La compétition en parapente
Comment ça se passe ?
Photos : Christophe Bufflier
Sev et Mika ont testé pour vous la compétition en parapente. Vous débutez dans la discipline du vol libre et n’imaginez pas qu’il existe des compétitions. Alors cet article va vous éclairer sur les trois principales catégories de compétition en parapente : pour qui, pour quel niveau et dans quel but. Finalement nous allons surtout vous parler de notre expérience d’ouvreur lors d’une compétition de distance à Montclar.
Les différents types de compétitions en parapente
La plupart des personnes qui apprennent le parapente, le font pour le plaisir de la contemplation. Pourtant parmi les 26 000 parapentistes licenciés à la Fédération Française de Vol Libre, il y a quelques compétiteurs dans l’âme. En fait il y en avait 1126 en 2022. Et ils relèvent souvent de très beaux challenges afin de confronter leurs compétences. D’ailleurs précisons qu’il existe autant de catégories de compétition en parapente que de type de pratique du vol libre. Les parapentistes peuvent principalement s’affronter en vol de distance, en voltige et en marche et vol. Mais il existe également des challenges en vol et ski, précision d’atterrissage et des compétitions amicales où l’on vous demandera par exemple de voler déguiser. Bref compétiteurs ou simplement curieux, vous trouverez forcément une compétition en parapente répondant à vos attentes. Que vous rêviez de podium ou simplement vous amusez avec les copains, il y en a pour tous parapentistes.
Les conditions de participation à une compétition en parapente
Evidemment la première des conditions est d’être licencié à la FFVL et avoir souscrit une responsabilité civile aérienne. Il faut de préférence s’inscrire d’avance en consultant le calendrier de compétitions de la FFVL. En fait le tarif est souvent réduit si vous réservez bien avant l’épreuve. De plus le nombre de participants est souvent limité, donc mieux vaut anticiper. Puis il faut posséder du matériel homologué pour le vol libre. Cela va du parapente, la sellette, le secours jusqu’au casque, une radio et un GPS. Parfois comme pour les compétitions de distance catégorie sport, le niveau Brevet Pilote Confirmé ainsi qu’une carte de compétiteur sont exigés. Mais tous ces détails apparaissent dans le descriptif de chaque compétition. Ce sont les clubs et leurs bénévoles qui créent ces événements et font en sorte que vous vous fassiez plaisir en sécurité. D’où parfois des niveaux de brevet de pilotage et de catégorie d’ailes exigées en fonction de site de vol. Mais que les débutants se rassurent, depuis cette année un nouveau format de compétition de distance a été créé. Il s’agit du Challenge d’Initiation à la Distance ouvert aux parapentistes volant en catégorie A et B. Certes le niveau requis est moindre que pour les autres compétitions parapente, mais il vous faudra tout de même le Brevet Pilote. Puis finalement il y a des nombreuses compétitions amicales dans toutes les pratiques qui sont accessibles quelques soit le niveau.
Pourquoi participer à une compétition en parapente
Honnêtement on ne va pas se cacher qu’il y a ceux qui rêvent de briller sur le podium. Mais avant d’atteindre cet objectif, la compétition en parapente leur a d’abord permis de progresser. Effectivement dans le cas des compétitions de distance, se confronter au vol de groupe apporte des compétences qui s’acquièrent plus lentement en volant seul. De plus, cela permet de connaitre un site rapidement avec des grappes de parapentistes qui matérialisent les thermiques. D’ailleurs découvrir un site lors d’une compétition en parapente est le meilleur moyen de connaitre les parcours de cross classiques des lieux. Pour ce qui est des compétitions de voltige, l’émulation de se retrouver avec des champions pousse à donner le meilleur de soi dans l’exécution des tricks. Puis en compétition de marche et vol, quoi de mieux que de se tirer la bourre à la montée avec les copains. Et finalement ne serait-ce pas intéressant de participer au challenge de précision d’atterrissage ? De nombreux accidents surgissement lors du posé. Non seulement la maitrise des basses vitesses peut être stratégique dans certaines phases de vol. Mais surtout avoir les compétences pour poser dans un mouchoir de poche assure une sécuriténon négligeable. A nouveau optimiser son pilotage lors d’une compétition crée une émulation positive.
La première compétition en parapente de Sev et Mika
Nous avons beau aimer plus que tout la découverte de nouveaux sites de vol en parapente, nous revenons souvent sur les mêmes. Et Saint-Vincent-les-Forts fait parti de ces lieux qui nous attirent irrésistiblement. Le vol magique du soir offre un moment unique avec des lumières incroyables sur le lac de Serre-Ponçon. Puis avec des conditions thermiques raisonnables nous pouvons envisager de beaux cross accompagnés des copains du club Blanche Ascendance. D’ailleurs dès notre arrivée, ils n’ont pas perdu de temps pour nous faire une proposition non pas indécente mais alléchante. En fait ils nous ont invités à participer à la compétition en parapente organisée par le club sur le site de Montclar. Imaginez notre réaction, nous qui sommes juste des kiffeurs à la cool sous nos parapentes. Honnêtement nous leur avons expliqué que nous ne souhaitions pas pour l’instant nous confronter aux grappes dans les thermiques. Ce à quoi ils nous ont répondu, de décoller dans les derniers au moment du Start.
Bref ils auraient pu faire une liste d’arguments imparables, nous aurions toujours décliné l’offre. Nous ne sommes pas prêts pour participer à une compétition en parapente. Et cela se justifie également par le fait que nous n’avons pour l’instant ni BPC ni carte de compétiteurs. Mais ils avaient tellement à coeur de nous faire découvrir leur événement, qu’ils nous ont fait une autre proposition.
Sev et Mika, bénévoles dans la compétition de distance catégorie sport à Montclar
Puisque le club manque de bénévoles et que vous ne pouvez pas être compétiteurs, alors soyez ouvreurs de notre compétition. Voilà la proposition que nous avons acceptée après explication de ce rôle. Après quelques années sans organiser d’événements, le club Blanche Ascendance relance à Montclar une compétition de distance en catégorie sport. Mais c’est un club au nombre d’adhérents réduits. Donc même s’ils font preuve de beaucoup de motivation et d’implication, il n’est guère possible de se dédoubler. Donc nous qui volons régulièrement sur ce magnifique site, nous avons accepté avec plaisir de jouer les bénévoles le temps du week-end. D’autant que la tâche affectée par Benoit le chef de course, est loin d’être désagréable. Effectivement comme je le disais en préambule, il nous a demandé de faire partie de l’équipe d’ouvreurs.
Qu’est-ce qu’un ouvreur dans une compétition de parapente ?
En fait l’ouvreur d’une compétition en parapente, c’est tout simplement le fusible lors d’un vol de tous les jours. Mais la différence est qu’il doit rendre des comptes au chef de course. Donc l’ouvreur décolle avant la fenêtre de mise en vol des compétiteurs pour jauger la masse d’air. Et il indique en radio son ressenti. En parallèle Il essaye de trouver les zones thermiques. Ainsi ils les exploitent pour indiquer « où ça sort » aux pilotes en attente au décollage. Effectivement il n’y a rien de mieux que l’observation pour ceux qui sont encore au sol. Finalement grâce au travail des ouvreurs, le chef de course fixe définitivement l’heure du Start de la compétition. Ainsi les compétiteurs s’élancent dans une masse d’air active propice au bon déroulement de l’épreuve. Ce serait dommage de donner un départ trop tôt et que les concurrents fassent une fléchette à l’atterrissage. Finalement nous prenons la mesure du rôle que nous nous apprêtons à endosser. Quelle pression sur nos épaules.
La première compétition en parapente de Sev et Mika
Enfin pression, il ne faut pas exagérer. Effectivement nous découvrons une ambiance très familiale non seulement entre organisateurs de la compétition mais également entre les compétiteurs. Ces derniers sont au nombre de 40, ce qui reste tout à fait raisonnable. Comme deux électrons libres, nous papillonnons entre les uns et les autres pour faire connaissance pendant le briefing du petit-déjeuner. Et oui la compétition en parapente de Montclar commence à 8h30 par des tartines de pain encore tout chaud, beurre et confiture, fruits des vergers de la vallée. Et c’est extra de partager un café avec des têtes déjà connues parmi les concurrents. Et mon côté Girlpower me fait constater que 3 femmes participent à cette compétition. Puis nous avons nos chouchous que l’on a rencontrés cet hiver à Gourdon, Stéphanie et Vince.
Lancement de la compétition par le chef de course
Vers 9h30 Benoit prend la parole pour expliquer le déroulement de la journée et faire un point météo. Comme une dégradation orageuse approche sur le secteur vers 16h, l’épreuve sera volontaire assez courte avec des balises proches et le Start donné le plus tôt possible. Il précise qu’aucune activation n’est prévue dans l’espace aérien dans lequel il est prévu de voler. Et il annonce que le parcours avec les balises à pointer sera donné au décollage. Ainsi tout le monde part prendre le télésiège à 10h dans l’objectif d’être prêt au décollage vers 11h. Pour nous qui montons toujours à pied au décollage du plateau de la Chau, c’est presque étrange de monter voler en empruntant le télésiège. Enfin nous apprécions ce privilège offert en contrepartie de notre participation en tant qu’ouvreur. En espérant que cela ne nous fasse pas perdre nos surnoms « chamois et chamoisette » affectueusement donnés par notre copine Sabine.
Les balises d’une compétition de parapente
Tous comme les participants à la compétition de parapente, Mika et moi effectuons notre prévol immédiatement. Pas de temps à perdre puisqu’à 11h30 Benoit le chef de course va présenter la carte avec les balises. Ainsi un QR code sera créé pour que chacun enregistre les balises dans son GPS. En fait lors d’une compétition de cross les compétiteurs ont pour objectif de planer d’une balise virtuelle à l’autre. Ce sont des périmètres de plus ou moins gros diamètre. Et il suffit de toucher le bord du cercle d’une balise pour la valider. En définitive il faut voler le plus vite possible d’une balise à l’autre et dans le bon ordre évidemment. Puis le fin du vol se fait en deux temps. D’abord il s’agit de passer l’ESS en anglais End of Speed Section, en gros c’est la ligne d’arrivée virtuelle dans le ciel. Puis afin de clore le vol, les compétiteurs doivent poser dans le terrain d’atterrissage défini comme « Goal ». En résumé le vainqueur est celui qui va le plus vite en passant dans chaque balise, passe l’ESS et pose au goal.
Fenêtre de décollage et Start d’une compétition de cross en parapente
Maintenant que les parapentistes ont enregistré les balises, place à la compétition. Le « Start » est fixé à 13h00 avec une fenêtre de décollage des pilotes entre 12h00 et le départ. Cela signifie que les pilotes décollent préalablement entre 12h00 et 13h00. Plus tôt ils sont en l’air, plus longue est l’attente du départ de la course. De mon point de vue c’est le moment flippant d’une compétition en parapente où les pilotes sont en attente en grappe. L’heure approche, et nous ne sommes pas seuls au décollage ce samedi à Montclar. Quelques bi-placeurs et volants solos s’élancent dans le ciel. Malheureusement le chef de course constate que leur vol n’est qu’une descente inexorable vers l’atterrissage du col Saint-Jean. Un pression s’installe chez les organisateurs qui craignent une activité thermique tardive. Alors que les minutes s’égrènent, Benoit est contraint de décaler la fenêtre de décollage. Ajouté à cela il réduit également le parcours à cause du risque orageux prévu en fin d’après-midi. En fait il augmente simplement le diamètre des balises, ainsi les compétiteurs parcourront moins de distance d’une périphérie à l’autre.
Sev et Mika, ouvreurs pendant une compétition de cross
Finalement le Start est repoussé à 13h30 et la fenêtre de décollage à partir de 12h45. L’attente commence à être longue pour les participants qui patientent depuis 10h. Mais vers 12h30 Benoit interpelle sa brigade d’ouvreurs à savoir Françoise, Sabine, François, Christophe, Stéphane, Mika et moi. Il nous donne la consigne de décoller à quelques minutes d’intervalle et se répartir les zones de prospection. Effectivement l’idée n’est pas de se faire plaisir, mais bien de cartographier la moindre zone d’ascendance. D’ailleurs en compensation c’est chouette d’avoir les encouragements des compétiteurs avoir de décoller. Finalement nous ressentons l’importance de ce rôle d’ouvreurs. J’entends même les 3 filles de la compétition crier « vas-y Sev, montre nous la sortie ». Malheureusement je leur ai tout juste montré que j’adore le vol de proximité avec les sapins. Mais j’ai tout de même eu le temps de leur dire ironiquement en radio que tout est cool en l’air. Heureusement que parmi les ouvreurs Stéphane et Christophe ont su exploiter un début de thermique au sud du décollage. Ce qui permet à Benoit d’annoncer à 12h45 le début de la fenêtre de décollage. Petit à petit la grappe se forme pour enfin s’élancer dans la course à 13h30. Mika et moi suivront ce start depuis l’atterrissage, heureux de cette première expérience de bénévoles dans une compétition de parapente. Et pour finir je tiens à signaler que les 3 femmes de cette compétition de distance catégorie sport font parti de la moitié des pilotes atteignant le goal.
J’espère que nous vous avons éclairé concernant la compétition en parapente. Même si nous avons apprécié le côté familial de l’épreuve de Blanche Ascendance à Montclar, nous n’avons toujours pas envie de faire partie des compétiteurs. Qu’en est-il de votre côté ?
Mika et moi préférons pour l’instant partager des Hike and Fly avec vous que nous comptons de plus en plus nombreux à nous suivre et nous rejoindre sur nos sites de prédilection.
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