Road Trip en Corse

En manque d’inspiration pour vos vacances d’été 2021 ? La covid-19 et les confinements à répétitions nous obligent à changer nos habitudes. Désormais il faut voyager différemment et proche de chez nous. Pensez quand même à lire notre road trip aux Etats-Unis. Savez-vous que la France regorge de splendeurs à porté de main. Parmi elles, La Corse pourrait bien vous faire oublier vos rêves de voyage à l’autre bout du monde. Plages paradisiaques aux eaux translucides, montagnes sauvages et vallées escarpées, villages perchés, gastronomie gourmande, gorges et piscines naturelles de Corse : tant de merveilles sur ce petit ilot de terre. Cerise sur le gâteau, l’ile de beauté se prête à merveille à un itinéraire en vanlife. Nous avons réussi à y dégoter des coins idylliques et des spots sauvages pour la nuit. Ce récit de notre road trip en Corse vous livre également les randonnées indispensables à la journée au parfum de maquis. Suivez le guide.

L'itinéraire du Road trip en corse

Notre premier voyage en Corse a eu lieu 15 ans en arrière un mois de Mai. Nous avions alors découvert ses plages paradisiaques dont celle de Palombaggia. Cette période nous avait permis d’apprécier la Corse sans les touristes balnéaires. Malheureusement pour ce road trip en van, nos congés nous imposent de partir entre Juillet et Aout. Nous éviterons donc les lieux trop touristiques ou du moins les visiterons au petit matin. Finalement nous avons décidé de privilégier montagnes, villages et piscines naturelles pour une vanlife calme et authentique.

Jour 1 : Traversée en ferry de Savone à Bastia

Distance : 15km

Durée : 20 minutes

Après 6 h de traversée en ferry depuis Savone en Italie, Nous débarquons à Bastia. Fatigué par le voyage, on va directement au col de Teghime. On  a repéré un spot à van pour la nuit sur Park4night. C’est l’application indispensable de tous vanlifers pour trouver des spots en pleine nature.

Nous dominons le désert des Agriates, la mer méditerranée au nord et la mer Tyrrhénienne à l’est.

Spot a van col de teghime

Quelques virages sous le col de Teghime en descendant côté Patrimonio

Jour 2 : Patrimonio, ile Rousse et Lama

Distance : 90Km

Durée 1h30 : 30 minutes

Le road trip en Corse commence réellement aujourd’hui. Mais à peine quelques lacets avalés, on fait déjà un arrêt au stand à Patrimonio. Pas pour faire le plein d’essence, mais pour faire le plein de vin du Cap Corse.  Les domaines viticoles de Patrimonio produisent  le muscat du cap corse  protégé par l’ AOC. Ce sera parfait pour nos apéros d’épicurien !

 

Vue sur patrimonio

On reprend la route pour Saint-Florent à l’entrée du désert des Agriates. Le maquis inonde ce territoire, qui porte donc mal le nom de désert. C’est un paradis pour amoureux de flore et biodiversité. Contrairement à nous, prévoyez une journée ou deux pour vous balader le long de la côte. Vous pourrez vous baigner dans des plages magnifiques et sauvages accessible uniquement à pied. Tranquillité garantit !

On découvre donc les Agriates par la route très dépaysante qui nous mène à Ile Rousse.

Mais je ne vous cache pas qu’en Juillet les lieux sont très fréquentés. Pour éviter les touristes balnéaires, comme à notre habitude notre préférence se porte côté montagne et intérieur des terres.

On finira la journée à Lama, village médiéval perché au-dessus de la vallée de l’Osticoni. On nous a conseillé ce village pour son authenticité, sa quiétude et sa piscine municipale. C’est un véritable havre de paix favorisant la contemplation. Nous avons déjà lâché prise en se détendant dans la piscine municipale déserte en fin d’après-midi.

Le désert des Agriates
Vue panoramique depuis Lama

Sur un parking à l’entrée du village de Lama avec de l’eau accessible à la fontaine du village.

Jour 3 : Lama, Ascension du Mont ASTU 1535m

Réveil très tôt pour faire l’ascension du Mont Astu avant que les températures de Juillet nous étouffent. Rien de technique dans cette randonnée dont nous avons trouvé l’idée sur visorando. En définitive  il s’agit de parcourir 1000m de dénivelé positif et 13 Km à travers le maquis. En pleine chaleur cela peut devenir très difficile. Mais si vous partez avant l’aube, le panorama récompensera votre effort. Seul au monde sur cet itinéraire et sur le sommet !

Arbre asséché par le temps
Bergerie sur le sentier de randonnée
Croix au sommet du Mont Astu
Vue panoramique du Monte Astu

Et devinez quoi ? On termine la journée à la piscine du village pour se relaxer les jambes et se rafraichir ! Il faut aller jusqu'au bout du village pour la trouver. C'est fréquenté que par les locaux et on y partage de bons moments moments. Enfin, il y a tous les ans un festival du film qui a déjà 27 années d'existence.

A l’entrée du village de Lama.

Jour 4 : Sant’Antonino et Calvi

Aujourd’hui l’itinéraire nous conduit à Sant’Antonino, village médiéval perché tout comme Lama. Les touristes arrivant de Calvi y sont nombreux. Mais en vanlife on se lève tôt, donc notre visite matinale nous évite la foule. On profite ainsi de notre balade dans les ruelles en pierre en toute quiétude. De toute évidence, le panorama depuis le village vaut de s’y arrêter.

Villa de Sant'Antonino
Chapelle de Sant'Antonino
Vue panoramique depuis Sant'Antonino

Ensuite on file à Calvi où on gare notre van au spot repéré sur Park4night. Le centre de Calvi se trouve à 3km et 40 minutes de marche. Cela rend la visite de la citadelle et du centre de Calvi agréable car on y arrive par le haut.

Calvi en Corse

Parking vers le cimetière sous Notre-Dame –Della-Serra sur les hauteurs de Calvi. Comme tout cimetière, il y a un point d’eau.

Spot à van sur les hauteurs de Calvi

Jour 5 : Golfe de Revellata, vallée du Fango, Girolata

Distance: 40km + 35 km

Durée 45min + 1h

Il faut reconnaitre à sa juste valeur la beauté des plages de Corse. Je ne fais pas seulement allusion à la couleur translucide de l’eau. Imaginez à proximité de Calvi des criques peu fréquentées, des plages de sable blanc et des falaises abruptes où viennent se déchirer les vagues. Cette réalité se situe dans le golfe de la Revellata au sud de Calvi.Nous avons passé la matinée à randonner et se baigner d’une plage à l’autre.

Notre plage préférée : la plage de l’Alga.

Crique de Alga
Plage de Alga

Requinqués par nos baignades matinales, on roule direction la secrète vallée de Fango. Protégée par l’Unesco site natura 2000, elle attire les adeptes de la baignades dans les rivières. Pour notre part, la stratégie est de randonner pendant que les touristes se baignent. Qui plus est, le versant sud du Mont Cintu offre une randonnée sauvage à l’écart de la voie normale. Mais des militaires nous accueillent à notre arrivée au départ de la rando. Ils sécurisent les lieux car de graves incendies se propagent sur les hauteurs de Calvi, sur toute la Balagne et même vers Ajaccio. Ils nous conseillent vivement de quitter la vallée qui est en cul-de-sac. Un véritable piège si les incendies nous encerclent.

Après consultation de la carte, nous décidons de filer en direction de Girolata. Voilà bien un avantage d’un road trip en van : aucun souci pour changer d’itinéraire puisque rien n’est réservé !

Ainsi on enchaine virages sur virages jusqu’à arriver à un belvédère dominant le golfe de Girolata. On n’aurait pas pu rêver mieux comme spot pour la nuit. Le stress de la mise en garde des militaires concernant les incendies nous a mis le doute sur nos projets de randonnées. Le spectacle de la nature au crépuscule propice au lâché prise nous ramène à la sérénité. On domine la réserve de Scandola et le village de Girolata que l’on découvrira demain.

Vue panoramique sur le le golf de Girolata

Sur la D81, le spot de rêve se situe au Bocca di Palmarella. C’est proche de la route, mais en fin de journée il n’y a plus de circulation. Calme et coucher de soleil inoubliable garantie. C’est également un départ de randonnée pour la pointe Literniccia à faire à la fraiche le lendemain matin !

Spot a van col de palmarella

Jour 6 : Girolata, Porto et Calanques de Piana

Distance : 45 km

Durée : 1h15

Pour commencer la journée : la randonnée du  “chemin du facteur” à Girolata

En continuant la D81 direction Piana, on arrive à Bocca Croce ou col de la croix. C’est le point de départ de cette randonnée côtière de 7km parcouru jusqu’en 2006 par le facteur.  Désormais en retraite, le courrier arrive à Girolata par voie maritime.  Ce village se découvre uniquement à pied ou en bateau par la réserve de Scandola.

Les senteurs du maquis à l’aube font partie du dépaysement pour nous randonneurs des Alpes. En chemin, on passe par la plage d’Osani avant d’arriver à celle de fogaghia dans le village de Girolata. Autant dire qu’il ne faut pas oublier son maillot de bain. C’est ressourçant et dynamisant de se prélasser dans la mer après avoir marché en pleine chaleur. Le port de village forme un petit golfe avec à sa pointe une tour génoise délimitant la réserve de Scandola.

Et si vous prenez un coup de chaud en remontant, pas d’inquiétude une Pietra, la bière corse, bien fraiche vous attend à la gargote installée près du parking !

Golf de Girolata

On se ballade une petite heure avant de rejoindre les calanques de Piana. L’arrivée dans les Calanques en fin d’après-midi nous offre une lumière magnifique. Le contraste entre le bleu intense de la Méditerranée et la couleur ocre de la terre de Piana nous émerveille. L’esthétique de la route sillonnant à travers les calanques provoque de nombreux arrêts photos.Il faut absolument profiter de ce spectacle au couché de soleil. Inoubliable !

Tour genoise Girolata
Route qui traverse les Calanques de Piana
Calanques de Piana
Cliché en noir et blanc des calanques de Piana
Contre jour des calanques de Piana
Coucher de soleil sur les Calanques de Piana

Pas question de se poser sur un parking le long de la route étroite des calanques pour dormir cette nuit. Comme on a prévu une randonnée demain matin, on adopte notre stratégie habituelle. On va voir si le parking du départ de la randonnée est propice à y passer la nuit. 

Bingo, départ de la rando au stade municipale de Piana. Un spot à van idéal et ombragé.

Jour 7 : Calanques de Piana

La randonnée du matin : Capu d’Orto

Voilà une randonnée bien sauvage comme celle du Monte Astu. Il faut compter  800m de dénivelée, une dizaine de kilomètres mais un balisage un peu aléatoire. Heureusement des cairns bien placés nous conduisent au sommet pour profiter de la vue seul au monde. Que ces moments de liberté dans les montagnes corses sauvages paraissent précieux à cet instant.

Sentier de randonnée pour le Capu d'Orto
Sommet cap d'Ortu
Mika au sommet du Capu d'Orto
Vue panoramique depuis Capu d'Orto

Après cette rando d’une matinée, on se refait une santé avec un pique-nique corse : lonzu, fromage fermier de brebis et canistrelli en dessert ! Après la sieste, on reprend la route direction Evisa. On profite des gorges de Spelunca pour se rafraichir dans la cascade d’aitone. On commence à prendre goût aux baignades rafraichissantes en rivière peu fréquentée.

Sur la D124 à la sortie d’Ota on repère un spot à van idyllique au bord de la rivière à côté du pont de Pianella. Malheureusement à la nuit tombée, il y fait encore beaucoup trop chaud. De plus la proximité de la rivière rafraichissante paradisiaque tourne au cauchemar en pleine nuit. On se fait agresser par des nuées de moustiques. Impossible de fermer l’œil et à 23h on décide de reprendre la route. Nous montons au col de Vergio où nous pensions aller tranquillement le lendemain matin. Au fur et à mesure que le van avale du dénivelé, la température descend. Ouf, la nuit en altitude nous apportera notre repos réparateur.

Cascade de Itone en corse

Le parking du col de vergio à 1477m, un pur bon plan fraicheur et tranquillité pendant la nuit.

Jour 8 : Col de Vergio

Aujourd’hui on se sent un peu flemmard, on trainasse au petit déjeuner. J’en profite pour faire nos pancakes préférés.  

Finalement on enfile maillot de bain, short, débardeur, baskets, le sac à dos avec pique-nique et Pietra. C’est parti pour une balade baignade sur le GR20 avec comme objectif la cascade Radule. On y monte en passant par les bergeries du même nom.  En évoluant sur le GR20 on croise les randonneurs bien chargés qui font la grande traversée. On avance un peu plus haut que la cascade histoire de mériter notre baignade et notre bière! Cela nous permet de se trouver un spot baignade rien que pour nous. Et voilà une après-midi relaxation au milieu des montagnes. Cela ressemble au paradis !

Cascade adule près du col de Vergio
Arbre couché dans la cascade de Radule
Vue sur le Monte Cintu

Jour 9 : Col de Vergio, Calacuccia

La randonnée du jour : le lac de Nino

L’option tranquillité pour rejoindre le lac de Nino consiste à démarrer depuis Poppaghia. On évite ainsi les groupes de randonneurs du GR20. Voilà à nouveau une balade à ne pas rater: vous y découvrirez des chevaux à l’état sauvage dans une nature sublime.

Chevaux sauvages du Lac Nino
Lac Nino
Méandre du Lac nino
Soleil à travers un arbre mort
Arbre victime du vent et de la sécheresse

Spot de rêve au bord du lac Calacuccia. Il faut aller jusqu’à Castellace, prendre la D218 qui descend au lac, prendre la route à votre gauche avant le restaurant du lac et vous y êtes ! Calme assuré!

Lac de Calacuccia

Jour 10 : Lac de Calacuccia

Aujourd’hui  on s’offre une journée repos : un peu de contemplation au bord du lac, de la lecture,  la visite des villages alentours. Hormis les divines charcuteries , on trouve dans les épiceries divers produits à base de châtaignes. De nombreux châtaigniers produisent leurs fruits ici dans la région du Niolo. D’ailleurs l’AOP protège la farine de châtaigne Corse. Les arbres doivent pousser en zones montagneuses entre 400 et 800m pour remplir les conditions de l’AOP. A bon entendeur, on a craqué pour des canistrellis, du pain et de la purée le tout à la châtaigne.

Arbre modelé par le vent
Sev au bord du lac Calacuccia

Demain on projette l’ascension de Mont Cintu. Pour être au départ à l’aube, on va repérer le parking de la randonnée. Des panneaux nous signalent l’interdiction de stationner de nuit avec un van ou un camping-car. On a le choix entre 2 campings, on opte pour l’Arimone. 

Camping l’arimone au départ de la rando

Jour 11 : Ascension du Monte Cinto

Nous voilà au pied du point culminant de Corse : le Monte Cinto 2710m. Des randonneurs assidus comme nous se doivent d’aller fouler ce sommet qui trône dans la vallée du Haut-Asco. D’ailleurs on aurait pu envisager son ascension par la voie normale au départ de Asco. Mais on aime par-dessus tout les itinéraires sauvages loin des GR surfréquentés. 

Le départ à Lozzi nous promet cette solitude que l’on recherche tant dans les espaces de liberté des montagnes. Avec 1700m de dénivelé positif, on sait que cela limite les randonneurs à la journée. Notre départ à 6h nous le confirme, on ne voit pas âme qui vive. On marche d’un pas très rapide, genre marche nordique accélérée. Le balisage se voit bien, et on arrive sans soucis au refuge de l’Erco. Le maquis du départ passé, tout est minéral et sauvage au-delà du refuge. On attaque dré dans le pentu pour rejoindre la Pointe des éboulis. Malheureusement les nuages montent très vite. C’est le problème en Corse, la proximité de la mer apporte cette humidité malvenue. On ne voit plus rien, le sommet doit être juste là près de nous. Mais la raison nous oblige à rebrousser chemin rapidement. Sait-on jamais ce qui va se passer avec ce gros nuage. Descente comme des cabris jusqu’au camping, tout fier d’avoir réalisé l’aller-retour en moins de 6h alors qu’on nous le donnait en 12h.

Refuge d'Erco
Vue panoramique depuis le Monte Cintu
Lac Cinto

Après un bon repas et une sieste réparatrice, on prend la direction de Corte. Comme on n’a pas envie de chercher un spot pour la nuit, on va directement au camping « chez Bartho ». La vue sur la citadelle est immanquable.

Depuis le camping, on monte à pied dans les ruelles de Corte. On a bien mérité une glace artisanale à la pâtisserie Casanova après notre matinée de randonnée. Et on trouve également  de la bonne charcuterie chez l’Andatu. Une véritable caverne d’Ali baba remplie de lonzu, coppa et autres produits corses  plus alléchant les uns que les autres ! Un pique-nique au top pour notre rando-baignade du lendemain dans les gorges de Tavignano.

Ruelle dans Corte
Citadelle de Corte

Le camping Chez Bartho à Corte sous la citadelle. C’est le camp de base idéal car le centre du village se trouve à 10 minutes à pied. Et on pourra aller randonner sans déplacer le van.

Jour12 : Corte, gorge de Tavignano

Après la randonnée sportive de la veille, aujourd’hui on opte pour une randonnée baignade farniente. Direction les gorges de Tavignano jusqu’à la passerelle de Rossolinu, une randonnée qui dure environ 4h aller-retour. 

Comme d’habitude notre choix s’oriente vers un lieu calme. Pas question pour nous d’aller dans la vallée de la Restonica en ce début Aout. Nous avions eu la chance de monter au lac Mélo et Capitello lors d’un précédent voyage en Mai. C’est vraiment une période plus calme pour s’y rendre. Ce matin alors que nous partons pour notre balade, une file de voitures sans fin s’engage sur la route de la Restonica. Un véritable cauchemar invraisemblable dans cette nature qui mériterait d’être mieux protégée.

Bref de notre côté, nous marchons au calme le long du Tavignano peu fréquenté. Notre journée s’écoule entre marche, baignade, farniente et pique-nique!

Gorge de Tavigneno
Vasque dans les gorges de Tavignano

Jour 13 : Corte, Sartène, Roccapina

Distance: 170km

Durée: 3h30

Grosse journée road trip en perspective : on veut être proche de Bonifacio ce soir pour y aller tôt demain matin. Cette journée de route va nous reposer les jambes. Finalement hier pris dans notre élan, nous avons encore beaucoup marché. Alors que cela devait ressembler à une journée détente. Mais d’où nous vient ce besoin irrépressible de vouloir tout découvrir en marchant ? 

 

Photo à contre jour de Roccapina

Bref, on trace la route avec un arrêt pique-nique à Sartène, la plus corse des villes corses d’après l’écrivain Prosper Mérimée. Ce village vaut vraiment une balade dans ses ruelles. Et je ne vous parle pas de la gargentuesque coupe glacée à déguster au café de la victoire sur la place Porta.

Notre journée se termine à merveille au col de Roccapina. Un belvédère  permet d’admirer le lion de Roccapina, fameux rocher surplombant la mer. Un sentier permet de rejoindre la plage de sable blanc au pied du lion. Pas d’accès routier, c’est donc un bon plan tranquillité. La magie du lieu au soleil couchant nous invite à rester là pour la nuit. D’autant que passé 20h, tous les touristes ont quitté les lieux.

Spot à van: Sur le parking du belvédère du lion de Roccapina. Il y a du monde dans la journée mais le parking se vide passé 19h/20h. Le petit chemin qui mène au belvédère permet d’aller faire de belles photos du coucher de soleil.

Coucher de soleil à la Rocca pina

Jour 14 : Roccapina, Bonifacio, Porto Vecchio, lac de l’Ospedale

Distance : 90km

Durée : 2h

Réveil matinal pour faire la demi-heure de route ralliant Bonifacio. Les parkings près du port permettent d’accéder rapidement à pied au centre-ville. Mais même en arrivant vers 9h tout est déjà pleins. On pressent que la sur-fréquentation touristique va accélérer notre visite.  Nous profitons tout de même de notre petite balade dans les ruelles. La vue sur les iles Lavezzi depuis  le bastion de l’étendard est magnifique. C’est chouette aussi de surplomber le port de plaisance. Mais ce qui nous tape surtout dans l’œil ce sont ces falaises éblouissantes au sud de la ville.

Port de plaisance de Bonifacio
Ruelle dans Bonifacio
Vue panoramique sur les Iles Lavezzi

On quitte rapidement Bonifacio pour aller pique-niquer vers ces falaises. Il suffit de quitter la ville par la D58 en direction de Monte Leone et de ne surtout pas rater la D260 sur la droite. Cette route vous mène jusqu’au cap Pertusato. Tout est bien aménagé pour se garer. Et des sentiers permettent d’aller admirer la vue sur les falaises et sur Bonifacio. Un lieu de toute splendeur à ne manquer sous aucun prétexte. Cela aurait pu être un spot à van mais nous devons continuer notre route pour Bavella.

Falaise de Bonifacio

Bercé par la chanson Porto Vecchio de Julien Doré, on a trouvé sympa de faire un arrêt dans ce village. En fait nous ne sommes pas  tombés sous le charme de ce village. Alors on a repris la route pour les montagnes où on se sent si bien. La chaleur de la journée nous a vidés de notre énergie. Nous n’avons plus le courage de faire deux de route de montagne pour approcher de Bavella. Par chance nous  atteignons le lac de L’Ospedale, ses rives nous accueillent pour une fin de journée magique. 

Rive du lac de l’Ospedale sur la D36

Lac de l'Ospedale

Jour 15 : Aiguilles de Bavella

Distance : 25km

Durée : 30min

Dès que l’on arrive au col, les Aiguilles de Bavella nous offre un spectacle grandiose. Ce massif rocheux s’élance au-dessus de la forêt dans une large palette de couleurs. Des pics acérés teintés de gris au rouge invitent le randonneur à se perdre sur les sentiers. Pas besoin de nous forcer, nous voilà baskets au pied sur l’itinéraire soit-disant le plus dur : Le tour des aiguilles de Bavella. Vu la sur-fréquentation des lieux, nous attaquons ce tour dans le sens anti-horaire. On croise effectivement peu de monde sur la longue zone monotone du GR20. La remontée au milieu des Aiguilles est splendide, tout comme l’arrivée à la Croix de Leccia. Il y a quelques passages bien  aménagés dans les rochers où il faut s’aider des mains. Mais rien de bien compliqué si ce n’est de faire la queue.

Col de Bavella
Croix de Leccia

Là il y a beaucoup de monde, beaucoup trop pour nous. On descend comme de cabris jusqu’au col  de Bavella pour retrouver un peu de quiétude à l’abri vers notre van. Attention ce tour nous a pris presque 5h alors qu’on n’a pas trainé. Le topo trouvé sur visorando sous-estime fortement la durée. Une alternative beaucoup plus courte consiste à monter directement à la croix de Leccia. C’est idéal si vous avez peu de temps car vous profiterez de la zone la plus alpine et esthétique du tour.

Aiguilles de Bavella

Dans l’après-midi, on descend au village de Zonza pour se réapprovisionner. Les randonneurs sur le GR20 passent par ce village. Il y donc vraiment suffisamment de commerces pour se faire plaisir. On a trouvé notre bonheur chez U Montagnolu. On n’aura jamais autant mangé de charcuterie de notre vie, enfin surtout du Lonzu. Les cochons en liberté se nourrissent en partie de châtaignes. Je crois que cela donne un goût de reviens-y inévitable. On remontera en fin d’après-midi au col de Bavella pour y passer la nuit.

Spot à van au Col de Bavella

Au col de Bavella à 1243m d’altitude en retrait des parkings payant côté Zonza

Jour16 : Bavella, Solenzara, Cervione et Cascade de l’Ucelluline

Distance :95km

Durée : 1h45

Aujourd’hui c’est journée slowtravel. Alors on profite du levé du jour en préparant quelques pancakes. On prend un premier café, puis un second. Mumm le bon café italien avec notre Bialetti, cafetière italienne indispensable du vanlifer.  

Vers 10h les touristes ont déjà envahi  le col. Alors il est temps de bouger et d’aller trouver une rivière pour se baigner. Sur la route D268 qui descend sur la côte se trouvent  cascades et piscines naturelles.  La cascade de Polischellu attire les amateurs de canyoning, mais également les simples baigneurs. Visiblement cette cascade est très connue car les parkings débordent déjà à 11h ce matin. Hors de question pour nous d’aller se baigner à la queue leu leu. Tant pis nous trouverons une autre piscine naturelle moins touristique.

On arrive rapidement sur la côte Est à Solenzara, station balnéaire. Autant vous dire qu’en ce début Août, ça grouille de touristes. On trace direct notre route vers le nord, objectif le village Cervione. 

Alors vous vous demandez pourquoi ce village ? Je vous ai déjà parlé de mon addiction à la noisette ? Devinez quoi, j’ai lu dans le Lonely planet que Cervione produit les meilleures noisettes corse! Il n’en fallait pas plus pour que je tanne Mika pour faire le détour. L’atelier de la noisette à San-Giuliano m’a fourni en pâte à tartiner. Puis nous avons trouvé des canistrellis noisette dans la boulangerie de Cervione. C’est ainsi que nous avons fini la journée par une baignade dans la piscine naturelle du Bucatoghju!

Sev au bord d'une piscine naturelle de Bucatoghju

Sur la D330 en montant vers le Nord, après la cascade de l’Ucelluline. Il faut arriver en début de soirée quand les touristes de la journée ont quitté les lieux. Un havre de paix et une baignade avec vue sur la mer.

Jour 17 : Cervione, vallée de l’Asco, Lama

Distance: 75km

Durée: 1h30

Aujourd’hui nous pensions nous rendre dans la vallée de l’Asco. C’est le départ de magnifiques randonnées dont la voie normale du Mont Cintu. Malheureusement les incendies mettent à nouveau à  mal notre projet. Arrivé à Ponte Leccia le thermomètre du van affiche 40°C. Les panneaux signalétiques sur la route indiquent que la vallée de l’Asco est fermé à cause du risque d’incendies.Il faut changer notre plan pour la journée et la nuit. On voit rapidement avec bonheur que Lama se trouve à 20 km. Je vous laisse deviner la fin de la journée ? On boucle la boucle de notre road trip en corse en passant notre dernière nuit à Lama. Et je vous cache pas le bonheur rafraichissant de la baignade à la piscine municipale déserte même en Août !

Coucher de soleil sur les hauteurs de Lama

Jour 18 : Lama, Bastia, ferry pour Livourne

Distance: 70km

Duré: 1h

Ces derniers jours caniculaires obligent à se lever tôt. La température devient rapidement insupportable dans le van. En arrivant à Bastia vraiment tôt, on déambule toute la matinée dans le centre. On en profite pour faire des provisions de lonzu et de coppa chez U Muntagnolu. Le vieux port nous laisse sous le charme.

A peine le temps d’une dernière Pietra fraiche, Le ferry nous embarque vers 14h pour une traversée en direction de Livourne en Italie pour prendre visite à ma petite soeur qui vit à Florence. 

Fin du Road trip en van en corse !

Pourquoi la Corse en van ?

Caribou, notre van aménagéPropriétaire d’un van depuis 6 ans, nous sommes convaincu que c’est le transport idéal pour explorer une destination. Que ce soit une nuit proche de la maison, un week-end en montagne ou 2 semaines à l’autre bout du monde, on retrouve forcément les raisons suivantes :

  • Véhicule et hébergement : 2 en 1 pour un voyage intimiste et cosy. Il n’y a rien de plus puissant que  la sensation d’être seul au monde avec la nature. Imaginez notre première soirée au col Teghime sur les hauteurs de Bastia : le coucher de soleil sur la mer Méditerranée, laissant place à un ciel étoilé splendide loin de toute pollution lumineuse. Un camping ou une chambre d’hôtel ne seront jamais aussi bien placés qu’un spot à van dans la nature.
  • La possibilité de cuisiner : Nous accordons beaucoup d’importance à notre alimentation. Cuisiner dans le van plutôt qu’aller au resto permet de déguster des produits locaux non transformés. Consommer moins, consommer mieux et local. Autant vous dire que la Corse regorge de produits locaux divins que ce soit en charcuteries, fruits, légumes et  fromages. Un pique-nique typique: quelques tranches de lonzu, un Niolo, fromage fermier au lait de brebis de la région de Corte, un pain à la farine de châtaigne AOP, et un fiadone en dessert.
  • La possibilité de charger le van avec des aliments de bases : vous faites vos courses chez vous avant de partir. Pâtes, riz, céréales, sardines, thon, café, bref des aliments secs ou en conserve achetés au juste prix. Reste plus qu’à se faire plaisir sur place avec de bons produits frais locaux achetés au jour le jour.
  • Pas de réservation d’hébergement à anticiper, juste le ferry pour la Corse  à réserver à l’avance pour obtenir les meilleurs tarifs. Nous avons choisi la traversée Savone-Bastia avec Corsica ferries. 
  • Pour le plaisir et le côté pratique de dormir dans la nature au point de départ de randonnée. C’est un vrai bonheur de partir tôt dans les montagnes et d’être seul au monde au sommet.
  • La liberté et l’imprévu : un coup de cœur pour un site ? Alors vous pouvez décider de rester une nuit de plus et modifier la suite de votre road trip. Dans notre cas les incendies ont légèrement impacté notre itinéraire. Et un coup de coeur pour un spot à van au col Vergio nous y ont fait rester 3 nuits au lieu d’une !

Je n’ai pas de van, comment faire ?

D’abord ce road trip peut très bien s’envisager en voiture avec une traversée en ferry. Si la liberté et l’aventure d’un road trip en corse vous séduisent alors plusieurs possibilités s’offrent à vous :

  • La location d’un van en Corse : rendez-vous directement en Corse en avion, en covoiturage ou en bateau. Louez sur place dans des agences comme corsica rent vans, Blacksheep ou wevan. Et l’aventure peut commencer !
  • La location d’un van en France : Louez le van idéal à proximité de chez vous. La location entre particulier peut être une solution économique et adapté à votre besoin. Si vous êtes seul, à deux ou en famille avec des enfants, choisissez le van ou le camping-car aux dimensions adéquates.  Divers sites existent comme wikicamper, yescap ou the roadtrippers.  

Sinon comme précédemment vous pouvez louer chez un professionnel. Et si vous vivez du côté de Chamonix, je vous recommande vivement Campervans mont-blanc. C’est à lui qu’on a fait confiance pour l’aménagement de notre van Caribou. L’expérience de vacances dans un chalet cosy roulant vous ravira! 

  • Voyagez avec votre voiture ! Partez de chez vous et prenez le ferry dans le sud de la France ou côté Italie. Un avantage : la traversée vous coûtera un peu moins cher qu’en van ! Et Côté hébergement vous faites en fonction de votre budget. Camping , chambre d’hôtes, gite ou hôtel : pensez impérativement à réserver en période estivale. 

Peut-on stationner où on veut ?

Oui et non. On s’adapte, on respecte, on se déplace et par dessus tout : on laisse le lieu propre. Chaque pays possède ses propres règles concernant le camping et le stationnement sauvage. Il convient de se renseigner avant de partir et d’être respectueux du lieu que l’on visite. Lors de notre Road trip de Seattle à Napa nous n’avions pas le droit de stationner dans les parcs nationaux. Alors que c’était toléré en dehors,  notamment dans les forêts nationales. 

En ce qui concerne la Corse tout comme en métropole :

  • une tolérance s’applique couramment dans les zones de nature. On stationne facilement sur les parkings de départ de randonnée ou dans les forêts. Le tout est de vérifier qu’il n’y ait de panneau d’interdiction.
  • En plein été, privilégiez les emplacements en altitude pour la fraicheur durant la nuit. Durant ce road trip en corse, le col de Vergio fut une aubaine pour notre sommeil.
  • Dans tous les cas il faut s’installer en toute fin de journée sur l’emplacement repéré. On est ainsi plus sûr de trouver de la place dans les zones touristiques fréquentées. Les promeneurs de la journée auront quitté les lieux. Et c’est plus discret.
  • Bon nombre de villes en métropole et en Corse refuse le stationnement au van et camping-car. C’est généralement indiqué à l’entrée des village. Durant la journée vous n’aurez pas le choix d’aller sur les parkings prévus pour ces véhicules. Et pour la nuit, on stationne en camping. 
  • Pensez aussi aux parkings payant flot bleu avec des services tel que l’électricité et l’eau.
  • Avec l’application Park4night, on trouve sans soucis des endroits partout en France payant ou non.  
  • Sur les réseaux sociaux , les groupes de vanlifers peuvent être utiles. SPOT à VAN sur Facebook compte une communauté de plus de 20000 vanlifers. Il y a en à bien un qui vous indiquera le spot de vos rêves!

Au final si vous tenez à dormir à l’arrache, il suffit de s’écarter des villes. Vous trouverez des spots sauvages loin des regards. Alors la règle qui s’applique : vous aimez la nature, vous dormez dans la nature, vous laissez la nature plus propre que vous l’avez trouvée!

Quel période ?

Comme pour toute destination, tout dépend de votre disponibilité et de ce que vous souhaitez y faire.

  • Juillet /Aout : Les amateurs de baignade profiteront d’une température de la mer parfaite. Et rassurez-vous, en cherchant bien on trouve des plages ou des piscines naturelles presque secrètes. Durant ce road trip de mi-Juillet à début Aout, on a constaté une augmentation impressionnante de vacanciers en Aout. Malgré cela, nous n’avons eu aucun souci pour trouver des emplacements sauvages comme au col de Vergio. Et même en camping comme à Corte, nous avons trouvé un emplacement avec vue sur la citadelle. Et pour les plages ou la randonnée, marchez plus d’une demi-heure et vous retrouverez le calme d’une nature sauvage.
  • Mai/Juin : La meilleure période pour les randonneurs amoureux de vie authentique. Du calme dans les sites touristiques, une nature verdoyante, le maquis en fleur, des journées longues et des randonnées déjà accessibles. Et pour le pique-nique, vous aurez peut-être la chance de trouver encore du Brocciu frais. On en trouve d’Octobre à Juin période pendant laquelle les brebis produisent du lait. Par contre pour les amateurs de baignade, la température de la mer risque d’être fraiche.
  • Septembre/Octobre: Amoureux de nature sauvage, l’automne vous ravira. La palette  de couleurs dans les forêts de feuillus s’enflamme. Vous randonnerez seul au monde dans la vallée de la Restonica et pourrez-vous prélasser sur des plages désertes. Imaginez la plage paradisiaque Palombaggia rien que pour vous ! Et vous participerez peut-être à la cueillette des châtaignes dans la région de Castagniccia !

Le coup de coeur de Sev & Mika

La Corse mérite son surnom d’ile de beauté. Elle possède tant de facettes et de merveilles différentes. Difficile de retenir un seul coup de coeur. Le dépaysement se transforme en parfum dans le maquis, en chevaux sauvages au bord du lac de Nino, et en une cascade aux eaux revigorantes au milieu du massif des Aiguilles de Bavella. 

Finalement beauté, calme et sérénité dictent notre sélection:

  • Une plage paradisiaque aux eaux translucides: la plage de l’Alga, dans le golfe de Revellata au sud de Calvi.
  • Une montagne sauvage:  la région de Niolo, avec le col de Vergio pour son calme, sa tranquillité et ses randonnées magnifiques dont celle du lac de Nino.
  • Un village médiéval authentique: Lama en Haute-Corse. Un village sublime préservé du tourisme de masse, des montagnes sauvages et une piscine municipale de rêve. On y a lâché prise dès les premiers instants dans ses ruelles.

Quelques ressources pour s’inspirer

Désormais, on trouve toutes les informations nécessaires sur internet ou sur des applications. Voici une liste non exhaustive des sites internet ou autres documents utiles dans l’organisation de ce road trip en Corse.

  • Guide du routard ou Lonely planet : on apprécie encore fortement les guides touristiques au format papier. On y trouve des cartes routières très pratiques quand on n’a plus d’atlas routier dans son van. On adore les bons plans gastronomiques et les conseils d’itinéraires dans les villes.
  • Visorando : site internet donnant des idées de randonnées de tous niveaux
  • Géoportail : site internet pour potasser à la maison vos itinéraires de randonnée et capturer l’écran avec la trace.
  • Iphigénie : l’application mobile de cartographie IGN qui vous repère même en plein maquis. Indispensable si vous avez des lacunes en orientation ou si vous improvisez une ballade. On l’utilise depuis des années en ski de randonnée dans les Alpes, un must have!
  • Les sites internet des villes ou villages que vous visitez.
  • Park4night : application indispensable du vanlifer en quête de spot sauvage.

J’espère que cet article vous aura inspiré. Si c’est le cas partagez le sur vos réseaux sociaux ! 

A bientôt sur nos belles routes de France.

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