Parapente en Bretagne

Sev et Mika partent faire du parapente en Bretagne. Rien de mieux pour une vie enrichissante que de changer ses habitudes. A la place de Hike and Fly, nous découvrons le vol sur différents sites bretons. Mais allons-nous savoir décoller et voler dans le vent fort des côtes bretonnes ? Est-ce que la météo nous permettra de faire des soaring de rêve avec le bruit des vagues ?  Pourrons-nous voler sur tous les spots de vol libre FFVL repérés ? Embarquez avec Sev et Mika pour le van and fly #3 et découvrez la Bretagne depuis le ciel.

Pourquoi le parapente en Bretagne ?

Les années se suivent et se ressemblent. Effectivement en Juin 2022 pour notre van and fly #2 nous fuyons les orages sur le Jura et les Alpes du Nord pour trouver une météo clémente dans les Alpes du sud. Cette année il est toujours question d’éviter les orages. Mais cette fois ils squattent tous nos sites de vol libre préférés des Alpes et de la Drôme, également les massifs auvergnats. Alors nous restons dans le Jura au Poupet où la plaine reste épargnée par ces dépressions. Mais nous avons des envies d’ailleurs. Le besoin de voir autre chose nous assaille. En réalité nous projetons de reprendre la route à bord de Grizzly en quête de nouveaux sites de vol en parapente. Alors un point météo à quinze jours nous met face à un constat évident : l’anticyclone est centré sur la Bretagne. C’est peut-être le moment où jamais de traverser la France et découvrir le vol au bord de l’océan. Entre les informations glanées auprès des parapotes et sur internet, nous avons une belle liste de lieux où voler en parapente en Bretagne. 

Spot à van au bord de la mer

Petit préambule sur les conditions de vol en parapente en Bretagne

Lors de ces deux semaines de parapente en Bretagne, les conditions météo nous ont particulièrement souris comme vous allez le voir. Par contre je tiens à vous mettre en garde et notamment les parapentistes débutants. Je pense qu’une bonne expérience est nécessaire pour adapter ses techniques et en adopter de nouvelles en phase avec ces sites de vol libre sauvages. 

Bref croyez-moi ça se mérite de voler en parapente en Bretagne pour plusieurs raisons. 

D’abord les locaux nous ont expliqués que nous avions vraiment de la chance. De leur côté ils n’ont quasiment pas volé de cet hiver. Apparement on ne vient pas une semaine en Bretagne en se disant que ça le fera bien un ou deux jours dans la semaine. Car ça peut bien ne pas le faire pendant deux mois. A bon entendeur.

Puis un second point important sur lequel je souhaite lourdement insister : la nécessité de voler en parapente par vent très fort. C’est simple, sur la plupart des sites s’il n’y a pas 20/25 km/h de vent alors vous finirez à la plage en 15 secondes. Enfin à la plage ça c’est dans le meilleur des cas, car à marée haute c’est un plouf dans l’océan que vous ferez. Bref nous avons concrètement refusé de voler sur certains sites comme celui de Bilfot à cause de ce manque de sécurité.

Pour finir un troisième point et pas des moindres : il faut être capable de décoller dans ce vent fort nécessaire à vous maintenir au-dessus de la falaise. Alors mieux vaut être habitué à faire du gonflage, sinon vous n’arriverez jamais à contrôler vos trajectoires de décollage. Et c’est la clé sur certains sites pour se positionner au-dessus de la falaise et y rester pour un soaring avec les mouettes. Donc amis parapentistes débutants, aguerrissez-vous au gonflage avant de venir voler en vent fort en Bretagne. 

Après avec toutes ces mises en garde en tête, c’est évidemment très formateur de se confronter au vol en parapente en Bretagne. 

Alors laissons place à notre expérience lors de ce van and fly.

Direction le Morbihan, Bretagne sud

Notre premier point de chute se trouve dans le Morbihan, sud de la Bretagne. Pour la première fois nous rendons visite à Mylène et Antoine qui tiennent la chambre d’hôtes « le domaine de Kelenn ». Et ce n’est pas sans arrière-pensée puisqu’ils vivent à 30 minutes du site de vol libre de Pénestin. C’est parce qu’ils nous envoient régulièrement des photos de la plage de la mine d’or survolée par les parapentistes que nous avons connaissance de ce spot. Donc nous avons enfin craqué et pris cap à l’ouest pour commencer notre van and fly chez eux. Ainsi nous avons pu leur partager notre passion pour le parapente. Et Antoine nous a fait vivre notre première navigation sur un voilier au départ de la Vilaine. Nous avons pu admirer depuis l’océan les falaises dorées de la plage de la mine d’or, notre terrain de jeu des jours suivants. C’est qu’on y aurait pris goût aux balades en bateau et baignade à la piscine chez les copains.

Parapente en Bretagne : Soaring à la plage de la mine d'or

 Mais notre addiction au parapente s’est réveillée avec les prévisions de vent optimales à Pénestin. Nous avons donc rejoint la petite ville balnéaire encore bien paisible en ce mois de Juin. Au passage il a fallu faire attention aux horaires d’écluses dans le village d’Arzal pour traverser la Vilaine. En Bretagne il nous faut prendre de nouvelles habitudes aussi bien sur terre qu’en l’air. D’ailleurs pour voler il faudra faire attention aux marées et à la brise de mer. Mais laissons place à la découverte des sites de parapente en

Antoine et Mika à bord d'un voilier
Sev tient la barre d'un voilier

La mine d’or, le seul site de parapente du Morbihan à Pénestin

  • Orientation : SO/O
  • Altitude décollage : 15m
  • Atterrissage : impératif de reposer au décollage
  • Difficulté : la sortie de décollage oblige à passer une petite butte. Il est bien plus facile de la passer en marche arrière. Et savoir décoller dans 20/25Km/h de vent
  • Danger : Si ça tourne en sud, la pointe avant la base nautique et la pointe de Maresclé génèrent de forts rouleaux évidemment proportionnels à la force du vent.
  • Précaution : Attention aux rentrées de N, accélérateur impératif pour envisager la repose au déco. Sinon poser à la plage si marée basse.
  • Réglementation : Respecter les horaires de vols en Juillet et Aout, vol interdit 2h avant et 2h après la marée haute. RAS en dehors de cette période.
  • Club local : A tire d’ailes et les ailes de Pénestin
Panneau FFVl de Pénestin

Découverte de la plage de la mine d’or

Ça commence en beauté dans le sud de la Bretagne à Pénestin. Nous découvrons une longue falaise aux teintes dorées face à l’océan et sa plage de sable blanc. Juste idyllique. Nous garons Grizzly sur le parking réservé aux parapentistes à deux minutes du décollage. En réalité c’est tellement inhabituel pour nous de stationner si près d’un site de vol libre et atterrissage à la fois. En somme nous oublions nos habituels hike and fly pour cette découverte du parapente en Bretagne. 

Notre expérience de vol en parapente à Pénestin

J’avoue être restée un peu perplexe en découvrant l’aire d’envol. En fait la zone de préparation servant de zone de gonflage se situe en contre-bas du bord de la falaise. En conséquence il faut avancer sur un faux-plat montant avec l’aile au-dessus de la tête puis passer une bosse. Une fois cette sorte de dos d’âne franchi, vous traversez le chemin des douaniers après avoir vérifié qu’aucun piéton n’arrive. Désormais sur la corniche vous avancez dans une brise de dingue pour enfin vous jeter au-dessus de la falaise. Facile à dire mais ce qu’il faut savoir c’est que vous passerez la bosse en marche arrière, surtout si comme moi vous êtes un poids plume. Et j’allai oublier, le tout avec 25 à 30km/h de vent. Mais c’est le strict nécessaire pour espérer faire un soaring de rêve. Avec à peine 15/20km/h, c’est direction la plage pour un plouf de 15 secondes. D’ailleurs c’est ce qui nous est arrivé à tous les deux pour notre premier vol ici. Et c’est évidemment dû au fait que nous nous sommes écartés de la falaise à la sortie du décollage. Alors nous avons pris le temps d’observer attentivement les trajectoires prises par les locaux avant de tenter à nouveau. Mais c’est réellement perturbant de se jeter sur la falaise alors qu’on est habitué à s’en écarter. Enfin se jeter, il faut réussir à en sortir. A ce sujet j’ai eu droit à un coup de main de Daniel, qui m’a tout simplement poussé pour que je sorte du déco. Bref, avec l’aide et les conseils des locaux bienveillants nous avons finalement réussi nos premiers vols en parapente en Bretagne. Et quel plaisir de planer avec le bruit des vagues le long des falaises de la plage de la mine d’or.

Algues à marée basse
Plage de la mine d'or à marée basse

Kervijen, baie de Douarnenez

  • Orientation : Sud
  • Altitude décollage : 40m
  • Atterrissage : Repose au décollage, sinon facile de rejoindre la plage à 300m à gauche du déco à marée basse
  • Difficulté : Décollage en pente très alimenté, savoir décoller dans minimum 20/25km/h de vent
  • Danger : Par tendance Ouest, rouleaux à droite du décollage
  • Précaution : Attention aux cycles faibles à marée haute, réagissez rapidement en reposant au déco. Le site est particulièrement petit, veiller à respecter les règles de priorité pour éviter toutes gênes.
  • Réglementation : RAS hormis la TMA à 750m
  • Club local : Penn Ar bed vol libre 
Panneau FFVL de Kervigen

Découverte du site de Kervijen

Mais pourquoi avons-nous attendu si longtemps de venir voler en parapente en Bretagne ? Peu importe, maintenant qu’on y est et on y est bien. Et d’ailleurs la météo continue à être en notre faveur comme un cadeau de bienvenue.  Même si nous quittons Pénestin sous la pluie après trois jours de vol, nous arrivons dans la baie de Douarnenez sous un beau soleil. Un vent de sud annoncé en fin de journée oriente notre choix de site de vol FFVL de Kervijen. A notre arrivée sur le spot, nous découvrons un terrain accueillant pour les fourgons et camping-car. D’ailleurs nous sommes autorisé à y passer la nuit à condition d’être licencié à la FFVL. Un spot de rêve pour être prêt à sortir les ailes dès que les conditions se mettent en place. Mais comme il y pétole, les locaux ont tout le temps pour nous expliquer les spécificités du site. Mino, Jacques, Thérèse et les autres nous livrent tous leurs bons conseils. Comme tous les spots de bord de mer, il faut se mettre en vol avec minimum 25Km/h de vent pour être sûr de ne pas finir à l’eau. Quant à l’orientation, c’est sud même si ça tolère un très léger travers. D’ailleurs le repère consiste à voir si la manche à air vise entre les deux châteaux d’eau de Douardenez. Finalement le paraglandouillage n’aura pas duré longtemps puisque la brise de mer se réveille brutalement. De 10km/h, l’anémomètre nous indique le temps attendu 25km/h et même plus. Alors tous les parapentistes filent préparer leurs ailes.

Parapente en Bretagne : baie de Douarnenez
Sev et Mika en vol au dessus de Kervigen
Zone de prevol à Kervijen dans la baie de Douardenez
Site de Kervigen, parapente en Bretagne

Notre expérience de vol en parapente à Kervijen

J’avoue une grosse fébrilité sur le décollage. En réalité la cause n’est pas la force du vent, puisque je m’y suis aguerrie en volant à Pénestin. En fait il n’y a pas de plage face au décollage au cas où cela ne porte plus. La plage ou atterrissage de secours se trouve à 300m à gauche. Mais les locaux me rassurent en me disant que c’est tellement fort que je ne risque pas d’aller à l’eau. Et effectivement ils ont bien raison. Ainsi dès notre arrivée nous profitons d’un soaring de rêve à Kervijen à 21h. Et la brise forcissante nous permet de planer bien haut. Mais petit à petit les moutons de plus en plus gros sur l’océan contribuent à nous alerter sur la vitesse du vent. Alors que cela devient trop fort les locaux commencent à poser. Donc nous suivons l’exemple, enfin de mon côté j’essaye. Moi qui avais peur de finir à l’eau, je n’arrive pas à reposer au décollage. La puissance du dynamique me propulse plus haut à chaque tentative. Alors Mika et Mino me crient leurs consignes depuis le sol pour m’aider : il faut que j’avance vers la mer pour perdre de la hauteur et revenir. Finalement je touche enfin le sol, mais en voulant affaler mon aile celle-ci me propulse quelques mètres plus haut. Mais cela se termine plutôt bien par je ne sais quel miracle. Suite à cet incident sans dommage, Mino me conseille d’utiliser les B pour affaler mon aile ainsi que pour contrôler sa montée au décollage. Alors le lendemain j’ai testé ces techniques en enchainant une dizaine de déco/attéro. Et j’avoue avoir de bonnes sensations. Cela m’aide à ne plus me faire arracher au décollage, peut-être même mieux qu’en contrôlant aux C. A voir si c’est transposable sur d’autres sites.  En tout cas cela me donne plus de temps pour avancer efficacement vers mon aile lors de sa montée. Par contre à l’atterrissage, affaler aux B s’avère très physique même si c’est sécurisant. En tout cas encore deux belles journées de partage avec les locaux. Tous ces conseils nous aident à progresser et être parfaitement armés quelque soit les conditions. 

Trefeuntec, baie de Douarnenez

  • Orientation : Ouest/Sud-Ouest et NO
  • Altitude décollage : 30m
  • Atterrissage : repose au décollage impératif
  • Difficulté : Décollage en pente très alimenté
  • Danger : Attention aux rouleaux à la pointe de Tréfeuntec par tendance Nord
  • Précaution : Attention aux cycles faibles à marée haute, réagissez rapidement en reposant au déco. Le site est particulièrement petit, veiller à respecter les règles de priorité pour éviter toutes gênes.
  • Réglementation : RAS hormis la TMA à 750m
  • Club local : Penn Ar bed vol libre 
Parapente en Bretagne : Soaring à Trefuntec

Découverte du site

Une tendance Ouest se met en place après nos deux jours de vol à Kervijen. Alors il est temps de lever le camp pour Tréfeuntec et sa falaise exposée idéalement. Après seulement 15 minutes de route, nous découvrons notre paradis des deux jours à venir. Nous stationnons Grizzly au parking FFVL un peu avant le bout de la route menant à la pointe de Tréfeuntec. La vue sur l’océan est saisissante et attirante. Alors le temps que la brise se mette en place nous partons marcher le long du GR54 jusqu’à la plage qui pourrait nous servir d’atterrissage de secours. Mais en fait l’aérologie est déjà très active. D’ailleurs une mini voile apparait dans le ciel et virevolte en générant du roulis. Ni une ni deux nous rejoignons l’aire d’envol pour observer le pilote. Mais nous devons nous résigner, même avec nos Susi3 c’est trop fort pour nous. Faut dire que nous n’avons pas envie de risquer de se faire écraser contre les falaises. 

Spot à van sur le site de Trefuntec
Décollage de Trefuntec
Parapente en Bretagne : Soaring à Trefuntec
Plage de la baie de Douarnenez
Repose et décollage sur le site de Trefuntec
Parapente en Bretagne : Plage de Trefuntec

Notre expérience de vol en parapente à Tréfeuntec

Petit à petit le parking quasi vide se remplit de parapentistes optimistes, parmi eux Mino et Jacques rencontré à Kervijen. Cela sent le créneau de vol en approche. Alors nous prenons notre matériel et suivons les locaux à la découverte de ce nouveau site. Le site de soaring reste petit comme celui de Kervijen, alors espérons que l’on ne soit pas nombreux. Puis la plage de secours n’est pas sous la falaise, mais quelques centaines de mètres à gauche. Donc rien rassurant et par vent faible c’est un coup à finir à l’eau. En conséquence depuis que nous découvrons le parapente en Bretagne, nous laissons les locaux se mettre en vol les premiers. D’ailleurs il ne cherche pas à nous utiliser comme fusible, bien au contraire. Ils s’envolent et reposent rapidement pour nous montrer comment faire notre approche et atterrir derrière le décollage en nous criant les consignes. Puis ils nous précisent de ne pas dépasser la pointe sud, ce serait prendre le risque de se faire poser à la plage. Bref rien de compliqué sauf que de nombreux modélistes s’amusent également dans le ciel. Il va falloir redoubler de vigilance avec ces aéronefs aux mouvements vifs même si nous sommes prioritaires sur eux. Passé le temps de l’observation, nous voilà enfin en vol au-dessus des falaises déchiquetées de la pointe de Tréfeuntec. Cela a beau être du vol de bord de mer en air laminaire, je ne me lasse pas de la magie du vol. Bien au contraire, et le paysage change en fonction de la marée. Et nous apprenons avec les locaux à observer les informations venant de l’océan : les moutons, la marée qui monte et amène la brise de mer qui contre ou accélère le vent météo, les taches sombres au large qui identifie un cycle, une mer d’huile au large qui indique qu’une période sans vent approche. Bref en plus de kiffer dans le ciel, nous agrémentons nos connaissances pour de meilleures analyses. 

Menez Hom

  • Orientation : Nord/NO
  • Altitude décollage : 330m
  • Atterrissage : repose au décollage ou atterrissage dans un champ à 250m sous le sommet. Le remontée au décollage se fait en moins de temps qu’il n’en faut pour replier le parapente. Pensez à prendre un sac pouf pour optimiser.
  • Difficulté : RAS
  • Danger : Nous partageons l’espace aérien avec des modélistes, donc ouvrez l’oeil même si nous sommes prioritaires sur eux.
  • Précaution : Attention aux bruyères épineuses assez hautes sur les flancs de la montagne. Porter un pantalon et des petites guêtres, ainsi en atterrissant et marchant dans cette garrigue bretonne vous vous abimerez moins les mollets.
  • Réglementation : TMA à 750m
  • Club local : Penn Ar bed vol libre 
Panneau d'affichage FFVL du Menez Hom

Découverte du Menez Hom

Le Menez Hom, site naturel protégé, culmine à 330m ce qui en fait le sommet le plus haut des montagnes noires. Ce massif moins connu que les monts d’Arrée attire bons nombres de parapentistes bretons, ainsi que des touristes randonneurs. Dès que le Nord se met en place au Menez Hom, c’est l’occasion pour les parapentistes du Finistère sud de tenter de partir en cross. Faut dire qu’ils sont à l’affut pour aller s’amuser dans les thermiques, ça change de l’air laminaire sur les côtes. Pour Mika et moi après plusieurs jours de soaring au ras des falaises, c’est l’occasion de reprendre un peu de hauteur. 

La baie de Douarnenez et le pont de Térénez
Sev en l'air au dessus du Menez Hom
La pointe du Raz, la rade de Brest, la baie de Douarnenez
Menez Hom : point culminant de la Bretagne

Notre expérience de vol en parapente au Menez Hom

Un premier vol peu concluant dans un cycle pas installé nous pose en bas dans le champ servant d’atterrissage. Il nous faudra plus de temps pour plier que pour remonter. Nous avons été trop confiants de ne pas prendre nos sacs pouf. Peu importe puisque nous enchainons rapidement un second vol dans un cycle parfait. Effectivement j’enroule un thermique sur la croupe Ouest du Menez Hom jusqu’à 600m d’altitude. Le sommet parait petit et l’océan si proche. De là-haut j’admire la pointe du Raz, la rade de Brest, la baie de Douarnenez et le pont de Térénez. Il me trotte presque des envies de cross mais je suis ramenée près du sol par une dégueulante de l’espace. Finalement la journée de vol au Menez Hom fut une succession de cycle puissant suivi de cycle faible. Mais pour finir en beauté, nous profiterons avec l’école locale d’une restitution sans fin même si c’était plutôt centré sur de l’Ouest.

Milpat et Bilfot, Côte d'Armor

  • Orientation : Nord pour Milpat et Ouest pour Bilfot
  • Altitude décollage : 60m
  • Atterrissage : repose au décollage impératif
  • Difficulté : Pas d’atterrissage plage et à Bilfot un risque de venturi à droite du décollage
  • Réglementation : RAS
  • Club local : Plouezailes
Décollage de Bilfot dans la baie de Saint Brieuc
Panneau site de vol de Bilfot
Décollage de Bilfot dans la baie de Saint Brieuc

Découverte du site

Après une semaine passée dans le Finistère autour de Kervijen, nous levons enfin le camp puisque nous avons coché tous les sites qui nous intéressaient. Maintenant nous mettons cap encore pus au Nord dans les Côtes d’Armor. Ainsi nous arrivons en moins de deux heures de route à Plouezec. Nous allons directement sur le site de vol de Milpat, les parapentistes du Finistère nous ont fait de nombreuses éloges concernant ce lieu. Mais à notre arrivée ce spot qui devait nous vendre du rêve, nous inquiète fortement. A bien l’observer, la plage est inexistante pour vacher en cas de problème. Et la sortie de décollage et la falaise ne donne aucune visibilité sur ce qui nous attend plus loin. De toute manière ce soir c’est trop fort. Du coup j’arrive à contacter un parapentiste local qui nous dit que ça volera demain mais à Bilfot en Ouest. Et il semble affirmer que ce site est effectivement plus facile pour poser en bas en cas de problèmes. Alors nous nous endormons confiants pour le lendemain. 

Spot à van sur le décollage de Milpat
Parapentiste au décollage de Bilfot
Coucher de soleil à Milpat dans la baie de Saint Brieuc

Notre expérience de vol en parapente à Bilfot

Après notre nuit bien reposante, nous découvrons ce site de vol libre nommé Bilfot qui nous inquiète encore plus que Milpat. Finalement c’est la première fois de notre van and fly en Bretagne que nous avons des doutes pour ne pas dire des peurs. Nous rencontrons Bruno, le local avec qui nous avons échangé la veille. Rapidement il se met en vol et fait sa balade dans son terrain de jeu. A bien l’observer nous voyons qu’il n’avance vraiment pas vite, cela contre fort. Et le vent se met petit à petit de travers. Bref rien pour nous mettre en confiance. Alors nous prenons le temps de pique-niquer pour voir comment évoluent les conditions. Et finalement rien de bon pour tenter une première expérience ici. De gros montons apparaissent sur l’océan, de grosses tâches sombres signes de grosses rafales et le vent qui s’est mis de travers. Déjà que nous n’aimions pas les apparences de ce site, les conditions de vol nous confirment de rester au sol. Parfois il faut savoir écouter son instinct et décider de ne pas voler. Le parapente est pour nous une activité qui doit nous donner du plaisir, même s’il faut parfois dépasser certaines peurs.

Saint Pabu, plage d'Erquy

  • Orientation : Nord/NO
  • Altitude décollage : 70m, contrairement aux autres sites visités à Saint-Pabu ça peut voler avec 15km/h de vent mais tout de même pas moins.
  • Atterrissage : repose au décollage, champ immense. Sinon atterrissage possible à la plage énorme en marée basse ou au décollage du bas à 11m d’altitude.
  • Difficulté : RAS
  • Danger : RAS
  • Club local : Les Goélands d’Armor
Sev et Mika vers la plage d'Erquy

Découverte du site de Saint-Pabu

Sur les conseils de Bruno de Plouezec, nous filons vers un site de vol bien plus accueillant pour nous. En moins d’une heure de route nous arrivons à Erquy dans la baie de Saint-Brieuc. Nous stationnons le long de la plage le temps de notre pause-déjeuner. Puis partons à pied repérer les sites de vol en parapente. En fait ici il y a un décollage du bas et un décollage du haut. Le premier s’avère utile quand la brise est vraiment trop forte pour décoller d’en haut. Aujourd’hui il y a pétole comme disent les locaux, alors direction le décollage du haut. Malheureusement aucun sentier ne relie les deux. Alors nous marchons environ 15 minutes le long de la route. Et à peine arrivé au bord de la belle falaise de Saint-Pabu, nous retrouvons le sourire à la vue de la plage immense. D’autant qu’une poignée de parapentistes locaux entament leur prévol dans le champ immense servant d’atterrissage. 

Sev au décollage de Saint Pabu
Parapente en Bretagne : Soaring à la plage d'Erquy
Zone de prevol à Saint Pabu dans la baie d'Erquy
Page d'Erquy en Bretagne

Notre expérience de vol en parapente à Saint-Pabu

Retour rapide au parking de la plage pour récupérer Grizzly, puis nous stationnons sur le parking près du décollage. Visiblement la brise n’est pas encore assez forte puisque les locaux ne volent pas. Pour l’instant ils font du gonflage pour jauger l’intensité du vent et la portance. Donc nous faisons notre prévol tranquillement dans le champ de blé fraichement coupé. Puis à notre tour nous nous joignons au joli ballet de parapente virevoltant au-dessus des têtes de parapentistes. Finalement l’un des membres des Goélands d’Armor se décide à faire le fusible. Après quelques va et vient le long de la falaise, il repose vers nous. Visiblement il y a ce qu’il faut de vent pour tenir. Mais comme c’est plutôt faible il nous indique précisément le cheminement à avoir. Ainsi nous passerons à coup sûr dans les pompes faiblardes du jour mais propice à nous maintenir au-dessus de la falaise. Et surtout il nous précise que l’idée est de poser de temps en temps pour laisser la place aux autres parapentistes. Ainsi chacun profite du créneau de vol anémique de ce jour. Effectivement les 15km/h de vent aujourd’hui, c’est vraiment faible pour du parapente en Bretagne mais ici ça passe. Cela n’aurait pas été vraiment à Pénestin. Bref, l’avantage pour Mika et moi c’est que nous sommes habitués à voler en petites conditions. Donc c’est assez plaisant pour nous. Et en plus cela nous fait travailler les reposes au sommet. Ainsi nous nous amusons à faire les mouettes jusqu’en fin d’après-midi. La brise s’atténuant petit à petit, j’ai fini par me faire avoir. Par chance je me suis souvenu du terrain confortable que constitue le fameux décollage du bas. Donc plutôt que de poser dans le sable, j’ai atterri dans l’herbe accueillante de ce petit promontoire.

Voilà encore une bien belle découverte même si nous n’avons pas eu des conditions de vol fumantes.

Bilan de notre découverte du parapente en Bretagne

L’arrivée d’une perturbation sonne la fin de notre van and fly en Bretagne. Mais comme nous avons été très chanceux, nous pouvons passer à autre chose. En même temps, il faut bien avoué que le Hike and Fly en montagne commence à nous manquer. Effectivement en Bretagne nous n’avons presque pas marché puisque nous atterrissons là où nous décollons. D’ailleurs je connais quelques feignants que cela pourrait intéresser. 

Ceci-dit quel kif de voler au son des vagues et avec les embruns marins. Ces quelques sites de vol officiel sont une partie infime du potentiel présent tous le long des côtes. Mais pour ce qui est des sites sauvages, je laisse ça aux aventuriers. Pour ma part c’était parfois déjà bien assez engageant sur ces sites FFVL. D’une part à cause du vent fort et d’autre part à cause de l’impératif de repose au décollage. Finalement cette découverte du parapente en Bretagne a renforcé notre expérience. C’est réellement très formateur de voler ici. En deux semaines je pense être mieux armée pour décoller en vent fort quelques soit le site. A modérer avec le fait qu’en Bretagne le vent est laminaire, alors qu’en montagne les cycles thermiques créent des rafales. En tout cas j’ai beaucoup moins d’appréhension. Et j’ai gagné en confiance pour les reposes au sommet. Ce qui sera parfois utile également en montagne quand la brise est trop forte en vallée.

Pour finir si je devais vous conseiller un seul site, c’est Pénestin. A la fois pour la beauté unique en Bretagne de sa falaise aux teintes dorées, mais aussi pour sa difficulté. En réalité vous progresserez en vous confrontant à ce site qui cumule toutes les difficultés que vous rencontrerez sur les sites de vol libre en Bretagne.

J’espère vous avoir donné envie de partir à votre tour pour une découverte du parapente en Bretagne. Si c’est le cas et que vous avez des questions, n’hésitez pas à nous contacter. 

Et si vous avez déjà volé en parapente en Bretagne, partagez-nous en commentaire votre spot préféré.

Parapente en Bretagne : coucher de soleil

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