Apprendre le ski de randonnée
Vous rêvez d’apprendre le ski de randonnée, mais ne savez pas comment vous lancer ? Amoureux des montagnes enneigées, vous adorez la sensation de glisse. Suite aux fermetures des stations en 2021, vous avez expérimenté le ski sans remontées mécaniques. Finalement vous appréciez l’effort de montée vous offrant en cadeau l’unique et précieuse descente. Désormais l’initiation à la peau de phoque vous trotte dans la tête. Mais vous avez encore des doutes, et un peu peur d’y aller tout seul. D’ailleurs vous vous demandez comment accéder à l’espace de liberté qu’offrent nos belles Alpes. Voyons quelques pistes afin d’apprendre le ski de randonnée sereinement et avec de bonnes bases.
Sommaire
- Mais d’abord, pourquoi apprendre le ski de randonnée ?
- Faut-il avoir un bon niveau de ski pour apprendre le ski de randonnée ?
- Faut-il être sportif aguerri pour apprendre le ski de randonnée ?
- Tester les journées découvertes encadrées
- Des itinéraires de ski de rando balisés et sécurisé en station
- Achetez des équipements d’occasion
- Rejoignez un club de montagne FFME ou club alpin français
- Comment apprendre le ski de randonnée a traversé l’esprit de Sev et Mika
- Notre expérience pour apprendre le ski de randonnée
Mais d’abord, pourquoi apprendre le ski de randonnée ?
Apprendre le ski de randonnée vous ouvre les portes de la montagne libre. Imaginez des immensités sauvages immaculées rien que pour vous et vos spatules. Fini le bruit des remontées mécaniques et des hordes de skieurs affamés de carving. Place au silence et au calme de vallées préservées. Après l’effort de la montée, vous appréciez la seule et unique descente de la journée. Mais qu’est-ce qu’elle vaut de l’or.
Apprendre le ski de randonnée offre une vision authentique de la montagne. C’est le meilleur moyen de déplacement éco-responsable pour sortir des sentiers battus. La peau de phoque amène au lâcher prise dont nous avons tous besoin. Des semaines trop rythmées et stressantes embrouillent nos esprits. Faites une remise à zéro dans un environnement naturel propice à la méditation.
Mika et moi nous surprenons parfois à faire glisser nos spatules sans échanger de paroles. Nous entrons rapidement en introspection dès les premiers mètres dans les traces. Le bien-être entre en nous avec l’air vivifiant de l’altitude. Apprendre le ski de randonnée vous permet d’évacuer tous le négatif cumulé en vous. Vous vous sentez plus léger dans votre tête. Et les efforts sportifs requis pour l’ascension brulent énormément de calories. Ainsi vous vous sentez également plus léger dans votre corps.
Faut-il avoir un bon niveau de ski pour apprendre le ski de randonnée ?
Apprendre le ski de randonnée ne nécessite pas forcément un niveau élevé en ski de piste. Certes cela peut aider, tout comme cela peut être un désavantage. Sur piste damée les appuis sont francs. Alors qu’en pleine nature en neige poudreuse bien épaisse, il faudra se faire léger. Tout comme en neige croutée, il faut adapter sa technique.
Donc finalement peu importe votre niveau de ski de piste, il faudra modifier votre technique. Alors même en partant d’un niveau faible, on s’en sort très bien. J’en suis la preuve, j’ai appris le ski de piste à 30 ans pour accéder au ski de rando avec un minimum de technique. Donc tout est possible quelque soit votre niveau. Quand la motivation nous anime, n’est-il pas possible de déplacer des montagnes ? Enfin du moins de s’y déplacer en ski !
Faut-il être sportif aguerri pour apprendre le ski de randonnée ?
Désolé mais soyons honnête, la montagne libre et sauvage se mérite. N’allez pas croire que vous vous lancez dans une promenade de santé. Apprendre le ski de randonnée exige une condition physique correcte. Ainsi vous pratiquerez cette activité sportive avec plaisir et non plié en deux sur vos bâtons. Envisagez de courir régulièrement pour entrainer votre coeur, sur un tapis ou en extérieur. Et faites des exercices de renforcement musculaire des cuisses genre la chaise en statique plusieurs fois d’affilée. Une aide précieuse pour la descente.
Ayez conscience que ce sport exige des efforts soutenus. Vous devez gravir un sommet avec les pieds lestés du poids de chaussures et des skis. Vous avez déjà essayé de courir avec des lestes aux chevilles ? Bref vous aurez vite chaud et le rythme cardiaque s’emballera peut-être rapidement. Mais si vous n’avez pas le temps pour vous entrainer en semaine, adaptez simplement votre rythme. Finalement vous ne vous mettrez pas dans le rouge. Et surtout vous atteindrez votre objectif en vous mettant à l’écoute de votre corps.
Qui sait, peut-être un jour vous vous lancerez comme Mika et moi dans le défi du Tour des Aiguilles d’Arves.
Tester les journées découvertes encadrées
Profitez d’un séjour en station de ski pour vous inscrire à une journée découverte.
Cette année La Clusaz propose « la semaine rando » pour apprendre le ski de randonnée. Les débutants peuvent ainsi se familiariser avec le matériel, voir des films, assister à des conférences et surtout participer à des journées encadrées par des moniteurs. Aux Arcs par exemple, 4 magnifiques itinéraires sont tracés et sécurisés pendant l’ouverture du domaine. Vous trouvez des loueurs pour le matériel et des guides pour vous accompagner.
Suite au fermeture des remontées mécaniques en 2020 et 2021, les stations développent se mode de pratique éco-responsable. Ainsi dans les Alpes du Nord ou du Sud, vous trouvez certainement de quoi vous faire plaisir encadré par des personnes expérimentées. Si seulement cela avait existé quinze ans en arrière quand Mika et moi avions décidé d’apprendre le ski de randonnée.
Des itinéraires de ski de rando balisés et sécurisé en station
Les stations des Alpes mettent à la portée de leurs visiteurs en quête d’autonomie des itinéraires adaptés à tous niveaux. Ainsi progresser ou apprendre le ski de randonnée devient accessible à tous.
Mika et moi apprécions particulièrement Arêches-Beaufort, capital du ski alpinisme avec la course légendaire de la Pierra-Menta. Ses itinéraires damés facilitent l’ascension des montagnes. A vrai dire, il suffit de se mettre dans les rails, tester le DVA et contempler. Ici dans le Beaufortain bien avant les aléas du covid-19 la station proposait déjà des traces balisées. Vous évoluez proche du domaine skiable sécurisé tout en étant à l’écart des pistes.
Par fort risque avalancheux, Mika et moi empruntons la trace rouge puis bleue au départ du Planay. Une fois à la Forclaz, si les conditions nivologiques le permettent nous poursuivons jusqu’au Grand Mont d’Arêches. Si le risque dépasse le niveau 4, nous dépeautons pour redescendre par les pistes. La sécurité et le plaisir avant tout.
En résumé je vous conseille vivement d’aller faire glisser vos spatules à Arêches. C’est une de nos vallées montagnardes préférées avec des villages tranquilles et authentiques.
Achetez des équipements d’occasion
Comme pour toutes activités sportives, il faut acheter son propre matériel pour progresser. Ainsi la pratique se fait régulière pour apprendre le ski de randonnée efficacement. D’ailleurs on finit par connaitre les réactions de ses skis, les habitudes viennent vite.
L’idéal pour débuter la peau de phoque est d’opter pour le marché de l’occasion. Les équipements coûteux risquent d’en effrayer plus d’un. Sachant qu’il ne faut pas se contenter d’acheter des skis et des chaussures. Il faut également des peaux de phoque, un casque, un DVA (détecteur de victime d’avalanche), une pelle, une sonde, des habits coupe-vent mais respirant car on chaud en montant et plutôt froid à la descente. Bref vous aurez compris que pour apprendre le ski de randonnée dans de bonnes conditions, il va falloir casser la tirelire.
Mais pas d’inquiétude vous trouvez votre bonheur sur des forums comme skitour ou camptocamp, évidemment le bon coin et les groupes Facebook de ski de rando. Pensez également au bourse aux skis en début d’hiver.
Rejoignez un club de montagne FFME ou club alpin français
Quoi de mieux qu’apprendre le ski de randonnée avec des personnes expérimentées et formées. Que ce soit dans un club FFME ou un CAF, les encadrants ont suivi un cursus de formation. Ils possèdent les qualités pour encadrer bénévolement de petits groupes dans des itinéraires montagneux. En début de saison, les sorties conviennent parfaitement aux débutants. C’est pour vous le moment idéal de découvrir les techniques de glisse en dehors des pistes damées.
De son côté le CAF propose un cycle d’initiation au ski de randonnée. Ainsi au fur et à mesure de la saison hivernale vous participez à des soirées, des journées ou des ateliers. Vous découvrez le matériel, analysez le bulletin météo et avalanche, apprenez à vous servir d’un DVA (détecteur de victime d’avalanche), étudiez de plus près l’orientation. Bref un programme non exhaustif qui vous mènera pas à pas vers l’autonomie.
Et tout ça c’est gratuit contrairement aux sorties encadrées par les guides en station de ski. En fait il vous en coutera seulement l’adhésion annuelle au club. D’ailleurs l’avantage d’intégrer un club, c’est que vous contractez une assurance pour cette pratique hivernale parfois accidentogène. L’autre avantage : ce sont les sorties en groupe. Ces partages lors d’une journée ou un week-end permettent de lier des contacts. Et au moment de passage vers l’autonomie, vous constituez ainsi vos propres petits groupes de même niveau
De notre côté nous avons débuté nos aventures montagnardes avec le club FFME l’USB de Baumes-les-dames. Par lassitude de répéter souvent les mêmes sorties nous avons changé de club et avons rejoint le CAF de Pontarlier. Ainsi en rencontrant des personnes différentes, nous avons beaucoup évolué et découvert de nombreuses courses.
Alors plutôt club FFME ou un CAF ? Franchement les 2 sont parfaits. Choisissez un club proche de chez vous qui vous parait bien actif.
Comment apprendre le ski de randonnée a traversé l’esprit de Sev et Mika
Pour ma part j’ai découvert les joies de la glisse tardivement. Jurassienne d’origine, j’ai pratiqué un peu le ski de fond mais sans grande conviction. Je flippais comme ce n’est pas permis dans les descentes. Alors hors de question pour moi de tenter le ski de piste. Puis avec Mika, nous avons beaucoup randonné en raquettes l’hiver. Ainsi nous avons atteint nos premiers sommets à plus de 4000m : le Castor, ainsi que le Grand Paradis. C’est incroyable d’avoir gravi ainsi le glacier du Grand Paradis mais qu’est-ce que ce fut long. Je me souviens observer envieuse les skieurs de randonnée. Quelle beauté de les voir onduler dans des neiges vierges avec en toile de fond des paysages alpins assérés. En fait Ils traçaient à une telle vitesse qu’ils arrivaient en bas 4 fois plus vite que nous. Ils avaient déjà fini leur bière quand nous finissions au parking pleins d’ampoules au pied.
Bref, c’est à l’issue de cette aventure que Mika me convînt d’apprendre le ski de randonnée. Pas pour la bière, pour la beauté de la glisse bien sûr.
De son côté, Mika a mordu au virus de la glisse dès son plus jeune âge lors de classes de neige. Parisien d’origine, c’est en s’adonnant au plaisir du ski de piste que l’amour des montagnes l’a happé. Alors de nombreuses années plus tard, naturellement il eut à coeur de me convaincre de découvrir cette sensation enivrante. Bien lui en a pris.
Notre expérience pour apprendre le ski de randonnée
Mika savait donc déjà skier sur piste, moi pas. Alors à 30 ans, j’ai pris une semaine de cours collectif à l’ESF de Valmeinier. Je devais impérativement savoir faire des virages. Puis afin de perdre la peur de la pente, je devais savoir comment m’arrêter. En définitive en 5 jours, je descendais des pistes rouges verglacées sans avoir mal au bide. Objectif atteint, comme quoi il n’y a pas d’âge pour apprendre à skier. Ni d’ailleurs pour apprendre le parapente, notre nouvelle passion à presque 50ans !
Suite à cette semaine de ski de piste, nous avons acheté des skis de rando d’occasion. Nous avons tout trouvé sur le forum skitour entre particuliers. C’est également une mine d’informations pour trouver des courses de ski de rando de tous niveaux.
A cette époque il n’existait pas beaucoup de possibilités pour apprendre le ski de randonnée. Alors nous avons fait nos gammes seuls. En regardant des vidéos expliquant les conversions, et comment mettre les peaux de phoques. En dinosaure du ski de rando, nous remontions les pistes pour nous exercer. Et oui à l’époque, les stations n’aménageaient pas de traces pour nous randonneurs. Alors par sécurité nous partions tôt avant l’ouverture des remontées mécaniques. Puis nous faisions nos entrainements dans de petites stations.
En parallèle, nous participons aux sorties club à notre niveau. J’ai encore le souvenir d’une journée épique au Pic Chaussy en Suisse. Je chutais à chaque tentative de virage dans une abominable neige croutée. J’ai cru abandonné ce jour-là mais ma résilience m’aida à relever ce challenge. Nous sommes revenu seuls au pic Chaussy et avons conjuré cette mauvaise journée. Nous avons progressé car sortions très régulièrement. Mika ayant un bon sens de l’orientation, rapidement nous répétions des sorties faites avec nos clubs.
Ainsi à l’aide d’infos dégotées sur skitour, nous trouvions des sorties adaptées à notre niveau technique et physique.
Nous avons gouté au raid sur plusieurs jours comme le fameux Chamonix-Zermatt. Mais ce que nous aimons par-dessus tout, ce sont les belles bambées à la journée comme la Dent de Morcles.
Finalement en 5 ans, nous sommes devenus totalement autonomes. La pratique très régulière grâce à notre mobilité avec notre van Caribou facilita notre progression. Mais il faut admettre que les qualités d’orientation de Mika favorisent cette autonomie. Seule, je me perdrai à chaque sapin.
Notre expérience et l’observation de la neige sur le terrain nous font parfois faire demi-tour à l’approche d’un sommet. Il faut savoir renoncer en montagne, c’est vital. Apprendre le ski de randonnée à un âge déjà très mature, nous rend sans doute plus prudents que la moyenne. « Un bon montagnard est un vieux montagnard »
A bon entendeur par risque d’avalanche 3/4, sachez bien choisir votre course. Et par risque 4/5, sachez rester sur votre canapé !
La montagne nous survivra et nous attendra quelques jours.
Maintenant que vous savez tout pour apprendre le ski de randonnée, collez les peaux de phoque sous les skis et rejoignez-nous en montagne.
N’hésitez pas à vous inspirez de nos récits de course avec des itinéraires faciles adaptés aux débutants. Comme le Mont Rogneux, vous pouvez l’envisager en dormant en refuge. Une des merveilleuses expériences qu’offre le ski de randonnée.
Bonne glisse