souffrir des températures basses la nuit dans les chambres. On a tous les deux un bon rhume qui doit bien nous vider. Après avoir atteint notre premier objectif et une si forte émotion, on se questionne sur l’intérêt d’aller au Chunkung Ri. On sent que notre organisme est mis à rude épreuve, le rythme cardiaque au repos est élevé et ça ne favorise pas le sommeil. Mika semble moins impacté que moi. Mais on pense déjà à raccourcir notre trek pour passer deux ou trois jours dans la vallée de Katmandou. On pourrait ainsi se reposer, voir une autre facette du Népal même si on a déjà compris que notre Népal c’est l’Himalaya.

Mardi 8 Novembre : Machhermo 4470m-Phortse 3810m (4h30 de marche)

Départ de Machhermo vers 9h30, après avoir englouti un bon tibetan bread.

J’ai le palpitant dans le rouge dès la sortie du village, faut dire ça monte direct. Je reste scotché, j’ai de enclumes à la place des pieds et je doute de ma capacités à atteindre Phortse. Pause à Phortse Thanga mais on ne s’attarde pas, c’est un trou à l’ombre, donc glacial. Une bonne poignée de cacahuètes, je trouve un petit reste de motivation en moi et attaque la montée pour Phortse.

J’y laisserai mes dernières forces. Mais après une heure d’effort on atteint l’entrée du village, un village en pente. Interminable quand il s’agit de rejoindre un lodge qui se trouve tout en haut. 

Mais qu’est-ce que cela valait le coup de ce dernier effort, on a une vue magnifique sur le Thamserku culminant à 6618m.


Cerise sur le gâteau, une douche bien chaude nous attend, une grosse bassine d’eau chaude dans une cabine de douche en tôle, bien chauffée par le soleil. Que du bonheur. Requinqué de ce décrassage, on se lance dans une petite lessive. A peine étendu sur le fil, le soleil se cache derrière les montagnes. GGGRRR ça ne sèchera pas. Une petite nuit dehors, une fois bien gelé, il devrait fondre et sécher au soleil.

Bilan de la journée : journée très fatigante mais réconfortante après avoir trouvé ce havre de paix propice à la méditation. Par contre, on se rend compte que nos corps fatiguent. Le poids de ce sac sur le dos, on s’y fait mais qu’est-ce qu’on apprécie de le poser. On prend la décision de rester deux nuits ici et de passer une journée à rien faire.

Gros plan sur un sommet, le Tanskersku

Mercredi 9 Novembre: Journée de récup à Phortse.

Programme sur cette journée.

  • Sortir du duvet, enfiler des vêtements chaud, le poêle ne chauffe pas le matin dans les lodges.
  • Manger quelques pancakes au petit déjeuner.
  • Brossage de dents, seule toilette de la journée, faut pas gâcher de l’eau pour rien, et hier on s’est douché au moins pour une semaine
  • Lecture et farniente sur la terrasse ensoleillée en compagnie de la famille Népalaise du lodge.
  • Pause déjeuner, nouilles sautées aux légumes et lemon tea rituel.
  • Re-farniente au soleil
  • Chocolat chaud pour le goûter
  • Arrivée d’un couple de Suisse et d’un canadien. Discussion entre voyageur : les suisses sont en trip pour un an et après le Népal ils traversent l’Inde en tandem. Quant au québécois, il est au Népal pour deux mois, cool quoi! C’est quand notre tour de partir sans se soucier de revenir 15 jours après le départ ?
  • Diner avec une assiette de pâtes aux œufs et fromage. Grosse soirée, dodo vers 20H30, on s’est jamais couché aussi tard. Encore une bonne nuit de sommeil, nous fera le plus grand bien.
Journée de repos dans un lodge à Phortse

Jeudi 10 Novembre: Phortse 3810m - Shomare 4010m (5h de marche)

Réveil vers 6h après une vraie bonne nuit. Que c’est bon. Après avoir remballé nos affaires, avalé un bol de muesli, jeté notre sac sur le dos, on quitte Phortse. Qu’est-ce qu’on était bien dans ce petit village paisible.On est vite dans l’ambiance, ça monte. Et toujours ces foutus marches qui font mal aux cuisses et aux fessiers. Le seul réconfort, c’est qu’on sera content dans quelques semaines en ski de randonnée, on devrait ne pas avoir trop mal aux jambes.

Arrivé à Pengboche, on est déjà quasi cuit après 3h de marche et alors qu’on a fait qu’un tiers du parcours de la journée. Une pause Lemon tea et ça repart. Finalement, on opte pour Pheriche au lieu de Dingboche, 200m de moins de dénivelé. Ensuite, on repart, attiré par ce fabuleux sommet qu’est l’AMA DABLAM. En fin de compte, on en peut plus, Shomare, on décide d’arrêter ici et d’y passer la nuit d’autant que la vue n’est pas si mal.

Gros plan de l'Everest avec des drapeaux de prière au premier plan

On n’ira pas plus loin, pas de Chunkung Ri pour nous. La fatigue, la grippe, l’altitude, le poids du sac, toutes ces choses ont raison de nous. On repartira demain en direction de notre point de départ.

Peu importe, on sait déjà qu’on reviendra. On est dans notre élément ici. Une vie simple sans superflu dans un milieu extraordinaire.

Vendredi 11 Novembre : Shomare 4010m - Tengboche 3860m (3h30 de marche)

Un bon chapati recouvert d’une omelette bien grasse au petit déjeuner. Moi l’adepte de la diététique, j’en ai les cheveux qui se dressent sur la tête. Et c’est parti pour la descente.

On suivra un quincailler népalais qu’on dirait venu du Vietnam avec son système de portage.

Marchand ambulant sur le sentier du trek
Mika sur le trek

 A partir de là, une forte montée dans la forêt de rhododendron nous conduit rapidement à Tengboche.

Ici, se trouve un magnifique monastère. On aura d’ailleurs la chance assisté à une cérémonie dans l’après-midi avec distribution de thé au lait de yack. Les propriétaires de lodge, qui sont des notables se présentent pour faire des offrandes pour la pérennité du business.

Après ce thé qui n’a pas suffi, direction la boulangerie pour un chocolat chaud et un strudel aux pommes. Quelles sensations étranges le fondant sucré des pommes dans la bouche. Plus de dix jours sans fruits et surtout sans sucreries. 

Superbe satisfaction de trouver un lodge  avec superbe vue: L’Everest, Lhotse, Ama Dablam. On y mange le meilleur Daal Bat du trek : riz, légume, soupe de lentilles et le tout à volonté. Que demander de mieux pour reprendre des forces.

Plat népalais par excellence, le Dal Bath

Mika, fort motivé, met le réveil à 4h pour faire des photos de nuit. Mais un autre réveil se déclencha vers 2h30 du matin. Le Dong du monastère. Mais qu’est-ce qui foutent les moines d’en face ? Il fête de la pleine lune, pas l’idéal pour des photos nocturnes mais le résultat sera là.

Photo de nuit en pause longue

Samedi 12 Novembre: Tengboche - Namche Bazar (3h de marche)

Dernière photo dans le rétroviseur. C’est tellement magique de contempler le toit du monde et d’en être si proche.

Maintenant, on redescend en terrain connu, direction Namche, le village des sherpas.

Descente infernal jusqu’à Phungi Thanga, pause lemon tea, petite monté, puis à nouveau descente non-stop jusqu’à Namche. On retrouve le couple de slovène qu’on avait vu sur la première étape : ils n’auront pas atteint leur objectif, problème d’acclimatation pour lui. Ils ont dû monter trop vite, dommage pour eux. Ici, avec l’altitude c’est important de marcher plus lentement que d’habitude.
On ne connaitra Namche que dans le brouillard. Novembre c’est la période la plus sèche et ensoleillée, pas pour cette fois. Vive les changements climatiques.

Retour au  lodge, le même qu’à l’aller. C’est sympa de voir qu’ils nous reconnaissent et nous accueillent avec de grands sourires. Et quel délice cette Sherpa Stew, soupe avec légumes, patates, pates, fromage.

Puis un peu de lèche vitrine, pour changer de la lecture, North face, Mammuth et autres contrefaçon partout sur les étals. Pas franchement de bonne qualité, mais vraiment pas cher.

Dimanche 13 Novembre : Namche - Phadking (4h de marche)

Départ vers 9h. On commence à bien dormir, c’est ballot c’est la fin du trek. Ok, il n’est jamais trop tard pour se reposer.

Départ pour Phadking, notre carte n’étant pas très précise on a sous-estimé les dénivelés journaliers. Ce n’était pas indiqué les grosses marches sur les sentiers. On fait le chemin avec de nombreux troupeaux de yacks et d’ânes jusqu’à  Phadking

Pont népalais

On traine un peu dehors, puis qui voit-on arrivé le pas lent et lourd, les yeux cernés. Notre couple de slovène qui pensait aller à Lukla direct semble souffrir plus que nous. Ils s’arrêteront évidemment à Phadking aussi, mais prévoit de continuer leur trek jusqu’à Jiri, plutôt que de rentrer en avion depuis Lukla.

Fin d’après-midi rituel autour du poêle avec chocolat chaud et jeu de cartes.

Lundi 14 Novembre : Phadking-Lukla (3h de marche)

Ce matin on est parti tôt pour arriver tôt à Lukla.Notre avion pour Katmandou est mercredi. Mais on espère pouvoir partir demain en changeant notre réservation au guichet de Yeti Airlines.

On trouve péniblement un lodge, mais quel joie de pouvoir y prendre une douche chaude. La troisième du trek !

Puis on file à l’aéroport pour nos billets. Aujourd’hui pas un seul vol à cause du mauvais temps. Non, ça ne va pas recommencer. Il n’y avait pas eu un seul vol du 1 Novembre au 6 Novembre. On nous indique d’aller chez Yeti Airlines demain à 15h, mais les billets ne sont pas modifiables du fait des conditions météo. Il faudra attendre mercredi et espérer le retour des éclaircies.

Retour au lodge, pas âmes qui vivent et pas de feu dans le poêle. On demandera gentiment le feu dans le poêle, histoire de faire sècher notre petite lessive. Juste nos Tee-shirt en laine mérinos supportent bien nos effort et ne nous les font pas sentir surtout. Que du bonheur le mérinos, on peut transpirer dedans pendant une semaine et pas d’odeurs. Obligatoire en trek ou en raid, l’essayer, c’est l’adopter.

Mardi 15 Novembre : LUKLA

Temps bouché. Pas de vol. On verra demain. Chez Yeti Airlines, on nous donne un horaire pour l’aéroport pour demain. Mais déjà beaucoup de monde attendent depuis Dimanche. Pas bon tout ça.

Mercredi 16 Novembre : LUKLA

Le temps est toujours bouché. Il nous semble évident qu’on ne partira pas de ce trou aujourd’hui. Lukla est définitivement le village le moins charmant qu’on est vu, et les lodges manquent de chaleurs humaines.

Un groupe de tyroliens est dans le lodge depuis hier soir. Comme ils sont avec un guide, celui-ci fait tout ce qu’il peut pour leur trouver une solution pour rentrer à Katmandou. A priori, la solution c’est l’hélicoptère à condition d’avoir une petite fenêtre météo. Et en descendant à 1h de Lukla la visibilité est meilleure. On se grefferait bien à eux, mais 600$ le ticket d’hélico ce n’est pas vraiment dans notre budget. L’attente commence à être prise de tête.

Jeudi 17 Novembre : LUKLA

Les tyroliens ont filé tôt ce matin. Ils ont pris un hélico dans un village plus bas que Lukla. Est-ce qu’on aurait dû partir avec eux ?  Aujourd’hui, c’est le jour de trop. On sait qu’on n’aura pas notre vol pour Paris demain et on en peut plus d’attendre. Une seule solution, six jours de marche pour JIRI puis un jour de bus pour Katmandou.

On appelle Qatar Airlines pour modifier notre vol pour Mercredi 23 Novembre. Ça va être chaud, il faut qu’on soit à Katmandou le mardi. En partant demain, ça nous laisse quatre jours de marche et la journée de bus. C’est reparti pour un nouveau défi. On se repose depuis quelques jours à Lukla, donc on se sent d’attaque à faire des étapes de OUF! 

Et c’est plus possible de rester ici à attendre. Vu le nombre de trekkers en attente même si le beau temps revient demain, on mettre trois ou quatre jours à être tous évacuer.

 

Décission

Un groupe de français a déboulé dans le lodge, quelques grandes gueules comme on les aime. Tout comme les autrichiens, leur guide donne coup de téléphone sur coup de téléphone pour avoir des infos sur les vols et les solutions d’évacuations, le prix de l’hélico subit de l’inflation. Leur sherpa semble exaspéré : il nous voit calme avec le sourire et ne comprend pas son groupe tout agité, limite énervé. On lui explique les caractéristiques du français de base, râleurs, jamais content, ingérant.

Ce soir, on se couchera donc en se disant que demain on recharge le sac sur le dos et on repart pour une nouvelle aventure. On a réussi à prévenir nos familles de notre retour plus tardif ainsi que notre patron. Vive la technologie, portable et internet même en Himalaya ça marche, merci les chinois. Mika a même appelé l’ambassade de France pour savoir ce qui nous conseillait de faire. Leur réponse : soit vous prenez votre mal en patience soit vous rentrée à pied !

Vendredi 18 Novembre : Lukla 2840m - Jubhing 1680m (8h de marche)

Réveil à 6h, ciel grand bleu, pas un nuage. On avale vitesse grand V notre petit déjeuner et déjà un gros doute nous habite. Devrait-on tenter l’avion ? 

Ni une ni deux, on file à l’aéroport et on comprend vite que ça ne va pas le faire. Trop de monde à évacuer et en priorité ceux qui ont leur réservation aujourd’hui. Décision de partir à Jiri à pied pour prendre le bus pour Katmandou un point c’est tout ! 

Le défi, c’est d’être à Jiri en quatre jours au lieu des six suggérés. On aura eu des commentaires sceptiques la veille au lodge, mais on a confiance en nos jambes et en notre mental. Béton armé pour les deux!

Départ sur les chapeaux de roue il est à peine 7h30 pas de temps à perdre. Grosse descente sur terrain gras, les précipitations des jours précédents puis grosses remontées. Une bonne pause vers 13h30, le temps d’avaler une grosse assiette de noodles frits au fromage. Les assiettes sont bien plus grosse, généreuse et moins cher que les jours précédents. 

Stop vers 16h à Jubhing dans un lodge bien rustique, à 1700m il ne fait pas froid même chaud dirais-je. Quelle sensation étrange. Toilette dans un torrent qui n’est pas si glacial. On achète quelques petites bananes pour le lendemain, nos premiers fruits depuis quinze jours. Quel bonheur et pourtant ce ne sont que des bananes

Samedi 19 Novembre : Jubhing 1680m - Junbesi 2700m (9h30 de marche)

Départ 6h30 tapante. Tempête de ciel bleu, va-t-on regretter de ne pas avoir attendu un avion à Lukla ?

Après une petite descente en guise de réveil musculaire, nous voilà lancé dans ce qui sera le plus gros dénivelé positif de notre trek. Environ 5h de montée pour 1500m chargé comme des mulets.

On est au point culminant du jour, le col Taksindu à 3070m. Les paysages sont magnifiques, végétation luxuriante, culture en terrasse et la chaine himalayenne en toile de fond.

Porte d'entrée sur le col Taksindu

Ce n’est pas le tout le chemin est encore long pour l’objectif du jour. On repart après notre assiette rituelle de noodles avec omelette aujourd’hui. Toujours pas de viande, pas malade pour l’instant on compte bien le rester jusqu’au bout!)

Le chemin est interminable, les kilomètres défilent mais quelle vue panoramique sur l’Himalaya. On en prend plein les yeux, on sauvegarde toutes ces images dans un recoin de notre cerveau pour plus tard.

Enfin le sentier se met à descendre pour de bon, je n’y croyais plus. Mais je vais vite regretter cette descente, trop fracassante, trop raide et traumatisante. Les secousses du sac sont insupportables, les épaules douloureuses, et les pieds surchauffent. On arrive après 10h de marche à Junbesi, plus de 2000m de dénivelé et une grosse distance. On est raide de chez raide, mais que les paysages étaient variés.

Mika nous trouve rapidement un lodge avec un vrai matelas, indispensable vu la nuit de la veille. un bonne douche chaude et un bon repas.

On se rend compte que tout est peu cher au menu et mes pulsions gourmandes refond leur apparition. Je mangerai bien plein de pancake au petit déjeuner, mais Mika n’est pas d’accord. Il faut manger du muesli, du nourrissant quoi.

Dimanche 20 Novembre: Junbesi 1680m - Kinja 1630m (7h de marche)

Premier objectif du jour, montée un col à 3500m. Pause noodles à midi. On repart pour une descente de 2000m, c’est presque plus fatiguant que les 2000m de montée de la veille. Traumatisant pour les genoux. 

A 15h on est à Kinja. Lodge avec douche,  les étapes nous font surchauffer et elle est la bienvenue. Ensuite détente avec chocolat chaud au dernier rayon de soleil. Une belle fin de journée reposante.

Demain sera notre dernière journée de marche. On doit pouvoir atteindre JIRI. On croise un breton qui dit nous l’avoir fait en 11h. Si un breton l’a fait, je ne vois pas ce qui nous empêcherait de le faire. Et de toute manière on n’a pas le choix, mercredi on doit être à Katmandou pour prendre notre vol pour Paris.

Décision de partir à 5h le lendemain de nuit, pas de petit déjeuner possible au lodge. On file dans le village faire quelques course pour compenser ce manque, Red Bull et gâteau à la noix de coco. Ça va dépoter!

De retour au lodge, d’autres trekkeurs sont arrivés. Un couple d’allemands nous dit que les intempéries, le blocage de l’aéroport de Lukla et l’évacuation des trekkeurs fait la une des journaux télévisés. Peut-être en France aussi, histoire que notre patron n’imagine pas qu’on ait inventé cette histoire pour rallonger notre trek.

Lundi 21 Novembre : Kinja 1630m - Jiri 1955m (11h de marche)

5h du matin, courte nuit avec le chien du lodge qui jappe à tue-tête et avec la puanteur des russes de la chambre d’à côté, leur odeur traversait les murs au point qu’on avait l’impression qu’ils étaient dans notre chambre. Quand on dit que la laine mérinos devrait être obligatoire en raid ou en trek !

Un Red Bull, des biscuits coco  et c’est parti pour THE DEFI!!! On doit être à Jiri ce soir! Il fait encore nuit et on part pour notre dernière étape. A la sortie du village, quelqu’un nous appelle. On n’est pas rassuré on continue et il insiste. En fait on finit par s’arrêter car c’est un check point militaire où il vérifie nos permis de trek. On en profite pour lui demander le chemin, pas si simple de si retrouver de nuit. Ne faudrait pas qu’on se plante. Une de marche à plat le long d’une rivière puis d’un coup le sentier s’élève dans les montagnes. Le jour se lève aussi, ce sera plus rassurant pour voir le chemin. Ça monte sévère, mais le Red bull fait son effet et on monte sans soucis!

8h, on est à Bhandar et on reprend un Red bull, des biscuits, regain d’énergie. A partir de là, une piste mène jusqu’à Jiri. On la suivra parfois, on prendra des raccourcis le plus souvent.

12h, pause déjeuner à Shvalaya. Il nous reste en théorie 3h de marche, on a vraiment bien avancé. On y croit même si Mika est très soucieux ou alors si c’est les oignons présents dans ces noodles qui l’agacent.

Panorama de la chaine des hauts sommets à la jungle

On ne traine pas et repartons de plus belle pour une montée bien raide. Mika imprime un bon rythme régulier, donc ça monte tout seul jusqu’au dernier col de notre trek avant Jiri.

Descente en pente douce, puis d’un coup des marches très raides et une pente infernale. Ce sera fatal, je souffre énormément du genou et finirai en larme à Jiri. Larmes de douleurs puis surtout des larmes de joies, de satisfaction d’avoir atteint cet objectif. Le contre la montre est terminée. Il est 16h30, on est à Jiri, dans un lodge avec deux tickets de bus pour Katmandou. Cerise sur le gâteau, un lit double dans la chambre. Et j’ai même pu commander un pancake au chocolat pour le petit déjeuner. La bière Everest bien fraiche pour l’apéro fut un régal. Ça s’arrose une journée comme ça et une pareille aventure. Je crois qu’on est passé au rang de Sherpa, 17 jours de marche, dont 10 à plus de 4000m et avec 17Kg sur le dos. 

On fut tellement speed ces quatre derniers jours qu’on n’a pris aucune photo, tout est gravé dans notre tête. Plaisir personnel.

Mardi 22 Novembre : Jiri-Katmandou en bus

535 roupies, environ 5€, pour le ticket de bus, pas cher et en plus c’est un express grand confort d’après le proprio du lodge. On devrait arriver vers 13h à Katmandou.

Que demander de mieux et pour agrémenter le voyage on a prévu quelques biscuits coco, de l’eau et surtout le Toblerone qu’on a promené pendant tout le trek.

 

Le bus

A la vue du bus, on n’a pas été déçu, enfin, là c’est ironique. Effectivement, grand confort pour un népalais on aurait dû se douter que c’était hors d’usage pour nous. Après avoir testé le Klaxon, mis la musique hindous à fond les ballons, laissé monter quelques personnes sur le toit, le chauffeur démarre. On pensait avoir fait le plus dur, en cinq minutes, on a compris que le trajet de bus serait une épreuve interminable. Et dire qu’on pensait avoir galère en 4×4 en Bolivie. Là, on a vécu le pire trajet en bus qu’on n’ait vécu pour l’instant. Un coup on se tapait le cul violemment sur la planche en bois recouverte d’une mousse servant de siège et un coup on se tapait le crâne au plafond.

Ah oui, j’allais oublier, places numérotés dans ce bus ultra confort.  On a eu droit à celle du fond, GGRRR!!!

Beaucoup d’émotion à chaque virage à la vue de voir le bus mordre l’accotement et de se rapprocher du ravin.

La délivrance

Au bout de 5h le bus fait une halte dans un village d’où il nous restait 3h de route. Dal baht à 80 roupies, environ 0,8€,  pour tout le monde. Le chauffeur confirme à Mika que le plus dur est fait. Désormais la route longera plus ou moins une rivière. Fini la route de montagne sinueuse. Je me sens rassurée et effectivement on arriva à Katmandou vers 14h.

On règle les formalités de vol chez Qatar Airlines, ça nous coutera 100$ chacun de supplément pour changer nos billets, qui seront comblé par le remboursement Yéti Airlines pour le vol qu’on n’a pas pu prendre.

Retour l’hôtel international Guest house, l’hôtel de notre arrivée, la boucle sera bouclée. Ce soir, resto indien devant une bonne bière Everest, des cheese naan à tomber et un délicieux butter chicken.

Mercredi 23 Novembre: Katmandou - Paris

Dernier petit déjeuner à Katmandou, au soleil dans le patio de l’hôtel et en plus y’à des pancake. Matinée shopping. La carte bleue va chauffer aux vues des boutiques qu’on adore, North face, Mountain hardware. Y’a pas de mal à se faire plaisir. Un bon petit repas dans un resto thaï, une petite pause dans un bar sympa avec un cappuccino trop bon et une dernière ballade dans les rues de Katmandou.

Voilà l’aventure se termine, le voyage le plus fort en émotion qu’on ait vécu. Et ces montagnes himalayennes, il faut aller user ses semelles sur les chemins pour comprendre. Nous, on sait qu’on reverra l’Himalaya…….

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