Débuter le cross en parapente

Débuter le cross en parapente, une aventure faite de joies et de frustrations. D’ailleurs avant de vous élancer dans un voyage aérien, vous devez valider quelques pré-requis. Puis il faudra également acquérir de nouvelles compétences, notamment en pilotage avancé. Êtes-vous prêt à le faire seul ou choisirez-vous d’être accompagné ? Je vous raconte dans cet article notre progression en vol de distance ce Printemps. Alors suivez les conseils de Sev et Mika pour débuter le cross en parapente.

Débuter le cross en parapente en sachant monter au plaf

Débuter le cross en parapente nous a pris du temps à Mika et moi. Effectivement notre premier vol remonte au Printemps 2020. Nous avons commencé par du Hike and Fly le matin en air calme sur tout type de site officiel FFVL ou montagne. Depuis nous avons parcouru de nombreux sentiers pour ce moment de liberté qu’offre le vol. Désormais sur ces mêmes sites, nous tentons les vols en conditions printanières. Ainsi début Avril nous décollons de Bergiès dans les Baronnies. À 10h depuis ce spot, l’extraction se fait parfois sans difficultés les jours de forte instabilité. Aujourd’hui la brise se fait désirer, les pilotes attendent des cycles plus conséquents. De notre côté, nous ne tardons pas à nous mettre en sellettes. 

Finalement nous décollons rapidement dans une bonne bouffe. Et bien nous en a pris puisqu’une ascendance nous propulse efficacement jusqu’au nuage. Nous prenons garde de nous positionner en bordure des barbules. Ainsi au plaf, je demande à Mika « on va où maintenant ?». Alors le son grésillant de la radio me dit « j’sais pas ». Résultat nous voilà perché sans savoir où aller, sans objectif clair. 

Vous vous reconnaissez dans ce genre de situation ? Et comme nous, vous avez le bagage technique pour monter efficacement en haut du thermique ? Alors ce qui suit pourrait bien vous intéresser pour débuter le cross en parapente. 

Le bocal de Mévouillon depuis les airs au dessus de la montagne de Croc

Nos blocages pour débuter le cross en parapente ?

La situation de vol décrite précédemment fait partie d’une longue liste de tentatives de cross. En fait nous varions les sites de vol entre plaine et montagne. Alors nous nous confrontons à des situations diverses. Mais bien souvent nous n’osons pas sortir du bocal. Effectivement nous avons trop en tête la problématique du retour en stop. Mais ce n’est pas le seul blocage. En fait nous aspirons à parcourir les montagnes depuis le ciel. Alors nous devons apprendre à gérer les changements de vallée et ressentir les brises en vol. C’est actuellement l’un de nos points faibles. Comment savoir quel vent va nous accueillir sur la montagne suivante ? Puis finalement comment savoir s’orienter et se diriger d’une montagne à l’autre ? Et avant tout ça il nous faut aussi être meilleur en analyse météo. Il ne suffit pas de connaitre les conditions au décollage. En fait il faut avoir en tête ce qui nous attend des kilomètres plus loin. Et nous savons à quel point cela peut être très différent d’une vallée à l’autre en milieu alpin. Finalement savoir où décoller est une chose. Savoir où aller en est une autre. Alors nous devons également apprendre à créer un itinéraire de cross en adéquation avec la météo et notre niveau. Certes le parapente requiert une forte part de ressenti et d’investissement personnel. Mais nous avons fini par admettre que nous avions besoin à nouveau d’accompagnement. Alors il est temps d’être aidé par des professionnels du vol libre.

Les intervenants de notre apprentissage en parapente

Depuis nos premiers vols, nous avons fait confiance aux écoles labellisées FFVL. Alors pour débuter le cross en parapente, il paraissait logique de réserver un stage. Et pourtant ce ne sera pas notre choix comme vous le verrez plus loin. Revenons-en à notre apprentissage en écoles classiques. En fait nous avons chaque fois changé de sites et donc d’écoles. Ainsi les pédagogies différentes de chaque moniteur nous ont diversement enrichis. En parallèle nous ancrons ces apprentissages en cumulant de nombreuses expériences de vol. Donc comme le temps file vite, notre dernier stage remonte à deux ans. 

Et c’était un stage ENSA thermique. Nous étions encadrés par 4 élèves moniteurs en plein examen pour valider leur DEJEPS. D’ailleurs nous recommandons cette expérience où les débriefings prennent une place centrale. Parler de ses émotions en parapente n’est pas innée, pourtant c’est primordial. En aparté j’ai presque oublié que nous avons réalisé un stage SIV l’année dernière. Même s’il nous a donné confiance sous notre aile, il ne nous a pas débloqués mentalement pour partir en cross. Nos blocages vont au-delà d’une maitrise technique de pilotage. D’ailleurs nous avons échangé longuement à ce sujet avec Manu, coach d’Odyssée Parapente. A l’issue de notre rencontre, il nous a fait confiance pour créer son site internet. Et nous avons été littéralement séduits par son offre professionnelle. Finalement nous avons partagé plusieurs vols avec lui dans les Hautes-Pyrénnées. Ainsi nous avons découvert sa méthode d’accompagnement individualisé. Bref nous avons fait les cobayes lors d’un magnifique tour de bocal à Loudenvielle. Résultat, cette journée de coaching en parapente avec Manu nous a convaincus. Désormais Odyssée Parapente nous accompagne pour débuter le cross en parapente. 

Un coaching individualisé en parapente ?

Qui n’a pas eu de déconvenues en réservant un stage cross en parapente ? Poser des jours de congé et finalement se retrouver avec un stage annulé à cause de la météo. Ou alors un stage maintenu mais avec des conditions trop stables ne permettant pas de crosser. Bref Mika et moi avons déjà subi ce genre de désagréments. Donc pas question que cela recommence pour une formation plus exigeante qu’est la progression en cross. C’est pourquoi nous avons débuté un coaching individualisé et sur mesure avec Odyssée Parapente. En choisissant cette méthode d’accompagnement, nous nous assurons d’être guidé les bons jours. Ainsi nous ne partons pas pour un stage classique de 5 jours consécutifs. En fait en fonction de nos disponibilités, Manu nous propose des journées d’accompagnement pour leur potentiel pédagogique. 

Vol de groupe où les pilotes sont en contrôle pendant un cross en parapente

Mais avant cela, il nous a évalué : en vol évidemment et sur la préparation d’un vol. Ainsi il a pu voir les axes de travail à mettre en place pour nous faire débuter le cross en parapente en sécurité. D’ailleurs j’insiste sur l’aspect sécuritaire. Nous comptons nous installer dans les Alpes-de-Haute-Provence. Donc nous y volerons une majeure partie de l’année. Hors la réputation de l’aérologie du sud dépasse nos frontières. C’est fort au Printemps et très fort en été. Alors mieux vaut être bien conseillé et bien armé pour piloter précisément son parapente. Or Manu est bien placé pour cela puisqu’il connait parfaitement les sites de vol libre de PACA. En fait il a fait ses armes d’aspirants moniteurs autour de Saint-André-les-Alpes. Parfait pour Mika et moi qui souhaitons parcourir les Alpes du sud en Hike and Fly.

Ce qui suit résume ce que nous avons vu en 2 jours d’accompagnement avec Manu. 

Débuter le cross en parapente sereinement en validant des pré-requis

Débuter le cross en parapente offre bel objectif et de beaux challenges. Encore faut-il avoir préalablement validé quelques pré-requis. Evidemment il faut être autonome au décollage, mais surtout à l’atterrissage. D’autant que vous n’atterrirez sans doute pas sur un terrain officiel. Donc la première compétence est d’être capable de vacher n’importe où. C’est pourquoi il est important à chaque vol de se concentrer sur sa précision d’atterrissage. Même si le terrain offre une place énorme pour poser, fixez-vous systématiquement un point d’aboutissement précis. Ainsi le jour où vous devrez vacher dans une clairière au milieu d’un alpage, vous serez au point. 

Comme seconde compétence, savoir enrouler un thermique parait indispensable. Alors il s’agit d’être capable d’exploiter n’importe quel type d’ascendance. Oubliez la belle colonne thermique théoriquement verticale. La réalité vous confronte à des thermiques couchés par la brise, étroits et péteux, turbulents, tantôt anémiques tantôt atomiques. Ajouté à cela il faudra également apprendre à vous sortir de point bas en exploitant la moindre petite bulle. Une troisième compétence majeure, ou plutôt un passage obligé est d’avoir réalisé un premier stage SIV. 

Effectivement ce stage fournit les techniques permettant de se sortir d’incidents de vol. Et c’est aussi le moment pour apprendre des manoeuvres de descente rapide. Puis Il permet également de démystifier l’utilisation du parachute de secours. 

Ainsi, notre coach a vérifié que Mika et moi cochions ces 3 pré-requis majeurs. Ainsi il a établi notre programme pour débuter le cross en parapente. Même si nous avons été capables de réaliser quelques beaux cross l’année dernière. Avec son suivi personnalisé nous nous assurons de repartir sur de bonnes bases.

Mika en maitrise de sa voile avant le décollage pour débuter un cross en parapente
Mika et Manu en exploitation d'ascendance thermique pour débuter un cross en parapente dans les Pyrénées
Manu et Mika montent dans un thermique pour arriver au plaf

Une analyse météo globale pour le cross en parapente

Manu nous a donc concocté un programme qui a débuté au Printemps. Quand nous l’avons retrouvé le premier jour, nous pensions partir en cross. Ce ne fut pas le cas. La première chose qu’il nous a demandé : « Faites-moi la météo globale pour déterminer la meilleure journée crossable parmi les 7 jours à venir ». Mais pourquoi Manu ? Ça vole aujourd’hui, alors allons voler. Je revois encore son sourire moqueur. Alors il nous a rappelé que nous étions avec lui pour progresser en cross. En conséquence cela implique de faire moins de plouf et plus de distance. Et pour arriver à cet objectif, il va falloir se transformer en analyste météo. 

Prévision météo et aérologie sur une journée à Saint André les Alpes
Carte des fronts sur l'Europe
Carte météo avec visualisation des dépressions et anticyclones à l'échelle européenne

Ainsi débute la première leçon : réaliser une prévision globale des fronts sur 5 à 6 jours à l’échelle étendue puis nationale. Avec Météoblue ou météociel, nous nous rendons facilement compte du passage des dépressions et des anticyclones, des fronts. Nous savons si le soleil dominera ou pas, à quelle échéance et où. Puis nous tirons également la tendance générale nationale en terme d’orientation et intensité du vent. Si c’est Sud alors ce sera propice à voler dans les Alpes du sud ou les régions du sud en général. Si le vent dominant provient du Nord, il faudra envisager de voler dans les régions au Nord de Grenoble. Bref analyser loin pour anticiper à court terme.

Choisir le meilleur site de départ de cross en parapente

Progressivement et par élimination, vous sélectionnez plusieurs sites au potentiel intéressant. Une stratégie rassurante vous fera choisir un site où vous avez déjà volé en local. Mais avec l’expérience, un site inconnu vous offrira également un beau potentiel. Dans tous les cas, je vous suggère de respecter ces quelques consignes.

  • D’abord l’ensoleillement devra être optimal sur la durée de vol envisagée. Il faut le moins de passage nuageux possible pour favoriser la convection. 
  • Ajoutez à cela l’absence d’évolution orageuse en cours de journée sur l’itinéraire de cross. Effectivement en vol de distance, la météo change parfois radicalement en une dizaine de kilomètres. Et c’est un stress en moins d’avoir aucun risque d’orage.
  • De plus le vent en altitude doit être raisonnable, c’est-à-dire inférieur à 30km/h aux alentours de 4000m et au-delà. 
  • Quant au vent dans la couche convective, vous acceptez un maximum à 20km/h. 
  • Et évidemment à cela s’ajoutent les brises de vallée spécifiques de certains sites. Elles rendent les conditions au décollage et à l’atterrissage très exigeantes. Alors renseignez-vous sur ces brises en contactant les clubs ou écoles locales. Et les parapentistes locaux vous livreront aussi quelques clés mais également les pièges de leur site.
Graphique détaillé avec la météo, l'aérologie et la couverture nuageuse

Se fixer un objectif SMART pour débuter le cross en parapente

Fixer des objectifs à votre portée vous aidera à débuter le cross en parapente. Au fait, avez-vous déjà entendu parler de « l’art des petits pas » ? C’est l’idée d’avancer en étapes fixées les unes après les autres. Et surtout il s’agit de faire en sorte que les paliers entre chaque étape soient raisonnables. Ainsi vous avancez avec juste ce qu’il faut de difficultés. Alors ces réussites procurent une satisfaction telle que votre motivation à continuer est décuplée. Dans le cas du cross en parapente vous augmenterez vos objectifs de distance progressivement. D’abord vous réussirez un 30km et le répéterez. Puis vous faites sauter la barre des 50km avant de vous attaquer à 80Km. Et ainsi de suite. Pour ce faire il existe une méthode approuvée. Vous connaissez les objectifs SMART ?

Diagramme de la méthode SMART

Cette méthode utilisé dans le marketing, l’industrie…, se transpose à merveille dans notre sport aérien. Dans le cas précis de notre objectif de débuter le cross en parapente, voyons comment faire. Pour commencer, imaginez un plan de vol qui rend l’objectif Spécifique. Il ne s’agit pas forcément d’inventer mais de s’inspirer de cross réalisés par d’autres pilotes. Puis durant le vol, vous enregistrez votre trace avec un vario-GPS ou une application. Ainsi l’objectif est Mesurable. Ensuite il sera Atteignable avec les meilleures conditions météo, un pilote en excellente santé et du matériel de vol adéquat. De plus, adapter votre objectif de cross à vos compétences, votre expérience et volume de vol le rendra Réaliste. Pour finir il sera Temporel par le choix du jour exact du vol.

Place au choix du plan de vol de notre tentative de cross.

Un plan A, B et C pour débuter le cross en parapente

Lors d’un briefing avec notre coach, il nous explique l’importance de l’objectif d’un vol. Ainsi le mental sait quoi vous faire faire au fur et à mesure du vol. En réalité il faut plusieurs objectifs pour s’élancer dans une tentative de cross. D’abord un objectif principal, que nous nommerons plan A. C’est l’objectif ambitieux où le pilote tente de repousser ses limites. Pour ma part à titre d’exemple l’année dernière j’ai réalisé plusieurs cross de 30 à 40km. Donc cette année j’aspire à passer la barre des 50km. Vous poursuivez votre objectif principal si vous vous sentez bien dans la masse d’air. Et si tout se déroule comme prévu en théorie dans les prévisions. Sinon il faut avoir en tête un plan B de moindre ampleur. Si en testant la masse d’air, vous vous rendez rapidement compte que cela ne va pas le faire. Alors le plan B plus simple ou plus court vous offre une alternative positive. Vous savez quoi faire même si vous allez moins loin. Et cette alternative vous gratifiera d’une expérience positive confortant votre mental. Effectivement vous n’encaissez pas un échec puisque vous avez su réagir en validant le plan B. Quant au plan C, c’est l’alternative quand vous n’avez pas réussi à vous extraire. Peut-être que les conditions réelles ne correspondent pas aux prévisions. Et vous restez bloqué en local. Alors pas de panique, vous avez constitué un plan C avec des exercices techniques ou mentaux à réaliser en local. Ainsi vous vous amusez sous votre parapente. Puis vous gardez le sourire une fois les pieds sur terre. En fait votre mental est au vert et attend votre signal pour repartir en vol.

Comment créer un itinéraire pour débuter le cross en parapente

Désormais vous savez où et quand vous tentez votre cross en parapente. Alors vous allez créer votre plan de vol. Pas question de vous retrouver sous les barbules sans savoir où aller. D’abord choisissez une distance réaliste. Pour cela, voyez quels sont vos plus longs temps de vol. Si vos meilleurs vols durent 2h, envisagez par exemple un triangle de 30km. Voler dans un bocal permet de poser à proximité de son point de départ. Cela enlève l’inquiétude du retour en stop. Mais ce n’est pas la façon la plus simple de débuter en cross. Il est bien plus facile de réaliser une distance libre poussé par le vent. A vous de voir en fonction de vos contraintes.

Mais dans tous les cas voici quelques outils utiles pour vous inspirer dans votre création d’itinéraire:

  • Syride : sur le site internet vous allez sur la fiche du site de vol. Vous filtrez les traces par distance. Ainsi vous vous inspirez des itinéraires à votre portée. 
  • XCcontest : idem sur ce site.

Avec quelques traces réalisables en tête, vous allez apprendre à créer votre propre trace. Et pour cela voici 2 outils :

  • FlyXC :  à l’aide d’un vecteur, vous placez le point de départ de votre cross. Et après laissez libre cours à votre imagination ou alors reportez une trace que vous avez repérée sur Syride.
  • Google Earth : Quel que soit votre objectif de cross, prévisualisez en 3D votre futur cross. D’abord cela vous permet de vous assurer que des vaches existent sur l’itinéraire. Puis vous vous imprégnez des reliefs que vous allez rencontrer. Vous mémorisez les points de passage stratégiques. C’est une forme de visualisation. Ainsi vous serez plus à l’aise en cours de vol puisque vous aurez l’impression de connaitre les lieux.

Et bien sûr, vous vérifiez les zones aériennes et les activations avec les cartes OACI 

Trace d'un parcours sur Fly XC pour faire un cross en triangle
Carte des espaces aériens à visualiser quand on veut débuter un cross en parapente

Exemple d’itinéraire pour débuter le cross en parapente

Débuter le cross en parapente en réalisant un triangle est pour nous l’essence même du vol libre sans empreinte carbone. Revenir à son point de départ après avoir réalisé une balade aérienne offre une satisfaction inégalable. Et surtout pas de temps perdu et de stress avec le retour en stop. Alors c’est ce que nous avons tenté lors de nos premiers cross. Comme nous étions sur des objectifs de distance raisonnable autour de 30km, c’est atteignable. Voyez par exemple le Tour de bocal de Mévouillon réalisé au Printemps. 

A savoir que le plus simple est encore de réaliser des itinéraires de type cheminement. D’ailleurs c’est parfait pour les pilotes comme moi qui possèdent un sens de l’orientation défaillant. Effectivement c’est impossible de se perdre lors d’un aller-retour sur les reliefs de Saint-Hilaire-du-Touvet. Et si vous avez envie de vous sentir vivant dans l’aérologie musclée des Alpes du sud, alors jetez un oeil à mon premier cross sur les crêtes de la Blanche. 

Trace Syride du tour du bocal de Mévouillon

Bref il y a de nombreuses possibilités de cross en restant dans un bocal confortable et rassurant. Cela vous conviendra si vos objectifs de distance restent entre 20 et 50 km. Au-delà il  faut accepter de sortir du bocal. De notre côté nous n’en avons pas été capable seuls. C’est pourquoi nous avons fait appel à Odyssée parapente pour sortie de bocal.

Technique et mental pour débuter le cross en parapente

Nous avons eu trois journées d’accompagnement très enrichissantes fin Juin. Lors des deux premiers jours Manu nous fait travailler les techniques de pilotage dans des conditions variées. Tout y passe sur trois sites différents : d’abord l’observation et choix du cycle. Puis une fois que c’est en place et que c’est fort, nous tentons des thermiques couchés dans une brise forte près du relief. Ce n’est pas facile, l’échec est rageant. Mais ça fait partie du jeu. Parfois en cross, il faudra se sortir de point bas dans la brise pour mieux repartir. A l’inverse c’est parfois dans des conditions très faibles qu’il faut tirer son épingle du jeu. Ainsi Manu nous a amené à Oraison, un site de cross de plaine à l’entrée du plateau de Valensole. Nous observions des cycles anémiques sans être dans nos sellettes alors qu’un jeune pilote s’extrait en rien de temps.

 

Vu sur le plateau de Valensole après avoir débuter un cross en parapente depuis Oraison
Plateau de Valensole depuis l'extraction à Oraison

Le temps de nous préparer, il a fallu attendre plus d’une heure le frémissement du cycle suivant. Leçon de ce jour ; toujours être prêt à décoller au moindre signe positif d’une possibilité d’extraction. Bref le coach a su nous pousser dans nos retranchements en nous exposant à ces situations. Puis le mental doute quand on vient pour faire du cross et que ça vole en local. On se confronte à l’impatience d’atteindre ses objectifs. Alors qu’il faut construire les marches les unes après les autres. En fait nous nous rendons bien compte que ces expériences nous enrichissent. Et que nous saurons en tirer profit au moment opportun.

Mika prend la direction du plateau de Vensole
Mika en transition au dessus du plateau de Valensole après avoir débuté un cross en parapente
Mika en transition au dessus du plateau de Valensole

Notre sortie de bocal avec le coaching cross d’Odyssée parapente

Le troisième jour d’accompagnement est LA journée crossable au départ de Laragne. Malheureusement un défilé de dust joue avec nos nerfs sur le décollage. Sur le point de jeter l’éponge, la brise finit par se mettre en place à 14h passé. Ainsi la team se met en vol avec l’objectif de rallier Chorges et valider 80km. Chacun s’extrait plus ou moins efficacement. Malheureusement le groupe explose dans des conditions compliquées sur la montagne de Chabre. Les uns posent, Mika part vers Séderon pour un 30km et moi je tente l’objectif. Finalement je vache entre Aspres et Veynes après 40 km. Manu dira de moi : « une fois à Aspres au-dessus de la Longeanne, tu n’avançais plus, tu contemplais comme si tu avais atteint ton objectif ». Et il a raison. Je découvrais pour la première fois cette vue incroyable sur le Devoluy et le Pic de Bure. Et j’avais perdu la motivation d’avancer. Mais une semaine plus tard, j’ai pu canaliser ma motivation sur l’objectif. 

Manu sur le point de décoller pour débuter son cross en parapente
Manu qui décolle pour débuter son cross
Sev en cheminement pendant un cross en parapente
Sev en transition en direction du Devoluy

Alors que Manu tente un gros triangle avec des amis, Mika et moi nous joignons à eux pour retenter d’aller à Chorges. Après 6h de vol, je pose à l’objectif euphorique. Je me rends compte de la force de mon mental ce jour-là. Et j’ai tiré les leçons des erreurs de la semaine précédentes. Puis j’ai eu un bel alignement de planètes. Car oui il faut reconnaitre qu’il y a une part de chance dans la réussite d’un cross. Alors que je perds 2h pour m’extraire de Laragne, la suite n’est qu’une apparition de barbules pour sauter d’une montagne à l’autre. Bref hâte de refaire ce vol avec Mika. Comme il n’apprécie pas les thermiques péteux de début de journée, nous adapterons l’horaire de départ.

Et la suite pour Sev et Mika

Notre choix d’un coaching parapente n’est pas anodin puisque nous entrons dans un suivi à long terme. En réalité nous retrouvons Manu, notre coach, seulement quelques jours dans l’année. Mais c’est amplement suffisant pour qu’il suive et accompagne notre progression. Puis il adapte sa pédagogie à nos objectifs personnels. Mika et moi avons débuté le parapente avec l’objectif commun de faire du Hike and Fly.

Mais aujourd’hui avec l’expérience une divergence s’installe petit à petit entre nous deux. Mika s’intéresse davantage à l’acro qu’au cross. Alors que j’aspire à parcourir des kilomètres sous mon parapente. Il écourte ses vols quand il se sent mal à l’aise dans les thermiques trop turbulents à son goût. Alors que dans la même situation de vol, j’en redemande et je poursuis mon chemin. Par contre je suis malade dès que je fais deux tours en 360 face planète. Alors que Mika s’éclate et enchaine des deux côtés avec la banane. Et devinez quoi, Manu a la qualification de moniteur SIV. Ainsi il va nous accompagner l’un et l’autre dans la pratique qui nous épanoui le plus. Mais toujours dans le but de partager à deux ces moments de bonheur sous nos parapentes.

Sev pendant une transition le long de la crête de la Blanche
Recherche d'un atterrisage après un cross en parapente
Mika qui enroule une ascendance thermique avec des rapaces pour débuter un cross en parapente

En conclusion

Nous vous recommandons vivement de vous rapprocher de professionnel au cours de votre progression. Surtout quand l’objectif devient de partir en cross et sortir du bocal. L’implication et le niveau de pilotage doit être en lien avec cet objectif. Et nous ne sommes parfois pas réalistes avec nous-mêmes. Que ce soit une école classique ou un coach, le moniteur aura un regard avisé sur votre niveau. Il pourra aussi vous conseiller sur le moment de changer de catégorie d’aile. Certains pilotes passent rapidement sous de catégories supérieures pour gagner en performance. Mais est-ce que le niveau de pilotage est en adéquation avec le matériel. Et c’est également à mettre en lien avec les lieux où on vole. Bref il est important de se remettre en question pour acquérir de nouvelles compétences. Effectivement il en va de sa sécurité de continuellement se former, répéter des gestes, apprendre, s’informer.

Alors vous aussi, prêt à débuter le cross en parapente ? 

J’espère que cet article vous apporte quelques pistes. Partagez nous en commentaire l’expérience de votre premier cross. Et abonnez-vous à nos réseaux sociaux pour suivre nos aventures aériennes.

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