Décrochage marche arrière porte d’entrée vers l’acro en parapente
Le décrochage et la recherche de la marche arrière, cette manoeuvre ouvre les portes de l’acro en parapente. Donc Mika devra le maitriser avant de se mettre à la voltige. Dans ce but il réalise un second stage SIV à Roquebrune-Cap-Martin accompagné par Odyssée Parapente. Découvrez quels pré-requis il doit valider avant d’accéder à l’apprentissage du décrochage. Alors réussira-t-il la marche arrière lors de ce second stage SIV en parapente ?
Pourquoi Mika veut se mettre à l’acro en parapente ?
Mika et moi progressons différemment sous nos parapentes en cumulant des heures de vol. De mon côté tant que ça monte je visse le thermique alors que Mika est parfois fébrile. Cet aspect est bloquant pour que nous tentions de partir en cross ensemble. Puis dans des masses d’air turbulentes il écourte parfois son vol de crainte de ne pas savoir gérer un incident de vol. Mais il m’avoue que le cross n’est pas une fin en soi pour lui et que l’acro serait plus son trip. Son premier stage SIV au Printemps 2023 lui a fourni quelques outils. Mais n’étant pas allé assez loin dans l’auto-rotation, il manque encore de confiance en lui. L’apprentissage approfondi de techniques de pilotage boostera son mental, il en est convaincu. D’ailleurs c’est pour cette raison qu’il veut se mettre à l’acro en parapente. Mais d’abord il devra apprendre et répéter le plus propre possible le décrochage de son aile et trouver sa marche arrière. Effectivement il n’est pas question de tirer bêtement aussi fort que possible sur les commandes. Mais bel et bien de ressentir les mouvements intenses et brusques de son aile, puis surtout apprendre à les contrôler.
Le choix de Mika d’être coaché en acro
Notre rencontre à l’Automne 2023 avec Manu d’Odyssée Parapente confirme l’objectif de Mika. Le feeling avec lui et nos échanges sur sa méthode d’accompagnement nous ont convaincus. Résultat, nous avons débuté un coaching avec Manu pour parvenir à voler et partir en cross ensemble. Alors pour nous découvrir en tant que pilote, il nous a proposé de voler tous les trois. Nous étions à Loudenvielle dans les Hautes-Pyrénées. Rapidement il constate que Mika quitte le thermique bien avant d’être au plafond. Tandis que de mon côté il observe une facilité à m’extraire, monter au plus haut et le suivre dans le tour du bocal. Concernant Mika, sa peur de prendre de la hauteur semble liée à la perception de vulnérabilité. Il pense qu’en montant dans un thermique, les turbulences vont s’accentuer. Et donc qu’il sera plus exposé à un risque d’incident. Même les paroles des parapentistes les plus aguerris ne l’aident pas. Il a besoin de concret, d’expérimenter et ressentir les choses. Manu l’a bien compris. Ainsi il confirme à Mika qu’apprendre certaines manoeuvres d’acro peut potentiellement lever son blocage. C’est ainsi qu’il programme dans son plan d’accompagnement plusieurs journées de SIV à Roquebrune. Evidemment l’accent sera donné sur l’apprentissage de manoeuvres de voltige, mais également sur la sécurité en vol. Voyons donc si le second stage SIV de Mika porte ses fruits. Validera-t-il le décrochage marche arrière, porte d’entrée vers la voltige en parapente ?
Un stage SIV avec Odyssée parapente
Quelques journées de pilotage avant le stage SIV
Il nous a fallu patienter trois annulations pour enfin réaliser notre SIV à Roquebrune avec Odyssée parapente. En fait nous avons attendu quasiment un an avant de parler concrètement de décrochage et marche arrière. Donc en attendant Mika a profité de certains vols pour répéter des exercices. Comme il avait validé le 360 engagé sur son premier stage SIV, il l’a travaillé régulièrement. L’idée est d’être précis avec l’aile. Et comme il a acheté une sellette dédiée à l’acro en début d’année, les repères changent. Alors il s’habitue à la gestion des mouvements pendulaires avec cette sellette. Puis à l’approche du stage SIV, Manu nous a proposé une journée pilotage à Orcières-Merlette pour préparer des bases solides. Ainsi il nous a observés sur du tangage, roulis, virage dynamique, accélérant et sur le 360 engagé. De ce fait nous gagnons une journée sur le SIV.
Validation des pré-requis pendant le stage SIV
Le jour J du stage SIV à Roquebrune arrive enfin en cette mi-Octobre. Curieusement je suis assez sereine, Mika donne cette impression également. Mais en réalité il a la boule au ventre. Lui qui a envie de se mettre à l’acro, est-ce qu’apprendre le décrochage et marche arrière sera aisé ? De toute manière avant d’apprendre cette manoeuvre, il y a des pré-requis à valider. Voici ce qui vous attend avant d’envisager le décrochage de votre aile.
Attention je vous raconte sommairement les gestes effectués. Mais vous ne devez surtout pas les faire seuls la première fois. Vous devez les apprendre en milieu sécurisé avec un moniteur. Puis ce dernier vous validera si vous pouvez les refaire seul en autonomie au-dessus du dur.
Fermeture asymétrique
Lors du SIV, il s’agit d’attraper le plus haut possible les 3 suspentes des A au-dessus des élévateurs. Et ainsi fermer massivement une demi-aile de votre parapente. De cette manière vous arriverez à fermer pas loin de 70%. La suite, vous maintenez votre cap en maintenant votre appui sellette du coté ouvert avec un peu de commande.
Dé-cravatage
Il s’agit de percer une demi-aile en mettant son poids dans la sellette à l’opposé pour conserver au mieux le cap. Puis bras haut.
Évitement
En situation réelle d’évitement, il faut le temps et la lucidité de s’assurer de lancer l’évitement vers une zone libre. Il ne faut pas éviter un danger pour se jeter sur un relief ou un autre pilote.
Donc comme pour le dé-cravatage, il faut percer une demi-aile mais en se laissant partir du côté où on perce. Puis bras haut.
Fermeture frontale
Dans un premier temps, on attache les commandes pour éviter tout geste parasite. Puis on prend toutes les suspentes des A des 2 côtés et les rabattre jusqu’à la poitrine puis relâcher et bras haut.
Auto-rotation
Alors il s’agit de faire une fermeture asymétrique et se jeter du côté fermé. Et c’est parti pour quelques tours de manège sous son parapente avant de contrer pour sortir. Manoeuvres exécutées des deux cotés.
Sur les 3 vols de la première journée, Mika valide tous ces pré-requis. Alors Manu lui donne le feu vert pour la suite. Ainsi il s’apprête à guider Mika sur son premier décrochage complet et trouver la marche arrière au deuxième jour de SIV.
Mika est prêt à mettre un pas dans la voltige en parapente.
Le premier décrochage complet en parapente de Mika
Puisque les pré-requis sont validés, Manu propose à Mika de tenter son premier décrochage. Autant vous dire que cela fait des semaines qu’il visionne des vidéos pour assimiler les gestes. Donc le briefing avec Manu a juste permis de mentaliser une dernière fois avant sa première tentative. Avant tout il lui rappelle l’importance de placement du regard vers son parapente. Il s’agit de voir le moment où le bord de fuite frise. Et à cet instant dans le cas d’un décrochage en un temps, il faut percer le plus symétriquement possible.
Puis dans le retour pendulaire sous l’aile, il faut commencer à remonter les mains. L’idée va être de trouver la position de marche arrière sécurisée. Votre aile présente alors deux belles oreilles assez grandes. Si les oreilles sont petites, vos mains sont trop hautes. Inversement si vos oreilles sont très grandes, vos mains sont trop basses. Mais la première fois c’est le moniteur en radio qui vous guidera pour monter ou descendre les mains. D’ailleurs ça risque de gigoter beaucoup. Donc pour éviter un tour de twist, il faut penser à accrocher ses mains. Par bonheur si votre marche arrière est aux maillons, ce sera plus facile.
Si ce n’est pas le cas, des solutions existent. Peut-être que votre moniteur vous fera faire un tour de frein en plus sur le vol suivant. Pour Mika, c’est passé crème dès son premier essai.
Puis après plusieurs répétitions, il valide son décrochage marche arrière avec un tour de frein. Maintenant Mika arrivera-t-il à le refaire seul au-dessus du dur ? En tout cas il a mis toutes les chances de son côté. Effectivement il a peaufiné ses gestes de décrochage marche arrière sur tous les derniers vols du SIV. En fait il a choisi de répéter la manoeuvre maintes fois en milieu sécurisé. Ainsi il a travaillé sa confiance pour tenter prochainement au-dessus du dur. Finalement Manu lui en valide déjà une dizaine sous son contrôle.
Alors à votre avis, où tentera-t-il son premier décroche et la marche arrière hors SIV ? Dites le nous en commentaire.
Le décrochage et la marche arrière est-il la porte d’entrée vers l’acro en parapente ?
Dans certains cas cette manoeuvre peut vous sortir d’une cascade d’incidents. C’est en quelque sorte comme faire un reset de son aile. Egalement c’est un bon moyen pour enlever de grosses cravates.
Et donc pourquoi dit-on que c’est la porte d’entrée pour la voltige en parapente ? Alors allez savoir pourquoi, parce qu’en fait c’est surtout une manoeuvre de sortie. Si vous vous intéressez à la voltige, vous devez regarder pleins de vidéos. Alors vous avez sans doute vu des acrobates sortir des Hélicoptères . Et comment font-ils ? Un des moyens de sortie consiste à se mettre directement en marche arrière. Et pour y parvenir sans passer par le décrochage, il faut en avoir bouffer. D’abord répéter un maximum de décrochage puis recherche de marche arrière. Puis vous irez direct à la marche arrière. En résumé c’est souvent cette manoeuvre qui permet de sortir en sécurité d’un vol. Effectivement il faut être capable de se mettre directement en marche arrière pour sortir. Car oui le problème est bien là. Ce n’est pas le tout de se mettre en SAT, Hélicoptère ou Tumbling, encore faut-il savoir comme en sortir. Eh oui, car si vous ne sortez pas, c’est cratère assuré dans le sol. Donc la priorité avant d’apprendre une manoeuvre et d’apprendre à en sortir. Il en va de votre sécurité.
Quelle suite pour Mika après la marche arrière ?
Le décrochage et la marche arrière va devenir un automatisme pour Mika avant la suite. Grâce aux échanges avec de nombreux acrobates, Mika sait ce qu’il doit faire : en enchainer un maximum régulièrement. Manu le lui a confirmé. Puis il l’a autorisé à se lancer à condition d’avoir au moins 400 à 500m de gaz. Et il faudra choisir soigneusement son box. Il devra éviter à tout prix lac ou rivière. Mais il pourra choisir une forêt plutôt qu’un champ vide.
Pour résumé, il va devoir avoir le courage de faire son premier décrochage seul. Ensuite enchainer encore et encore. Il répétera jusqu’à ce qu’il maitrise sa marche arrière sans passer par le décrochage.
Alors il pourra passer à l’apprentissage de la manoeuvre suivante. Mais quelle manoeuvre à votre avis ?
Vraisemblablement la vrille sera la prochaine étape. En fait elle consiste à mettre simultanément une demi-aile en marche arrière et l’autre bras haut. Et pour sortir vous l’avez compris, marche arrière. Donc comme une demi-aile y est déjà, il suffit d’y mettre également l’autre. Facile n’est-ce pas ? En même temps la vrille c’est bien, mais la Vrille to Héli c’est mieux. Donc l’idée dans la foulée sera d’enchaîner vrille et hélicos. Bref je vais en prendre plein les yeux à le voir faire.
Puis comme Mika ne manque pas de ressources, il travaillera certainement en parallèle la SAT. Rien de sorcier, il faut d’abord engager tranquillement un 360. Puis arrivé à un tour quand ça commence à accélérer, il faut tirer encore plus fort sur la commande.
Alors moi je vous raconte tout ça, sachant que rien que d’y penser j’ai envie de vomir. Par contre quand il travaillera les Wing-over, j’espère également tenter des bébés wings. Rassurez-vous je vous raconterai la suite des aventures de Mika vers l’acro.
Comme Mika, vous rêvez de voltige en parapente ? Alors j’espère que cette article vous guide sur la bonne voie. Dites le nous en commentaire et surtout partagez l’article sur vos réseaux.