Bilan 2021 de nos vols en parapente

Une intense année touche à sa fin. Voilà venu l’heure du bilan 2021 de vols en parapente pour Sev et Mika. 210 vols entre Mars et Décembre, sur environ 25 sites différents pour une cinquantaine d’heures dans le ciel. 1 an et 1/2 après notre premier grand vol à Besançon, une progression incroyable valide notre brevet de pilote en Août. L’hésitation des débuts a laissé place au besoin irrépressible de découvrir de nouveaux sites. Le plaisir a effacé pas à pas stress et doutes. S’élancer dans les airs pour plus de légèreté nous a apporté une confiance inestimable. En fait le parapente donne une impulsion positive à notre changement de vie. Découvrez mois après mois le détail des aventures de vol en parapente de Sev et Mika.

Janvier et Février : Parapente au placard

Nous avons troqué notre parapente pour nos skis de randonnée. L’appel de la glisse sur neige se renforce avec l’arrivée de l’or blanc dans les Alpes. Nous pratiquons cette activité depuis presque 15 ans. Skier dans des espaces de montagne sauvage offre une forte sensation de liberté. En ce début d’hiver nous privilégions l’activité ski par rapport au vol. Nous ne nous sentons pas encore prêt pour le vol à ski. La passion ski l’emporte sur la passion naissante pour le vol en parapente. D’ailleurs nous profitons de magnifiques conditions lors d’un week-end en Lauzière. Et nous relevons le défi de faire le tour des aiguilles d’Arves à la journée. 

Bref la saison de ski de rando est bien lancée, mais l’appel de la glisse dans les airs résonne en nous.

Mars : 12 vols entre Poupet et Besançon, mon premier arbrissage

La reprise du vol en parapente se fait sur les chapeaux de roue. Les complications de déplacements liés au covid ont à nouveau concentré nos pratiques sportives autour de Besançon. Le manque de liberté nous fait prendre conscience que nos voyages en van dans les Alpes agissent en échappatoire. Notre travail et nos collègues nous asphyxient. Nous manquons cruellement de défi, reconnaissance et sens à notre activité professionnelle. En fait nous trouvons depuis peu notre épanouissement dans le parapente. S’élancer dans le ciel a restauré notre confiance en nous. Planer sous notre aile nous offre une sensation de force et de liberté. Chaque vol qui prend fin donne lieu à l’envie de recommencer, un cercle sans fin.

Décollage Sud du Mont Poupet

Ainsi chaque week-end de ce mois printanier nous volons dans notre bocal bisontin. La reprise un peu chaotique après 3 mois d’arrêt me conduit à mon premier arbrissage. Moi qui suis toujours stressée lors de ma prévol, cette évènement ne va pas arranger les choses. Pendant ce temps-là Mika est désarmant d’aisance. Que ce soit pendant les séances de gonflage ou sur le décollage, tout lui semble facile. Je me languis d’arriver à ce même niveau. Satané stress qui me bloque. 

 

Avril : 12 vols essentiellement à Besançon dont une satellisation

Deux parapentistes en vol à Besançon

On enchaine les vols en parapente entre Besançon et le Poupet avec des conditions thermodynamiques. Mais notre prudence nous dicte de voler aux heures les plus calmes. Malgré tout fin Avril je me fais satelliser pendant que les copains m’observent depuis l’attéro. Ben évidemment quelques-uns diront que c’est parce que je suis une femme toute légère. Quoiqu’il en soit j’ai pris 1000m de gain en rien de temps en décollant de 300m d’altitude. Une fois suspendue tout là-haut, il a fallu que je pense à redescendre. La masse d’air bien trop tonique pour moi, je n’avais plus aucun plaisir sous ma voile. Sans perdre mon attention, me voilà à faire les oreilles pendant plus de 15 minutes dans une instabilité stressante. Miss oreilles dans la place, je finis par atterrir en douceur et me faire applaudir. 

Mai : 19 vols avec sortie de bocal en Haute-Savoie

Nous partons à l’aventure et découvrons notre premier site en Haute-Savoie. Nous voilà au déco des Couteaux à Orcier accueillis par Tony, du club des CHOTO, un volant local plein de bons conseils. 

Notre première vraie sortie du bocal nous offre un des plus beaux vols contemplatif au coucher de soleil face au lac Léman. Dans la foulée, nous faisons notre premier vol rando dans le Chablais depuis le pic Boré. Nous réalisons notre rêve après une petite rando : 1500m de vol jusqu’au bord du Léman en guise de descente.

Terrain de décollage au Couteau face au lac Léman

J’ai découvert ici la sérénité d’un décollage confortable en pente herbeuse. Ça change des décos falaise de Besac ! Toujours un peu de stress mais en côtoyant d’autres parapentistes, je me rends compte à quel point je mène efficacement ma prévol. Je prends confiance en mes gestes. Ce vol restera un moment magique et inoubliable comme point de départ d’une nouvelle vie. Le début d’un besoin de découverte insatiable de nouveaux spots de vol.

Juin : 31 vols lors de notre van and fly, 120 vols au compteur

Belvedère de Trescaire dans les gorges du Verdon

L’apprentissage du vol en parapente nous a donné la force de quitter un travail qui n’avait plus de sens. Mika et moi nous nous libérons de plus de 20 années de CDI. Planer a favorisé l’introspection nécessaire à la construction de notre futur projet professionnel. Nous serons digital nomade dans la création de sites internet, rédaction web et photographie. Une activité qui va nous permettre de voyager en van à la rencontre de futurs clients. Mais également un choix qui nous laissera libre d’organiser notre temps de travail afin de profiter des créneaux de vol.

En définitive nous n’avons pas trainé à exploiter ce temps précieux. Nous voilà partis à bord de Caribou pour un Van and Fly du Léman jusqu’à la Méditerranée. A vrai dire la météo capricieuse nous conduit inexorablement dans le Sud-Est de la France. 3 nouveaux sites à notre tableau de chasse : Saint-André-les-Alpes, Gréolières et Saint-Hilaire. Notre coup de coeur du mois va au site du Chalvet à Saint-André. Nous volons presque tous les jours lors de ce road trip. Cela devient presque une routine, nous finissons par développer des automatismes. Tout va plus vite, surtout le pliage de l’aile.

Juillet : 15 vols à Saint-André-les Alpes, mon premier décollage face voile.

La pluie nous incite à repartir vers le Sud-Est. Curieusement nous choisissons de retourner à Saint-André-les-Alpes. Voler face au lac de Castillon dans ce lieu de nature magnifique laisse sans voix. Nous pensions rester quelques jours, nous restons 2 semaines ici. A nouveau je profite du décollage Sud confortable du Chalvet pour affiner ma technique. C’est tellement grand que l’on peut y faire du gonflage sans gêner ceux qui s’élancent ! Comble du bonheur, je réussis ici enfin mon premier décollage face voile. Cette technique m’aura donné du fil à retordre. En fait je faisais un blocage à tourner le dos à la zone d’envol. Bref encore le mental, mais persévérance et abnégation portent leur fruit. De la patience il nous en a fallu aussi au déco Ouest de 17h à 21h attendant que la brise se calme. Pendant que les locaux volaient depuis plus de 3h, nous jetions l’éponge. Pas de soaring magique pour nous ce soir là, mais encore une belle leçon de vol en parapente. Savoir renoncer, c’est voler. Nous avons jugé les conditions de vent au décollage inadapté aux pioupious que nous étions. Pour nous, plouf du matin dans une brise tranquille, ça va bien! 

Lac du Castillon à Saint André les Alpes

La confiance monte et l’idée de passer le brevet de pilote nous traverse l’esprit. Ce brevet en poche nous pourrons voler dans différents pays d’Europe dont l’Italie et les mythiques Dolomites. Nous avançons pas à pas vers nos rêves de vanlife et vols en parapente à travers l’Europe. Finalement nous profitons des après-midi où la brise est trop forte pour potasser la théorie du brevet de pilote.

Août : 28 vols et le brevet de pilote validé

La montagne de Buc, le Fort avec de la lavande au premier plan

Presque 2 semaines sans vol en parapente, on a la dalle. Déjà plus de 120 vols à notre actif, mais on en veut toujours plus. L’appel de la lavande fraichement coupée nous emmène dans la Drôme. Mévouillon, notre site de coeur. Nous avons fait 2 stages ici l’année dernière. Donc naturellement c’est ici que nous allons tenter de passer le brevet de pilote. Le soaring du magique Buc du coucher de soleil face au Ventoux nous mets dans de bonnes conditions. Finalement à l’issue des 2 semaines de vol ici, nous validons la théorie et la pratique du BP. Comme nous prenons les choses à coeur, nous avons stressé face à ce passage d’examen. Nous avions travaillé les exercices de tangage et roulis depuis 2 mois. En fin de compte David le DTE de l’EPB nous demanda une précision d’atterrissage. Formateur à 200% car il sait qu’on veut s’orienter vers le hike and fly en montagne. Alors il s’assure de notre bonne prise de terrain pour un atterrissage en toute sécurité et précis. Ce fut chose faite. Nous voilà sur un petit nuage. Un an après notre brevet initial, une nouvelle étape franchie dans notre vie de parapentistes.

Nous volerons également quelques jours à Orcières Merlette. Quelle joie immense de planer au milieu des montagnes sauvages du Champsaur. Sur la route du retour à la maison nous faisons un stop à Saint-Vincent-les-Forts. La brise forte nous contraint à renoncer à la moindre tentative. Néanmoins nous nous émerveillons de la beauté de ce site et de toutes les possibilités de vols alentour. L’Ubaye, une région de plus à explorer.

Septembre : 37 vols ! Le bon moment pour se confronter aux thermiques

Quoi de mieux pour progresser et découvrir un nouveau site qu’un stage perfectionnement thermique. Direction donc Barcelonnette en Ubaye pour un stage d’application avec l’ENSA. Ici suite à un bi-place pédagogique instructif, j’enroule un thermique jusqu’au plaf. Heureusement que Ferdi me rappelle à l’ordre avec la radio car je finissais dans le nuage sans m’en rendre compte. Tellement pas habituée à monter que je ne regardai même pas au-dessus de mon aile! De son côté Mika expérimente un 360 combiné à une oreille. Cet exercice de descente rapide se transforme presque en incident de vol. Ayant mis trop de commande, Il se retrouve centrifugé. Mais à l’écoute de Blandine, il ne perd pas le contrôle et obéi aux ordres reçus en radio. Ainsi il se pose quelques minutes plus tard sans perdre son sang-froid. Une expérience qui le perturbera pendant quelques jours. 

Mika sur le point d'atterrir à Barcelonnette

Avant tout cette expérience enrichissante met en avant l’importance de continuellement se former avec des pros. D’ailleurs les moniteurs ont rapidement décelé mon stress pré-décollage. Et à force de débrief, de discussion, d’observation, d’outils pédagogique, j’ai réellement presque lâcher prise. Je me sens petit à petit plus sereine même sur des sites de vol en parapente assez fréquentés

Octobre : 23 vols. Passage d’une aile EN-A à EN-B en version légère

Mika qui essaye la Susi3 de Sev

Pour progresser vers notre objectif de hike and fly en montagne, nous venons de changer d’aile. Une Susi3 et une sellette légère NEO pour partir à l’assaut des montagnes. Ainsi nous découvrons Samoëns et ses 2 sites phares : le plateau de Saix et la Bourgeoise. Planer avec le Mont-Blanc à portée d’ailes, dingue ! Puis nous partons pour un séjour en Ubaye : Montclar et faire du hike and fly jusqu’à Dormillouse. 1800m de  vol de rêve après 3h d’ascension pour poser au bord du lac de Serre-Ponçon. Un vrai coup de foudre pour cette vallée de la Blanche qui offre tant de possibilités de vol en parapente.

Et quel bonheur ce changement d’aile, je me sens nettement plus confiante sous ma Susi3 que je ne l’étais sous l’Alpha6. Plus facile à gonfler, à contrôler et plus rapide en virage. Ce changement m’apporte plus de sécurité et de confiance. Preuve il en est d’un décollage par brise soutenu à Saint-Vincent-les-Forts. A l’image de Mika, mes gestes calmes et souples me permettent de contrôler la montée de l’aile avec les arrières. Je me retourne rapidement, garde mon aile au-dessus de ma tête puis vérifie que la zone d’envol est libre. Enfin je décide sereinement de charger la ventrale et me pieds se détachent rapidement du sol. Je plane face au lac de Serre-Ponçon, un rêve de plus réalisé.

Mika qui teste la vivacité de la Susi3

Novembre : 13 vols à Annecy

Dire que je me pensais incapable d’aller voler à Annecy à cause de la sur-fréquentation. Résultat nous ferons 2 vols en parapente par jour pendant une semaine depuis le col de la Forclaz ! Le tout en hike and fly avec notre matériel léger. Il y a parfois du monde sur le décollage et des spectateurs sur le côté. Mais je me surprends à être sereine. A vrai dire je trouve ça presque marrant de me faire filmer par des inconnus. En tout cas cela ne perturbe pas ma prévol, et je n’ai pas de boule au ventre. J’apprécie la nature environnante au col de la Forclaz sous la Tournette. 

Je crois que j’ai enfin passé un cap. Lâcher prise et confiance en moi m’accompagnent dans ces magnifiques vols automnales au-dessus du lac d’Annecy. Même Mika semble être plus joueur, lui qui a des marges de sécurité énormes. Je l’observe en vol longeant enfin de plus près le relief habillé de sapins. Nous progressons chacun de notre côté à notre rythme toujours avec prudence. 

Sev et Mika au décollage au dessus du lac d'Annecy

Décembre : 20 vols à Gréolières face à la mer Méditerranée

Sev au décollage depuis Gréolières

L’or blanc a généreusement recouvert nos belles Alpes du Nord. Pourtant Mika et moi n’avons pas envie de skier. Non, les 2 accros au ski de rando ont une seule envie : continuer les vols en parapente. Oui mais alors, où voler en ce mois très humide en plaine sans patauger dans la gadoue et sans acheter de billet d’avion ? Ce sera destination côte d’Azur pour retrouver le soleil et un climat doux. Nous retournons à Gréolières, site découvert en Juin. En fait ça vole quasi au sec toute l’année ici malgré les 1700m de la montagne de Cheiron. 

Magnifique falaise en face sud, qui va nous offrir 8 jours de vols non-stop et des températures dignes d’un mois de Mai en Franche-Comté ! A raison de 1200m de dénivelé par jour, je peux dire que notre pratique du hike and fly est bien lancée !

Malheureusement le mauvais temps fini par gagner aussi le sud. Ainsi nous rentrons à la maison pour les fêtes. 

Notre prochain objectif pour 2022

Maintenant place à quelques jours de repos avant notre prochain objectif. Notre rêve pour l’hiver 2022 : faire notre premier vol en parapente au milieu des Alpes enneigées. Et pourquoi pas notre premier sommet en ski rando et vol. Il nous faudra nous entourer de parapentistes habitués à ce genre de vol. Apprendre à leurs côtés les bons gestes et les astuces qui aident à décoller dans la neige avec ou sans skis. Aventures à suivre.

Ombre de Sev et Mika

Le conseil à retenir

Pour conclure ce bilan de vols en parapente, un conseil à retenir : multipliez les sites de vol autant que possible. La variété de topographie de décollage et d’atterrissage oblige à adapter les techniques de pilotage. Nous avons rencontré à chaque fois des pilotes locaux accueillants et bienveillants. Nous avons toujours réussi à avoir les informations décisives pour chaque site de vol. Quelle bonheur de faire partie de la famille du parapente.

De notre côté, toutes ces expériences nous transforment progressivement en pilote. Désormais ce n’est plus le parapente qui va comme bon lui semble. Maintenant, nous tenons bien les commandes. Le ressenti dans les mains se développe, le pilotage actif se met en place. 

Si vous n’avez pas la possibilité de sortir du bocal, faites de gros volume de vol sur des périodes courtes. Intensifier la pratique expose à des aérologie très variées sur une même journée. Et faites vous toujours accompagner le plus souvent possible par des pilotes expérimentés de votre club. 

Surtout n’hésitez pas à me laisser quelques commentaires et me dire quelques mots sur vos vols en parapente de cette année. Et contacter nous pour pourquoi se retrouver sur un site de vol. Rien de mieux que le partage sur le terrain et dans les airs.

Sev

Cet article a 4 commentaires

  1. Trivellin Gael

    bonjour, je m’appelle Gael et j’ai appris à voler à besançon il y a 22 ans. J’adore ce qe vos faites alors si vous voulez découvrir la suisse vue du ciel vous etes les bienvenus. Contactez moi en mp. bonne jornée.

    1. mika

      Bonjour Gael, merci pour le compliment ?
      Découvrir la Suisse par les airs avec grand plaisir ?. On y traine depuis une quinzaine d’années nos spatules pour du ski de randonnée ?.
      Au plaisir

      Sev et Mika

  2. Sylvie

    Merci de nous faire rêver avec ces belles images et cette chronique de votre progression et de vos questionnements ! Ce site est une mine d’or pour le piou-piou.

    1. sev

      Bonsoir Sylvie,

      Merci pour ce retour qui nous fait excessivement plaisir????
      Effectivement au début de notre site, nous voulions expliquer comment apprendre à voler par des schémas classiques. A force de rencontre sur les site de vol, nous avons découvert d’autres méthodes pour progresser et devenir de bon pilote. Nous allons communiquer prochainement à ce sujet donc reste à l’écoute, ça pourra peut-être t’intéresser dans ta progression.

      D’ailleurs n’hesite pas à aller t’abonner sur mon insta et Facebook, je communique beaucoup sur notre actualité parapente et sur les sites de vol que l’on découvre lors de nos voyages en fourgon!
      Mon Facebook Séverine MICHEL et mon insta sevnutslover

      Bons vols
      Sev

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