Road and Fly du Léman à la Méditérannée
Notre envie du moment : voyager en van et voler en parapente dès que possible. Cette sensation de légèreté du vol couplée à la vanlife apparait comme une évidence pour deux routards comme nous. Ainsi nous vint cette idée du road and fly du Léman à la Méditerranée. Rouler et voler en parapente. Ou encore découvrir la France par la route mais également par les airs.
Goûtez avec nous à la liberté de voyager au gré des envies et de la météo. On vous partage comme toujours nos spots à van, et bons plans gastronomiques. Mais surtout on vous partage les sites de vol en parapente testés et approuvé par des débutants.
C’est parti pour notre premier road and fly, du Léman à la Méditerranée.
Jour 1 : Road and fly de Besançon à Orcier
Malgré la météo compliquée, nous commençons notre Road and Fly à Orcier au-dessus du lac Léman. C’est annoncé à la fois ensoleillé, orageux et parfois avec de rares averses. On retient que la première hypothèse et nous voilà déjà en route par le Haut-Jura. Première pause très arrosée au col de la Faucille, on espère que de l’autre côté du lac le climat sera plus accueillant. Effectivement en longeant le lac Léman de Genève jusqu’à Thonon-les-bains, nous profitons d’une belle vue sur le massif du Chablais. Nous arrivons à Orcier et comme tous bons parapentistes nous faisons halte à l’atterrissage.
Le club CHOTO gère les sites de vols d’Orcier. Il propose une navette l’après-midi pour monter au déco. La météo étant incertaine, la navette ne fonctionne pas ce soir. Alors on se débrouillera tout seul. Par chance, Tony un membre du club nous rejoint pour faire un vol au coucher de soleil.
20h45 : Le couteau déco Nord, vol au coucher de soleil face au lac Léman
Nous avons tous les 3 terminé notre prévol. Malgré le vent faible, la longue pente herbeuse du décollage permet de courir et charger la voile. C’est vraiment un déco facile même pour des débutants comme nous. Le seul gros obstacle à passer : la crête 200m devant le décollage, l’accélérateur est indispensable. Méfiance à l’atterrissage si le vent rentre en Est. En définitive les manches à air en bout de terrain donnent de meilleures informations que celle sur le chalet. Avec toutes ces consignes, le plouf de 20 minutes se gère parfaitement bien même pour des pioupious comme nous.
Ce vol au coucher de soleil face au lac Léman restera gravé dans nos mémoires. Cet instant contemplatif grandiose couronne notre première vraie sortie du bocal bisontin. 20 minutes de vol dans une masse d’air calme, de quoi faire de beaux rêves toute la nuit. Le road and fly commence à merveille.
Le parking de Tré-le-Mont vers l’auberge. C’est le bout de la route, donc ultra calme pour une nuit reposante et au frais à 1200m.
Jour 2 : Voler en parapente à Orcier face au lac Léman
Marche et vol ou Hike and fly pour le Couteau
Ce matin, découverte en mode marche et vol du sentier entre l’atterrissage et le décollage du Couteau. En fait pour monter au Couteau depuis Orcier, il faut compter 1H30 à 2h pour presque 700m de dénivelé. Le chemin parfois raide, présente l’avantage d’être en forêt. On passe par le hameau Trécout d’où on découvre une belle vue sur le déco. Puis rapidement on déroule jusqu’au décollage.
Jour 3 : Road and fly d’Orcier à Mévouillon
Retour au plan de départ
Initialement nous devions retourner dans la drôme provençale pour débuter ce road and fly. Précisément à Mévouillon où nous avons réalisé nos stages progression en 2020. Désormais nous voyageons en van mode slow travel sur les départementales. Ainsi nous faisons halte au bord du lac du Bourget pour déjeuner. Le décollage du Revard nous fait de l’oeil entre 2 nuages, mais ce sera pour une prochaine fois. Notre route continue sous le massif de la Chartreuse avec l’emblématique Dent de Crolles. Le massif est nuageux, on décide de ne pas faire étape à Saint-Hilaire du Touvet . Nous allons chercher l’air sec de la Drôme provençale à Mévouillon.
Sauf que là c’est à nouveau raté. Un orage nous suit de Laragne à Mévouillon avec grêle et pluie battante. Mais à vrai dire après six heures de route, il aurait été déraisonnable de voler. Une étape avec seulement de la route pour notre road and fly du jour.
De jour 4 à jour 10 : Voler en parapente à Mévouillon, les Baronnies provençales
Mais je rêve, encore de la brume ce matin au réveil. Sommes-nous maudits ? La confiance revient en voyant arriver les navettes de l’école de parapente de Baronnies. On va vite leur dire bonjour et prendre les informations du matin. Ils nous confirment que ça vole au Fort et à la Tannière. Effectivement le vent rentre en Nord Est propice à cette dernière. Finalement on choisit le Fort pour reprendre nos repères sereinement. En plus une randonnée plus courte pour atteindre le décollage.
Marche et vol au Fort
Notre road and fly commence à l’atterrissage du Fort au dessus de l’école de parapente des baronnies. Mais il y a également d’autres terrains où on peut se vacher à condition qu’il ne soit pas en culture. Bref une fois les sacs sur le dos, nous marchons 40 minutes avec 300m de dénivelé. Les herbes sauvages, thym et romarin diffusent un parfum exquis mêlé à l’humidité ambiante. Finalement la nappe de nuage à mi-hauteur se dissipe petit à petit.
Puis nous arrivons sous les magnifiques falaises du Fort où s’affairent deux grimpeurs. Nous observons le terrain d’atterrissage bien visible . Les thermiques se mettent en place tardivement ce matin à cause de cette fâcheuse humidité. Donc cela nous laisse le temps de faire 2 marche et vol dans une masse d’air calme.
Bergies, Décollage Sud et Nord pour les amateurs de thermiques
En temps que parapentiste débutant à partir de 11h, nous préférons être raisonnable. Par contre les plus aguerris volent dans les thermiques costauds au parfum de lavande. Vous accédez au décollage de Bergies en voiture par une route goudronnée. Par contre pour tous les autres sites il vous faut soit un véhicule 4×4, soit de bonne basket. En définitive Bergies offre le plus grand vol en parapente de la vallée avec un plouf de 600m. Nous préférons nous élancer depuis le décollage Nord pour le côté contemplatif et serein. A vrai dire le dénivelé de ce vol permet aussi aux jeunes parapentistes de réaliser des exercices de tangage et de roulis. De plus le terrain d’atterrissage à Villefranche-le-chateau permet un posé en douceur sur un terrain plat énorme et en herbe.
Alors que si vous décollez en Sud, vous devez avoir tous vos sens encore plus à l’écoute. Aucun problème particulier au décollage, par contre une concentration de difficultés vous attendent à l’atterrissage de Séderon. Tout d’abord le gradient s’invite à la fête sur ce terrain entouré de peupliers. Puis il y a cette ligne électrique au niveau de la zone de perte d’altitude. Et pour finir, des déclenchements vous accueillent et risquent de vous faire chuter lourdement sur un terrain caillouteux. Voilà on vous aura prévenu, donc méfiance.
Buc Ouest du soir, la fameuse restitution face au Ventoux
Autant vous dire qu’elle ne marche pas à tous les coups cette fameuse restitution. Après une averse orageuse vers 17h ce premier soir, nos espoirs de fameuse restitution s’évaporent. D’ailleurs la probabilité de voler tout simplement ne s’envisage plus. Finalement on s’apprête à attaquer l’apéro quand un van se gare près de nous. Un moniteur de l’école de parapente en descend et sort son parapente. Effectivement le ciel à nouveau grand bleu donne envie d’aller voler. Alors on remballe l’apéro et on le suit rapidement pour un marche et vol sur la montagne de Buc. Il nous a montré un chemin direct qui nous permet d’atteindre la girouette après 40 minutes de montée. Un sentier bien visible monte également à gauche. D’ailleurs il permet d’atteindre le décollage de l’arbre à Jacques, recommandé quand le vent forcit au col.
La belle pente accueillante de Buc
Donc pour ce soir nous voilà sur une belle pente herbeuse près de l’énorme girouette placée au col. Il y a de la place, on peut même descendre dans la pente si le vent est trop fort au col. Pour notre tentative le vent dans l’axe souffle à moins de 15km/h, alors c’est parti pour un Buc du soir. Effectivement nous n’aurons pas de restitution à cause de l’humidité. Mais à vrai dire quel plaisir de voler en contemplant le coucher de soleil sur le Mont Ventoux. Ajouté à cela seule une poignée de volants se partage l’air pour un vol en parapente sans stress, et sans gestion de priorité.
Enfin le goût de la restitution
2 jours plus tard avec une masse d’air asséchée, nous goûtons enfin au plaisir de cette restitution offerte par Buc. Aux alentours de 19h le ballet des parapentistes léchant les pentes de la montagne se met en place. En prenant suffisamment de hauteur jusqu’au sommet de Buc, vous pouvez traverser la vallée jusqu’au Fort et revenir. C’est l’objectif de mini cross du soir de nombreux parapentistes venant voler à Mévouillon. Puis vous posez à l’atterrissage juste au pied de la montagne devant votre voiture, pratique.
Mon objectif personnel à Buc : premier décollage face voile
Pour ma part j’aspire à réaliser mon premier face voile ici avant de passer la barre des 100 vols. Et là j’ai la pression car j’ai déjà 98 vols à mon actif. Il y a des blocages mentaux assez complexes dans le vol en parapente. Celui-ci me frustre depuis des semaines. J’ai conscience que par vent soutenu je décollerai plus en sécurité en face voile. A vrai dire je manque de gonflage au sol ces derniers temps, et donc manque de confiance. Mais allez savoir pourquoi, ici dans les Baronnies je me sens détendue. Et finalement je réussis cet objectif à Buc au déco intermédiaire de l’arbre à Jacques au milieu des buissons épineux. Le vent est soutenu, voire rafaleux. Mais en choisissant dans le cycle du vent le moment plus calme, je maitrise le contrôle et le retournement pour ma première fois. En chargeant à peine la ventrale, mes pieds décollent du sol en douceur.
Passé l’euphorie de l’objectif validé, place au bonheur du vol au coucher de soleil sans turbulences. On restera plus d’une heure à jouer dans ce petit train.
Que retenir de l’étape de notre road and Fly à Mévouillon
Mika et moi avons passé la barre des 100 vols en parapente. Lors du même vol j’ai réussi à faire mon premier face voile ainsi que de voler avec un aigle. La région est peu fréquentée, un véritable havre de paix idéal pour la vanlife. Les écoles de parapente locales et une poignée de locaux fréquentent ces sites calmes.
Classiquement dans cette vallée des Baronnies provençales, tôt le matin la brise rentre en Est. Puis s’inverse l’après-midi pour entrer en Ouest. Au final une journée classique de vol en parapente à Mévouillon consiste en un plouf à la Tannière à 8h ou au Fort. La face Est généreuse du Fort nous a offert un dernier vol de 20 minutes à 9h du matin.
Notre préféré : à l’atterrissage de Buc. Soit vous stationnez près des bancs devant l’atterrissage, soit vous continuez le chemin. Et là vous arrivez à un promontoire bien plat avec de nombreux emplacements. Cerise sur le gâteau : Vue sur le Ventoux pour un coucher de soleil flamboyant. Pas de point d’eau.
Autre option agréable : Villefranche-le-Chateau, près de l’atterrissage de l’école Esprit parapente. Le parking en gravier un peu à l’écart est bien au calme. Il y a une fontaine à proximité pour faire le plein d’eau. Mais surtout vous y trouvez de l’ombre de midi jusqu’au soir. Ainsi que des tables de pique-nique sous les arbres, le top pour se reposer d’une grosse matinée de vol en parapente.
Séderon : La boulangerie Baroni Romain avec du pain de qualité bien cuit comme on l’aime. Ainsi que des croissants au bon goût de beurre. La boucherie du Méouge et son rumsteck qui fond dans la bouche. Et la supérette où on trouve tout pour se dépanner. Sans compter toutes les fermes alentour vendant leurs fromages de chèvre. Ainsi que les marchés provençaux qui fournissent tant de produits locaux de qualité. A Séderon, le marché a lieu le dimanche matin.
Jour 10 à jour 12: Voler en parapente à Gréolières
Road and fly direction le sud
Nous quittons en début d’après-midi Mévouillon déjà nostalgiques mais surtout comblés. Après un attentif coup d’oeil aux prévisions aérologiques, notre road and fly prend la direction des Alpes-Maritimes. Précisément, nous partons pour Gréolières. Quel plaisir de prendre le temps de voyager en van sur les petites route de la Drôme. Les alentours de Castellane nous émerveillent. D’ailleurs nous reviendrons la semaine prochaine pour aller voler à Saint-André-des-Alpes. Finalement en 3 heures nous atteignons Gréolières sur les hauteurs de Nice. En définitive nous quittons un havre de paix pour en trouver un suivant. Le tour de ce charmant village au pied de la montagne de Cheiron se fait rapidement.
Place à notre passion, voler en parapente à Gréolières
Au final nous allons à notre essentiel du moment. Direction les voyageurs du ciel, pour glaner des informations sur les sites de vol en parapente. Nous nous installons à l’atterrissage à la sortie du village. Un magnifique terrain énorme presque plat mais dont il faut se méfier dès que la brise venant de la mer s’installe. Lors des journées très thermiques, cela devient le royaume des bulles et déclenchements. De beaux emplacements de parking ombragés se trouvent sur le côté du terrain. On pourrait presque y voir un beau spot à van.
Les sites de vol de Gréolières sur la montagne de Cheiron
Gréolières 300
Un parapentiste venant de se poser nous conseille vivement de faire un vol du soir depuis Gréolières 300. Il nous assure que le calme de la masse d’air nous permettra un vol serein. Malgré la fatigue de la route, nous suivons son conseil. Après 35 minutes de marche, nous effectuons notre prévol à Gréolières 300. Premier point important : l’atterrissage est bien visible. Deuxième point : la zone caillouteuse pour étaler la voile présente ensuite une pente herbeuse facilitant la course d’envol par vent faible. Effectivement le calme du vol nous permet de réaliser une prise de terrain en PTU sans turbulences.
Gréolières 700
Le jour suivant nous répétons matin et soir ce vol tranquille pour le plaisir de planer. Puis vint le vol depuis Gréolières 700 qui se passerait presque de mot. Après une marche d’1h30 à 2h sur le GR4, la mer Méditerranée apparait à l’horizon. Sur le sentier à la pente modérée, les effluves de thym, romarin et fleurs nous embaument. La magie opère depuis ce promontoire sur la montagne de Cheiron à 1500m. Ainsi le vol consiste à lécher les falaises abruptes puis descendre sur les contre-pentes. En fait ce vol tôt le matin ou en fin de journée présente l’avantage d’être calme. Un plouf de 20 minutes voire plus si ça tient sur les falaises, que du bonheur.
Marche et vol sinon rien
Attention amis adeptes des navettes en voitures, ici c’est le règne du marche et vol et non du road and fly. Prévoyez de devoir marcher pour aller au décollage. Après tout nous pratiquons un sport de nature. Donc il parait logique de la respecter le mieux possible. Il faut savoir qu’un numéro identifie chaque site de vol. En fait la signification se comprend aisément. Gréolière 300 pour 300 mètres de dénivelé et ainsi de suite. Les pentes raisonnables des sentiers permettent de monter sans s’épuiser. Evidemment à chacun son rythme, mais à titre indicatif nous mettons 40 minutes pour le déco 300. Je vous rappelle que nous volons tous les 2 avec une Alpha 6 et une sellette Advance Access. Donc nous portons des menhirs de 12kg.
A la découverte de la France et de ses village
Gourdon
Le road and fly se transforme parfois en road and visit. La France offre tant de merveille, il faut savoir prendre le temps de flâner et apprécier. Par exemple ici à Gourdon qui se trouve à 30 minutes de Gréolières.
Que retenir de l’étape de notre road and Fly à Gréolières
Les sites de vol sont calmes et peu fréquentés. Il y a eu un apogée qui s’est visiblement estompé. Donc ici nous avons volé encore plus sereinement qu’à Mévouillon. Le survol de la falaise est incroyable avec la vue sur la Méditerranée. Nos vols furent calmes dûs à des conditions aérologiques très stables. Les locaux nous ont rappelé qu’habituellement un fort régime de brise s’active parfois dès 11h.
Plusieurs options possibles : Le parking devant l’atterrissage. Il y a des fontaines dans le village pour faire le plein d’eau fraiche. Et même des toilettes. Puis un emplacement plus sauvage toujours vers l’atterrissage du côté de la zone de jeu des enfants, vers le sentier botanique. Calme, nature, sauvage et surtout ombragé.
Pour finir à la sortie du village dans un virage rouler quelques mètres sur le chemin menant à l’accès au GR4. Idéal pour gagner un peu de temps pour la monter aux décollages les plus hauts.
La boulangerie du village : La Grignote, uniquement le mardi et le vendredi en de 16h à 18h. Pain bio réalisé par une jeune boulangère installée depuis 2 mois. Elle pétrit des farines de qualité pour des pains goûteux et nourrissants. Nous avons testé le Meitel et le pain aux Noix, juste une tuerie.
Jour 13 à 16 : Voler en parapente à Saint-André-les-Alpes
Les aléas d’un road and fly
Initialement parti pour voler en parapente à Lachens, le déclenchement de manoeuvre aérienne militaire nous oblige à changer de plan. Ces fameux NOTAM que le parapentiste doit surveiller avant de voler sous peine de croiser un avion de chasse de très près. Bref une solution de premier choix s’offre à nous : Saint-André-des Alpes se trouve à moins d’une heure. Alors un rapide coup d’oeil sur météo parapente nous confirme cette destination réputée pour les sports outdoor. Vers 20h nous dinons au bord du lac de Castillon sur un spot à van que pour nous.
L’école Aerogliss à Saint-André-les-Alpes
Réveillés tôt comme d’habitude, nous arrivons vers 8h à l’école de parapente Aérogliss. Nous prenons auprès d’un moniteur tous les renseignements pour voler sereinement sur le site de la montagne du Chalvet. L’environnement magnifique nous rend impatient d’être au décollage. D’ailleurs pour gagner du temps et de l’énergie, nous profitons de la navette de l’école pour 6 euros le trajet. L’initiative permet de limiter le nombre de véhicules de parapentistes sur la montagne. Ainsi nous préservons un peu l’environnement. Certes moins que lorsque que nous pratiquons le marche et vol, mais on s’économise aussi.
Le Chalvet, Décollage Sud
A vrai dire vue du décollage la beauté du lac de Castillon couleur émeraude se passe de mot. Notre terre mère nous offre des lieux grandioses de nature sauvage. D’ailleurs je mesure la chance que je vais avoir de partager un vol avec les vautours dans leur environnement.
L’immense décollage sud/Sud Est/Est offre beaucoup de place pour faire sa prévol. C’est un confort inestimable permettant d’être serein. Qui plus est en cette fin Juin nous trouvons le site peu fréquenté. L’atterrissage énorme à côté de l’école est inratable. Pas d’obstacle majeur, juste se diriger vers l’atterrissage dès que l’on descend sous les pierriers du sommet.
9h30 : Mika et moi nous préparons côte à côte. Ce matin le vent soutenu nous permet de décoller en face voile. Je le pratique seulement depuis quelques jours mais je prends l’initiative de décoller ainsi. Ça passe, je pousse mes petits cris de joie et garde mon cap. Les vautours enroulent dans la pente à droite du décollage sous le sommet du Chalvet. Alors vous devinez quelle direction j’ai prise? J’enchaine les 8 sous les rapaces et me fais un peu secouer par les thermiques déjà actifs. Si vous volez un jour ici, sachez que c’est classiquement la zone qui va bien.
Donc non sans avoir les commandes bien fermes pour contrôler mon vol, j’effectue un 360° pour admirer le paysage. Quel vol grandiose et contemplatif, l’émotion me submerge tant la beauté des lieux parait irréel.
10h : Mes pieds touchent le sol mais mon esprit reste là-haut. L’euphorie restera palpable toute la journée. En fait chaque jour et chaque vol supplémentaire nous confirme que nous avons bien fait d’apprendre à voler en parapente.
Le Chalvet, décollage Ouest
5h50 : le réveil sonne.
6H45 : Parapente sur le dos, nous montons cette fois à pied au sommet du Chalvet pour le décollage Ouest.
Nous traversons le village avant d’attaquer le sentier de randonnée dans le bois. La montée agréable se fera pour nous en 1h40.
8H15 : Nous découvrons un décollage très large avec une surface en petit caillou pour étaler la voile. Puis une pente forte en herbe qui permet une prise en charge de l’aile rapide.
8H45 : Seul au décollage, nous décollons face à un nouveau décor. La falaise Ouest du Chalvet est réputée pour sa restitution du soir. Mais par vent dynamique, on peut également longer la falaise et revenir. Pour notre premier vol ici nous ne tenterons pas l’aller-retour de la falaise. En fait il y a un obstacle à passer pour rejoindre l’atterrissage de l’école : le col de Rubine. Sinon si ça ne passe pas il faut poser à l’atterrissage de Moriez. Mais après c’est reparti pour une longue marche pour rejoindre l’école.
Astuce de vol depuis le déco Ouest : sortir du décollage puis partir sur la gauche vers le décollage des deltaplanes. C’est magique, ça monte à priori presque à tous les coups. Puis il faut continuer en direction du col et en survolant les pierriers on monte à nouveau. Peut-être aurez-vous la chance comme moi de voir des biches bondissant dans les rochers. Puis d’un coup le lac apparait majestueux dans son écrin de verdure. Finalement il ne vous reste plus qu’à planer jusqu’au terrain de l’école.
Et voilà un plouf de 30 minutes inoubliables.
Que retenir de notre étape 4 du road and fly à Saint-André-les-Alpes
Nous pensions rester deux jours, qui en définitive se transformeront en quatre. Un véritable coup de foudre pour ce site à la lumière magique au premier vol vers 8H30. Chanceux avec les conditions aérologiques matinales, nous enchainerons les vols du matin en profitant parfois de la navette. Par contre nous n’aurons pas l’opportunité de voler en fin d’après-midi, trop orageux chaque soir.
Chacun de nos vols dura au moins 30 minutes avec des conditions thermiques acceptables jusqu’à 11h. Par contre vers midi il faut vraiment maitriser car le site a la réputation d’être ultra tonique.
En résumé nous avons pris un tel plaisir de vol contemplatif que cela sera sans nul doute un de nos spot préféré.
De nombreux emplacements près de l’école vers la rivière avec de l’ombre.
Le camping municipal Iscles à Saint-André: très pratique pour voler en parapente car à côté de l’école. De beaux emplacements ombragés et une piscine pour se rafraichir l’après-midi.
Boulangerie Rambaud : mention spéciale pour les viennoiseries pur beurre. Une dinguerie, le croissant croustillant au bon goût de beurre et des pains de qualité goûteux. 4 jours à Saint-André: croissant tous les matins tant cela se fait rare d’en manger d’aussi bon.
La maison du saucisson : Avez-vous déjà mangé du saucisson au magret de canard ? Non ? Alors allez-y absolument, vous allez adorer. C’est une caverne d’Ali baba où on a l’eau à la bouche: saucisson au lièvre, noix de jambon, rosette, etc. A tester absolument.
Jour 17 et 18 : Voler en parapente dans le Verdon
Passer le rêve éveillé de voler en parapente à Saint-André-les-Alpes, nous reprenons notre road and Fly direction Moustiers-Sainte-Marie. En somme nous continuons à nourrir nos yeux de paysages incroyables en roulant sur la route des crêtes des Gorges du Verdon. L’itinéraire vertigineux débute à La Palud-sur-Verdon. De nombreux belvédères offrent des panoramas à couper le souffle.
Si vous aimez la randonnée, vous pouvez descendre dans les gorges. Au départ du chalet de la Maline vous trouvez le départ du sentier de l’Imbut. A vrai dire si vous deviez faire une seule rando dans le Verdon, c’est cet itinéraire. Vous trouverez plus de détails sur www.net-verdon.com .
Repérage du site de vol de Courchon
Depuis Moustiers nous montons repérer le décollage de Courchon. En fait il suffit de se garer sur le parking en haut du village sous la chapelle Notre Dame de Beauvoir. Puis le sentier part à droite du parking et s’élève sur une voie romaine bien entretenue. Ce site de décollage idéal Ouest à Sud s’atteint en moins d’une heure. Quel belle récompense là-haut avec cette vue du lac de Sainte-Croix jusqu’aux champs de lavande du plateau. Par contre impossible de voler en parapente ce jour car le vent forcit au-delà de 25km/h. Le plaisir de contempler le panorama parfumé aux effluves d’herbes aromatiques sauvages compense largement le fait de garder les pieds au sol.
En définitive, au lieu de voler nous avons visité Moustiers-Sainte-Marie. Cette ville labellisée Villages et cités de caractère vaut réellement le détour. Malgré les effluves de lavande au détour de chaque ruelle, la chaleur étouffante en cette fin Juin puise nos dernières forces.
C’est pourquoi nous improvisons une baignade dans l’eau turquoise du lac de Sainte-Croix, un rafraichissement bienvenu. Puis pour finir, passage obligé sur le plateau de Valensole au pic de floraison de la lavande fin Juin.
Que retenir de notre étape 5 à Moutiers Sainte Marie
La route d’accès au bosquet d’Azur en venant du camping Le Moulin, sur votre droite. C’est l’accès à un parking près des plages ombragées. Effectivement vous avez bien lu plages ombragées : un petit paradis les pieds dans l’eau et la tête à l’ombre. En définitive c’est très tranquille pour y passer aussi bien la nuit que la journée.
Spot baignade : même endroit que le spot à van
La ferme Sainte-Cécile à la sortie de Moustiers en direction du lac Sainte-Croix. Tout est fait maison par le chef Patrick Crespin, même le pain. Ici vous vous régalez de produits locaux sublimés par l’identité culinaire du chef: le chaud/froid. Avez-vous déjà dégustez une glace à l’ail noir relevant un pavé de Tassergal, poisson sauvage de Méditerranée? Alors c’est ici que cela se passe. Que des poissons sauvages et des produits frais pour ravir vos papilles. Faites-vous plaisir en pensant à réserver au moins une semaine à l’avance.
Le fromage de chèvre de Julien, sur le marché de Moustiers le vendredi matin et au panier du Verdon à la Palud-sur-Verdon. Après le Banon, c’est notre fromage de chèvre préféré.
Jour 19 et 20 : Voler en parapente à Saint-Hilaire-du-Touvet
Cerise sur le gâteau de notre road and fly : halte à Saint-Hilaire-du-Touvet avant le retour maison. St-Hil pour les intimes se situe en plein coeur du massif de la Chartreuse. Cette commune du Grésivaudan dominée par les rochers de Bellefont nous accueille sur le plateau des Petites Roches.
En définitive, vous tous amis volants connaissez Saint-Hil pour sa coupe Icare existant depuis 1974. Il n’avait pas froid aux yeux les précurseurs de cette époque en s’élançant sous la Dent de Crolles. Puis ensuite ils ont créé sous l’église l’actuel fameux décollage Nord, autrement nommé déco moquette. C’est aujourd’hui le lieu emblématique principal des festivités de la coupe Icare célébrant les sports aériens.
Décollage Nord de Saint-Hilaire-du-Touvet
C’est donc ce fabuleux site qui nous a offert notre premier vol depuis cet incroyable promontoire. Nous avions repéré l’atterrissage avant de monter au décollage. Celui-ci situé à Lumbin permet une prise de terrain en S par vent Nord. Sinon par vent Sud, prévoyez une prise de terrain en U main droite avec l’étape de base au-dessus de la route devant les écoles de parapente. Après 11h il faut être vigilant à la mise en place de la brise de vallée Nord réputée forte.
C’est donc ce fabuleux site qui nous a offert notre premier vol depuis cet incroyable promontoire. Nous avions repéré l’atterrissage avant de monter au décollage. Celui-ci situé à Lumbin permet une prise de terrain en S par vent Nord. Sinon par vent Sud, prévoyez une prise de terrain en U main droite avec l’étape de base au-dessus de la route devant les écoles de parapente. Après 11h il faut être vigilant à la mise en place de la brise de vallée Nord réputée forte.
Le déco moquette
Désormais comme une routine, nous allons à la rencontre des moniteurs des écoles de parapente. A vrai dire rien de compliqué puisque ici l’école Prévol se situe devant le décollage. Vous êtes sûr de rencontrer des parapentistes dès 8h voir encore plus tôt en été. Le briefing simple et efficace depuis le déco nous met en confiance. Non pas que le stress s’installe mais nous n’avons pas fait de décollage falaise depuis longtemps. Et à vrai dire les 700m de gaz et les falaises sous le Bec Margain à droite du déco m’impressionnent. Mais peu importe car le regard se fixe sur le cap et non pas sur le trou, n’est-ce-pas.
Le moment de l’envol
Mika et moi prenons place sur la moquette pour notre prévol. Nous profitons de ce moment de solitude sur ce décollage mythique. Seul au monde à Saint-Hil : un rêve qui devient réalité.
Les gestes rodées depuis deux semaines à voler chaque jour garantissent notre sérénité. Vent faible, on opte pour un décollage dos voile avec une course pêchue. Finalement sans tergiverser, Mika s’élance en chargeant efficacement la ventrale. Désormais il plane entre Chartreuse et Belledonne sous son aile accrochée par de fines suspentes à sa sellette. En définitive je m’éblouis à chacun de ses envols en mesurant la chance que la nature nous offre de voler. Mais sans plus attendre je m’élance également pour gouter ce plaisir devenu insatiable.
A peine sortie du décollage en prenant garde de m’éloigner du relief, je découvre la cascade de l’Oule. Je réalise un 360° pour admirer l’environnement au milieu duquel je vole. Je radote mais notre rêve devient réalité aujourd’hui: nous volons à Saint-Hil berceau de la coupe Icare.
Evidemment ce vol unique au milieu des montagnes de l’Isère nous laisse sur notre faim. Mais compte tenu du terrain de jeu et de vol, nous serons de retour très prochainement. D’ailleurs nous avons pu échanger avec Jérôme Canaud, le créateur de Wingmaster. De cette discussion nait l’envie de continuer notre formation avec un stage thermique par ici.
Tout simplement sur le parking de l’office de tourisme sous les rochers de Bellefont. C’est très calme de nuit et à côté de la pente-école pour faire du gonflage. Il y a bien d’autres possibilités en continuant la route en direction du col du Coq. Nous avons trouvé un parking avec vue imprenable sur la Dent de Crolles.
Aux délices de Saint Hilaire à la sortie du village direction Saint Pancrasse. Nous avons testé le pain au seigle, une tuerie. Des pains goûteux bien cuits et fabriqués avec des farines de qualité.
Conclusion du road and fly #1, du Léman à la Méditérannée.
Vous pratiquez la vanlife et le parapente, alors adoptez le mode road and fly. Alors que nous débutons le parapente, cette idée de progresser en découvrant de nouveaux sites peut surprendre. Mais voilà voyageur dans l’âme, le besoin de découverte explose également pour le vol en parapente. Vous comprenez sans doute ce besoin de trouver des lieux de nature magique et sauvage lors de voyage en van. C’est chose faite le long cet itinéraire. Et finalement en parapente on a ressenti rapidement ce même besoin. D’où la naissance du road and fly, qui dans notre cas devrait s’appeler road, hike and fly. En définitive cette première expérience de road and fly nous a dévoilé des pépites secrètes de notre belle France, comme Gréolières et Mévouillon. Et que dire des sites de vol mythiques et emblématiques que sont Saint-André-les Alpes et Saint-Hilaire-du-touvet.
Rencontres
Certes voler dans son bocal permet de progresser, mais je vous assure que découvrir de nouveaux sites enrichit encore plus. Les rencontres et discussions avec de nombreux parapentistes apportent des mines d’informations. Et chaque moniteur d’école de parapente nous a renseigné patiemment avec la même pédagogie qu’ils appliquent à leurs élèves. C’est à chaque fois des moments d’échanges précieux et remplis de passion avec ces personnes en or. Nous avons également eu la chance de rencontrer à Gréolières Tom Lolies concepteur des voiles BGD. Ainsi que Jerôme Canaud à Saint-Hil. Tous deux des personnes humbles, abordables et généreuses en conseil.
De vrais moments de partage avec des personnes partageant les mêmes valeurs que nous. C’est tout l’intérêt de voyager en van au plus près de la nature, ainsi que de ceux qui l’aiment et la respectent.
Alors si votre quête ressemble à la nôtre, à savoir prendre du bon temps sur la route et dans les airs. N’hésitez plus, louez un van si vous n’en possédez pas encore. Puis partez à la découverte de la France et de ses sites de vol en parapente. Inspirez vous de notre Road and fly #1, du Léman à la Méditerannée.
Et surtout partagez cet article s’il vous a inspiré et laissez nous quelques mots en commentaires.