APPRENDRE LE PARAPENTE

Vous avez déjà rêvé de voler de vos propres ailes, planer comme un oiseau ou comme superman sans artifice bruyant, sans empreinte carbone. En outre, cette sensation du corps qui s’allège et la vue qui devient panoramique. Juste vous soumis aux éléments naturels fendant l’air avec votre parapente. C’est pourquoi, apprendre le parapente vous fera sentir vivant et léger. Sensation réelle et  tellement irréelle à la fois.

En bref, offrez-vous en illimité ces moments hors du temps. Entre lâcher prise, dépassement de soi et développement personnel. Je vous livre quelques pistes pour que rêve d’Icare devienne réalité.

Vivez le rêve éveillé de voler !

Pourquoi nous avons décidé d'apprendre le parapente

Pendant nos activités en montagne, Mika et moi admirons ces objets volants identifiés comme parapentistes. Pendant qu’ils prennent encore plus de hauteur, nous randonneurs terrestres descendons inexorablement de notre sommet à pied. La satisfaction d’avoir atteint l’objectif se transforme en calvaire de la descente avec l’âge. 

De son côté, le parapentiste accède à encore plus de plaisir. Il s’élève au-delà du sommet et  contemple sous un angle inaccessible au commun des mortels  notre terre mère magnifique. Bref, apprendre le parapente trotta dans notre tête pendant des années. Mais entre les voyages à l’étranger et les week-ends en montagne, ce n’était jamais le bon moment pour s’initier.

Ce fut au cours d’un weekend d’Automne magnifique en 2019, on randonnait à la Tournette dans les Aravis. On échange quelques mots avec un parapentiste. Aguerri et expérimenté, il s’apprête à décoller pour poser à Doussard. On l’observe se concentrer pendant sa préparation comme s’il méditait. Le calme et sérénité remplissent l’air. Mika et moi retenons notre souffle en le voyant engager sa course, puis ses pieds décollent en douceur de la pente herbeuse. La beauté du geste, la fluidité et la légèreté nous laisse tant rêveur et contemplatif. Un instant hors du temps enrichissant face à cette quête de liberté.

La volonté de retrouver ces émotions fortes ne nous quittera plus. Quand, comment, où, avec qui ? Fin 2019 on ne le sait pas encore. Ce que l’on sait c’est que cela fera partie des projets 2020/2021.

D’abord, merci à la situation sanitaire engendrée par le covid-19. Le premier confinement de Mars 2020 a stoppé net notre saison de ski de randonnée. Dans le même temps, on a annulé notre voyage à Hawaii prévu en Mai 2020. Nous voilà privé des deux raisons essentielles nous motivant à nous rendre au travail chaque jour.

C’est un message subliminal provenant de la colline à côté de notre travail qui nous a ouvert les yeux. Dès le dé-confinement les parapentistes réapparurent dans le ciel de Besançon. Nous travaillons juste sous le Fort de Planoise où se trouvent deux aires de décollages. Ainsi, un coup de fil à l’école Bison vole de l’autre côté de la colline a suffi. Notre stage initiation est réservé pour fin Mai.

Pour conclure, dépassement de soi, défi personnel, résilience, amour de la nature, besoin de lâcher prise et de se sentir léger, connexion à soi-même, curiosité de voler, le fameux rêve d’Icare. Vous savez quoi, laissez tomber tous ces pourquoi. Voler en parapente juste pour le plaisir.

Une école FFVL pour ne pas se bruler les ailes

D’abord, en France aucune loi ne vous oblige à vous former dans une école. Le parapente appartient à la famille du vol libre. Pas besoin de permis ou de diplôme. La seule obligation : contracter  une assurance en responsabilité civile aérienne. A vous la liberté d’essayer seul en regardant des vidéos!

Mais on ne va pas se mentir, apprendre à voler en parapente ne s’envisage pas comme un footing dans les bois. Il y a un moyen pour être opérationnel dans un délai raisonnable en passant de bons moments. Rapprochez-vous d’une école fédérale avec des moniteurs au top !

Mika se prépare pour le décollage en parapente
Site de décollage de parapente à Besançon en Nord Est

La FFVL, fédération française de vol libre répertorie toutes les écoles dispensant des formations. En cherchant sur le site de la fédération, vous trouverez facilement une école. D’ailleurs je vous conseille  de choisir un centre de formation à portée d’aile. Tout comme vous courez dans le bois à côté de chez vous, choisissez un spot de vol libre le plus près de votre domicile. Ainsi, vous découvrirez des lieux familiers depuis le ciel. 

Incroyable pour nous de survoler le Doubs et admirer la Citadelle de Besançon classé au patrimoine mondial de l’Unesco !

Qu’est-ce qui vous attend pendant votre stage d’initiation au vol en parapente ?

  • Découvrir le matériel, son jargon : sellette, suspente, aile et secours n’auront plus de secrets 
  • Acquérir les techniques de gonflage de l’aile
  • Décoller en pente école sur un faible dénivelé
  • Maitriser son cap après le décollage
  • Réaliser le premier grand vol
  • Rallier l’atterrissage en suivant les instructions radio du moniteur
  • Se poser en douceur comme sur des œufs
  • Découvrir la mécanique du vol, l’aérologie et les réglementations pendant des cours théoriques
  • Débriefing d’après vol et parler de ses sensations

Autant vous dire que cette semaine d’initiation sera riche en émotions. Des hauts et des bas que les moniteurs vous aiderons à surmonter. Encore une vraie raison de se rapprocher d’une école !

Sev durant la semaine d'initiation
Mika pendant la semaine d'initiation
Sev en attente de décollage avec son parapente mis en bouchon

Que dire du premier grand vol ? Pas une mouche qui vole dans la navette vous montant au décollage, concentration ou stress extrême. Franchement vue la taille de mouchoir de poche des décollages du site de Besançon, c’était stress extrême pour nous. Mais pas d’inquiétude, le bonne élève du groupe sert toujours de fusible. Ensuite c’est décollage à la chaine avec des yoo-hoo  !!!  Et oui vous ferez votre premier vol en moins de 5 jours. C’est à peine croyable n’est-ce-pas. L’évolution du matériel et la pédagogie ont rendu accessible en moins d’une semaine le plaisir du premier grand vol en parapente. 

Franchissez aussi le pas, offrez-vous ces sensations magiques. 

Le budget global pour apprendre le parapente

Parlons de choses qui fâchent. L’argent, voler en parapente vous coutera plus cher qu’une simple randonnée en montagne. Jusque-là je ne vous apprends rien. Je souhaite vivement que vous entendiez le conseil qui suit. Si vraiment vous avez senti la magie aérienne opérée, achetez votre matériel neuf ou d’occasion et offrez-vous au moins un stage progression. Vous vous offrez ainsi le plaisir du vol en illimité!

Et pour cela assurez-vous d’avoir le budget suffisant. Quelle frustration si vous deviez vous privez de ces nouvelles sensations en plein vol !

Valeur d’un stage : entre 500 et 600 euros.  

Les prix diffèrent peu d’une école à l’autre. Côté stage, il nous a fallu l’initiation et un stage de progression pour valider le brevet initial. Ce brevet atteste que l’on est capable de voler sur site connu en aérologie calme. Un stage progression supplémentaire nous a été indispensable pour réellement accéder à l’autonomie. 

Posséder votre propre équipement sera un atout. Plus vous faites d’exercices sous votre propre aile, mieux vous la connaissez. Ainsi vous sentirez ses réactions et gagnerez en sensations. Le but ultime reste de voler en autonomie. Donc avec votre propre matériel, vous pourrez pratiquer quand vous voulez. Où vous le souhaitez. Dans la mesure où le ciel et Éole veulent bien de vous !

Faites chauffer la carte bleue !

Valeur d’un  équipement complet neuf : de 3000 à 5000 euros.

Prévoyez cet achat en fin d’hiver pour profiter des promos d’avant saison et des soldes. Vous achèterez sans doute la voile sous laquelle vous avez appris à voler lors du stage initiation. Ne vous privez pas des conseils de vos moniteurs, ils ont bien observé vos comportement sous l’aile.  Les écoles vendent régulièrement leurs ailes écoles pour débutant. Un bon moyen de débuter à moindre frais !

Premier sésame, le brevet de pilote initial en parapente

Progression et pilotage en parapente

Un stage progression, mais pourquoi faire ? L’initiation m’a donné les bases. J’ai fait plusieurs vols. Je me sens prêt, et peux me débrouiller tout seul maintenant. 

Aie Aie Aie, n’ayez pas ce raisonnement ! Mais sachez que le stage progression porte bien son nom. Il vous rapproche de l’objectif ultime : le vol autonome sans assistance radio. Pas si simple de se libérer de l’aide vocale de notre moniteur. Il parle de moins en moins dans la radio, laisse place à nos initiatives. Les vols s’enchainent, le stress du décollage laisse place à une forme de plaisir. La perception de la hauteur pour l’atterrissage s’améliore.

Les nombreux exercices en vol  apportent de l’assurance. Tangage, roulis, virage dynamique ou encore les oreilles nous mettent dans des situations parfois inconfortable. On ressent notre corps comme jamais. Ces sensations engendrent chez certains de l’euphorie. Vous comprendrez alors l’intérêt du débriefing d’après vol. Ainsi, les moniteurs nous y accompagnent pour mettre des mots sur des impressions. Encore une fois leur travail prend alors tous son sens. Etre à l’écoute, coachée, rassuré, conseillé, aidé, le tout avec sérieux mais dans une décontraction déconcertante. Ainsi vous apprenez le pilotage d’un parapente avec efficacité et technique. L’aile ne doit pas être maitresse de ses trajectoires. C’est nous qui devons agir sur les commandes de façon précise. 

En définitive, faites confiance à nouveau aux écoles fédérales pour vos stages. Ainsi, vous validerez des brevets fédéraux reconnus en France et à l’étranger. A l’issu d’un stage initiation combiné à une progression, vous pourrez valider le brevet initial.

Et optez pour un changement d’école et de région. Découvrir de nouveaux sites en étant encadré agrandit  votre champ d’action pour la suite de votre parcours. Vous gagnerez en confiance. Sans compter l’enrichissement de découvrir nos belles régions de France. 

Les différentes disciplines du parapente

Pour commencer, on dénombre quasiment 8 types de pratique du parapente :

  • Vol simple sur site, balistique, le Plouf : c’est le vol du débutant. Un vol direct du décollage à l’atterrissage sans prendre de thermique. Et oui un parapente ne fait que descendre, fameuse loi de la gravité. 
  • Hike and Fly : marche et vol. Notre objectif ultime. Sans doute le but de nombreux pratiquants amoureux des montagnes. On monte un sommet à pied et on descend en volant en parapente. Retrouvez nos conseils pour bien débuter. Tous les deux ans, il y a la Xalps la compétition internationale qui traverse les Alpes de l’Autriche au su de la France qui regroupe l’élite mondiale.
  • Soaring : anglicisme qui sonne mieux que sa traduction littérale, montant. C’est le fait de voler en s’appuyant sur un courant d’air dynamique crée par un relief, qui peut être une paroi de collines ou de falaises. Quand vous aurez goûté à un Soaring au soleil couchant en Provence au-dessus des champs de lavande, vous aurez définitivement le virus du vol en parapente
  • Vol bivouac : c’est du Hike and Fly sur plusieurs jours en bivouaquant sous tente ou en refuge. Aventure garantie ! Seule une élite de l’activité le pratique.
  • Paralpinisme : Hike and Fly de l’alpinisme, genre l’ascension du Mont-Blanc par les 3 Monts puis on déballe la voile et 30 minutes plus tard on boit une bière à Chamonix.
  • Vol de distance ou cross : vous connaissez votre point de décollage, mais ne connaissez pas l’atterrissage. Ce n’est pas une pratique de débutant car il faut maîtrisera météorologie et le vol en thermique. Le record du monde actuel frôle les 600Km de distance.
  • Speed flying : des sensations de vitesse avec l’utilisation de mini voile avec ou sans skis.
  • Acro : Réservé aux amateurs de sensations fortes capable de voler la tête à l’envers, de se faire centrifuger à plus de 4G et d’attendre les limites de vol. Les français  Théo de Blic, est l’actuel champion du monde.

Biblios, tutos et vidéos pour apprendre le parapente

Pendant les stages, les moniteurs se transforment en professeurs. On apprend beaucoup sur la mécanique de vol, la météorologie, l’aérologie et les réglementations pendant ces cours théoriques. 

Voici quelques supports indispensables pour réactiver votre mémoire à la maison :

  • Le manuel du vol libre : une vraie bible qu’il faudra vous procurer en complément. Ce livre vous aidera à comprendre pourquoi et comment vous allez voler. Et si vous l’achetez avant votre initiation, imprégner vous des notions. 
  • Parapente magasine. Les tests matériels permettent de s’imprégner des notions et termes  techniques. Et les récits de voyage en parapente font tellement rêver. C’est pour ça après tout qu’on veut faire du parapente. Vivre le rêve éveillé de voler.
  • Wingmaster : master-class en 21 vidéos extraordinairement bien faites par Jérôme Canaud. On voit vraiment bien les mains, les mouvements des commandes et du pilote grâce à de nombreuses caméras bien placées. Et les explications sont claires. Il vous en coûtera environ 150 euros, mais ne vous en privé pas. Dépaysement garanti avec des vols filmés à la Réunion, c’est le rêve!
  • Vidéos YouTube : pas évident de faire une sélection tellement il y a de contenus sur YouTube. Vos voyagerez avec les films de vol rando très inspirant et dépaysant d’Antoine Girard. Vous trouverez les vidéos très esthétiques de JB Chandelier. Mine de rien on apprend en regardant ces vidéos, on mémorise les gestuelles. 

Suivez notre évolution depuis notre premier vol autonome

Au moment où j’écris cet article, Mika et moi avons le brevet initial en poche ! 

  • Début de notre aventure : initiation avec Bison Vole à Besançon fin Mai 2020. 6 grands vols pendant le stage et la naissance d’une nouvelle activité passion. 
  • Achat de notre équipement : nous volons sous une aile alpha 6 ainsi q’une sellette axess 4 de chez Advance. Acheter à l’école du Mont Poupet se trouvant à Saint-Thiébaud. 
  • Premier stage progression : à l’école de parapente des Baronnies en Aout 2020.  Le brevet initial fut ainsi validé  à la fin du stage après 18 vols. 
  • Second stage progression : Le déclic vers la sérénité. Moins de questions, plus de feeling, les moniteurs nous ont fait réalisé pas mal d’exercices. Tangage, roulis, descente aux oreilles, choix du terrain d’atterrissage en fonction de notre finesse et je ne parle pas de ma taille de guêpe. J’ai enfin senti cette sensation de calme intérieur pendant le vol du matin. Sans parler des soaring du soir face au coucher de soleil. Véritable thérapie pour lâcher prise et se mettre en méditation.
  • Premier vol seul sur site inconnu : Objectif atteint le 15 Aout au Mont Poupet à Salins-les-Bains après 29 vols pour expérience.  Moment hors du temps et intense à la fois, j’en parle dans notre premier vol autonome.

  Aujourd’hui nous sommes licenciés à la FFVL et membre du club Poupet Vol Libre. Ce qui est agréable, c’est la bienveillance des parapentistes expérimentés. Quel bonheur de rejoindre un univers où le partage est la valeur par excellence. Avec toute notre motivation et notre résilience, nous espérons pratiquer le Hike and Fly dans nos belles montagnes françaises. Puis au-delà des frontières quand nous obtiendrons le brevet de pilote.

Suivez-nous dans nos aventures aériennes et peut-être nous partageons un vol.

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